Paul Magnier, l’année où un gamin de 21 ans a bousculé le cyclisme français

Il y a des saisons qui ressemblent à des contes pour enfants — sauf que les coups de pédale y remplacent les sortilèges, et que la magie y est faite de watts et de sang-froid. 2025 aura été de celles-là. Une année où Paul Magnier, 21 ans, Isérois formé sur les sentiers du VTT, a fait se lever les barrières des arrivées plus souvent qu’un contrôleur SNCF un jour de grève : 19 victoires, un total qu’aucun Français n’avait approché depuis… Laurent Jalabert en 1995.

En 2025, Paul Magnier a levé les bras à dix-neuf reprises. Aucun Français n’avait atteint un tel total depuis Laurent Jalabert en 1995, et, sur l’ensemble du peloton, un seul coureur fait mieux : Tadej Pogacar, crédité de 20 victoires.

Le retour des vivants : Bessèges, et une grand-mère dans la roue

Tout a commencé en février, par un froid sec sur l’Étoile de Bessèges. Magnier, encore lesté des sequelles d’une grosse chute au Tour de Grande-Bretagne l’année précédente, claque un sprint en bosse comme on lâche un cri du cœur.

Il dédie sa victoire à sa grand-mère, disparue quelques jours plus tôt. Les champions sont parfois des mômes qui roulent avec des fantômes dans les sacoches. Ce jour-là, le jeune Français s’est offert à la fois un succès et un supplément d’âme.

Belgique, terre d’adoption et de pavés : le Hageland comme révélation

Ensuite vint la Belgique, ce musée à ciel ouvert où la route est pavée par les dieux du vélo. Sur À Travers le Hageland, Magnier fait le métier : course nerveuse, vent latéral, poussière et chaos. À 21 ans, il se glisse parmi les murs et les ornières avec la nonchalance d’un habitué. Il gagne, presque naturellement, comme si les pavés l’attendaient.

Pour un sprinter venu du VTT, ça a la saveur d’un certificat de noblesse.

Tour de Pologne : la première grande claque au World Tour

Sa victoire à Cieszyn, lors du Tour de Pologne, est un autre jalon : la première en World Tour. Une arrivée taillée pour lui, nerveuse et explosive comme un pétard de kermesse. Il franchit la ligne avec le T-Rex Quick-Step sur les épaules — clin d’œil marketing devenu image marquante de la saison.

Pour un jeune coureur, cette victoire est un passeport pour la cour des grands. Pour Magnier, elle n’était qu’un début.

Fourmies : le point de bascule

Le 14 septembre, Magnier remporte le Grand Prix de Fourmies. Une victoire charnière, peut-être la plus importante de sa fin de saison. Car dès ce jour-là, l’Isérois enclenche un mode « tournevis pneumatique » : serré, précis, impossible à arrêter.

Il signe ensuite 14 victoires en 5 semaines, une cadence de métronome sous amphétamines. Son poisson-pilote, le Belge Dries Van Gestel, devient son complice, son garde du corps, son bras armé. Ensemble, ils roulent sur la concurrence comme un duo de casseurs d’asphalte.

Slovaquie, Croatie, Guangxi : la moisson asiatique et l’apothéose

La fin de saison de Magnier ressemble à un inventaire à la Prévert, version cycliste :

– quatre étapes du Tour de Slovaquie ;
– quatre étapes du Tour de Croatie ;
– cinq étapes du Tour du Guangxi, plus le classement par points.

Le tout avec une aisance et une fraîcheur qui donnent l’impression que le jeune Français ne finit jamais ses saisons : il les dévore.

Et c’est en Chine qu’il boucle son année, sur les pentes abruptes du Guangxi. Une dernière victoire au terme d’un parcours escarpé, preuve qu’il n’est pas qu’un sprinter pur, mais un coureur complet, assez résistant pour les arrivées en montée, assez explosif pour les sprints massifs.

Un coureur taillé pour les classiques ? La Quick-Step y croit déjà

La Soudal Quick-Step n’est pas n’importe quelle équipe. C’est une fabrique à champions, une distillerie flamande où sont brassés les coureurs de classiques. Si Magnier y a signé si jeune, ce n’est pas par hasard :

– il a la puissance,
– il a le placement,
– il a le caractère.

Son deuxième place au Het Nieuwsblad, derrière un Søren Wærenskjold en état de grâce, a rappelé à la Belgique ce qu’elle sait faire de mieux : adopter des Français. Sa régularité au Samyn, sa deuxième place à la Figueira Classic, ses podiums en World Tour… tout indique un coureur qui n’est pas seulement rapide, mais intelligent.

Magnier, un héritier sans complexe

Dans vingt ans, les historiens du vélo parleront peut-être de 2025 comme l’année où un Isérois a bousculé l’ordre établi. Un sprinter que l’on disait trop jeune, trop frais, trop vert — et qui, finalement, a roulé comme un vieux briscard. Il pédale comme on s’enfuit des soucis, et quand il lève les bras, c’est la France qui respire un peu mieux.

En attendant les grandes classiques et le Tour, Magnier a déjà réussi une chose rare : réconcilier le public français avec la joie simple du sprint victorieux.

Il faudra désormais apprendre son nom, l’épeler sans se tromper, et peut-être… se rappeler la date : 2025, l’année où Paul Magnier est devenu le coureur français le plus victorieux du XXIᵉ siècle. Et dire qu’il n’a que 21 ans.

YV

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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