À Quelaines-Saint-Gault (Mayenne), l’avenir de l’église de Saint-Gault, inutilisée depuis des années et en état de délabrement avancé, divise profondément la commune. La municipalité défend la transformation du bâtiment en lieu de mémoire, conformément aux scénarios présentés lors d’une réunion publique le 4 septembre dernier. En face, l’Association de sauvegarde de l’église de Saint-Gault réclame une restauration complète et le maintien de l’affectation religieuse.
Les deux recours déposés par l’association devant le tribunal administratif de Nantes ont été rejetés les 17 et 23 octobre 2025. Dans l’ordonnance du 17 octobre, la juge relève que « le bâtiment est dans un état dégradé et […] des interventions lourdes sont nécessaires », et que l’offre de concours de 8 500 € ne suffirait pas à assurer la mise hors d’eau de l’édifice. Quant au second recours, il a été jugé irrecevable au motif que la délibération municipale contestée ne constituait qu’un « acte préparatoire ».
Une étude commandée par la mairie en 2022 concluait à la nécessité d’une démolition partielle, tandis que l’Architecte des Bâtiments de France considérait l’église « dans un état suffisant pour une mise en sécurité » selon un article de Ouest-France du 26 octobre dernier.
Un collectif se mobilise pour soutenir le maire
Dans ce climat de tensions, un collectif de huit habitants s’est constitué le 6 novembre pour soutenir le projet municipal. Une pétition distribuée dans toutes les boîtes aux lettres appelle à valider la transformation en lieu de mémoire et salue « le travail accompli par le maire et son conseil municipal ».
Deux permanences ont réuni « plus d’une centaine de personnes » et la mobilisation a abouti à 528 signatures en quelques jours, qualifiées de « mobilisation rapide et massive » par le collectif. Les documents ont été remis au maire le 19 novembre, qui y voit un appui « important » pour poursuivre le projet. L’association, pour sa part, envisage désormais une saisine du Conseil d’État.
Un débat local dans un département marqué par les démolitions
Le dossier Saint-Gault intervient dans un département où les destructions d’églises se sont multipliées. Le 31 juillet 2023, l’église Saint-Corneille-et-Saint-Cyprien de La Baconnière, construite en 1864, a été démantelée : la restauration avait été estimée à 7,2 millions d’euros, une somme impossible pour une commune au budget annuel à peine supérieur au million.
Quelques mois plus tôt, le 15 février, l’église de 1872 du Genest-Saint-Isle avait subi le même sort, faute de moyens. Ces destructions s’étaient produites malgré l’appel de 131 parlementaires en février 2023 pour défendre « nos petites églises rurales », jugées essentielles à « l’âme de la France ».
À Quelaines-Saint-Gault, le maire affirme vouloir « redonner vie à ce lieu », tandis que l’association espère éviter que l’église du village ne rejoigne la liste déjà longue des édifices disparus de la Mayenne. Enfin, une pétition initiée par l’associtaion Urgences Patrimoine contre la destruction de l’église de Saint-Gault a totalisé plus de 2 600 signatures en moins de deux jours. Le document est toujours accessible en ligne.
Crédit photo : capture page Facebook Urgences Patrimoine (photo d’illustration)
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