Le cannabis médical, souvent présenté comme une solution thérapeutique alternative pour de nombreux troubles, repose sur des bases scientifiques plus fragiles qu’il n’y paraît. C’est la conclusion d’une vaste revue de la littérature scientifique, publiée fin novembre 2025 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), après l’analyse de plus de 120 études menées au cours des quinze dernières années.
Cette revue, conduite par des chercheurs de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) et d’autres institutions américaines, a examiné des travaux publiés entre janvier 2010 et septembre 2025, incluant des essais cliniques randomisés et contrôlés par placebo. Leur constat est clair : pour de nombreuses indications fréquemment associées au cannabis médical, les preuves de bénéfices sont jugées insuffisantes.
Des usages largement répandus, mais peu étayés
Aux États-Unis, certaines formes de cannabinoïdes — substances chimiques extraites du cannabis — sont approuvées par l’Agence américaine du médicament (FDA) pour des indications précises, comme les nausées et vomissements induits par la chimiothérapie ou certaines formes d’épilepsie. En dehors de ces cadres stricts, de nombreux patients utilisent le cannabis médical ou des dérivés pour d’autres troubles : douleurs chroniques, insomnies, perte d’appétit ou troubles anxieux.
Or, selon la revue publiée dans le JAMA, pour la majorité de ces usages, les données disponibles ne permettent pas de conclure à une efficacité démontrée. Les chercheurs parlent d’un décalage important entre la perception du public et l’état réel des connaissances scientifiques.
Peu de preuves solides, malgré un volume d’études élevé
Si plus de 120 études ont été analysées, leur qualité et leur portée varient fortement. Certaines reposent sur des observations, d’autres sur des protocoles cliniques plus rigoureux, mais dans de nombreux cas, les résultats restent contradictoires ou insuffisamment probants.
Pour des troubles courants comme l’insomnie ou certaines douleurs non cancéreuses, les chercheurs estiment que les preuves actuelles ne permettent pas de recommander le cannabis médical comme traitement de référence. En revanche, les auteurs confirment l’existence de bénéfices établis pour quelques indications bien précises, notamment dans le traitement des nausées et vomissements liés à certains traitements lourds.
Des effets secondaires à ne pas négliger
La revue rappelle également que l’usage de cannabis médical n’est pas exempt d’effets indésirables. Parmi les plus fréquemment rapportés figurent la sécheresse buccale, les troubles digestifs, les étourdissements ou encore une sensation de malaise. Les conséquences à long terme, notamment sur la santé mentale ou cognitive, restent encore mal connues et font l’objet de recherches en cours.
Pour le Dr Michael Hsu, l’un des auteurs de l’étude et enseignant en sciences de la santé à l’UCLA, cette situation impose un discours médical clair : les patients doivent être informés non seulement des espoirs associés au cannabis médical, mais aussi de ce que la science ne permet pas encore d’affirmer.
Les auteurs reconnaissent certaines limites à leur travail, notamment l’absence d’évaluation systématique du risque de biais dans l’ensemble des études analysées, ainsi que la part importante d’études observationnelles. Ils appellent néanmoins à un renforcement des recherches cliniques rigoureuses afin de mieux cerner les bénéfices réels et les risques du cannabis médical.
Selon eux, seule une production scientifique plus solide permettra aux médecins d’orienter leurs patients sur des bases objectives et d’éviter des usages fondés davantage sur des attentes que sur des résultats démontrés.
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