Un simple picotement au bout des doigts, une main qui s’engourdit au réveil… Ces sensations semblent souvent anodines. Pourtant, chez les personnes atteintes de diabète, elles peuvent annoncer l’une des complications les plus fréquentes et insidieuses de la maladie : la neuropathie périphérique. Ignorer ces symptômes revient parfois à laisser s’aggraver un processus silencieux, susceptible d’entraîner une perte de mobilité, une atrophie musculaire et, dans les cas les plus sévères, un handicap durable.
Quand le diabète attaque les nerfs
La neuropathie périphérique correspond à une atteinte des nerfs situés hors du cerveau et de la moelle épinière. Dans le cadre du diabète, elle découle principalement d’une hyperglycémie chronique qui endommage les petits vaisseaux chargés d’alimenter les fibres nerveuses. Privés d’oxygène et de nutriments, ces nerfs perdent progressivement leur fonction.
Les membres inférieurs sont généralement les premiers touchés. Mais lorsque l’évolution se poursuit, les mains deviennent à leur tour concernées, signe que les lésions nerveuses avancent.
Un symptôme encore trop sous-estimé
Neurologues et spécialistes alertent : l’engourdissement des mains n’est pas un simple désagrément. C’est souvent le premier signal d’alarme. Lorsque les muscles de la main commencent à s’affiner, notamment la zone située sous le pouce (l’éminence thénar), la prise en charge devient particulièrement complexe. À ce stade, le retour à la normale est difficile et les séquelles peuvent être définitives.
Autrement dit : une consultation précoce peut faire la différence.
L’un des diagnostics les plus fréquents chez les diabétiques souffrant d’engourdissement est le syndrome du canal carpien. Il s’agit d’une compression du nerf médian au niveau du poignet, favorisée par l’inflammation et les troubles nerveux liés au diabète.
Un geste simple peut aider à soulager les symptômes : porter une attelle souple avec renfort métallique la nuit, afin d’éviter les flexions répétées du poignet.
Cette immobilisation nocturne permet au nerf de relâcher la pression et favorise une récupération partielle.
Des exercices simples pour limiter les dégâts
Même lorsque les symptômes sont modestes, quelques exercices réguliers peuvent aider à renforcer la main et soutenir les nerfs :
- saisir et relâcher une balle souple pour stimuler le pouce et éviter l’atrophie ;
- ouvrir et fermer la main en étendant le poignet, afin de diminuer la pression sur le nerf médian.
Ces gestes ne remplacent ni le suivi médical ni la gestion de la glycémie, mais ils contribuent au maintien des fonctions motrices.
Les médecins disposent de plusieurs outils : tests de sensibilité, évaluations électriques des nerfs, ou encore analyse de la force musculaire.
Dans les formes légères à modérées :
- contrôle glycémique strict,
- adaptation du traitement médicamenteux,
- rééducation.
Dans les formes avancées ou en cas de compression sévère :
- intervention chirurgicale classique ou mini-invasive.
Les techniques les plus récentes, guidées par imagerie, permettent une récupération rapide et une reprise d’activité en quelques jours.
Un risque de déséquilibre et de chutes
L’atteinte nerveuse liée au diabète ne concerne pas uniquement les mains. Picotements des pieds, perte de sensibilité, troubles de l’équilibre ou difficultés à détecter les blessures : autant de signaux d’alerte à ne pas négliger. Dans les cas avancés, l’usage d’une canne — idéalement à quatre appuis — augmente la stabilité.
Enfin, la neuropathie peut toucher d’autres systèmes : rythme cardiaque, digestion, transpiration… d’où l’importance d’un suivi spécialisé.
L’engourdissement des mains peut paraître banal. Mais pour les personnes diabétiques, il doit être perçu comme un avertissement. Dépisté tôt, il est possible de ralentir l’évolution des lésions nerveuses, de préserver la mobilité, et d’éviter les conséquences irréversibles.
En somme, quelques gestes quotidiens, associés à un suivi médical rigoureux, peuvent suffire à protéger durablement la fonction nerveuse.
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