La Metropolitan Police de Londres a annoncé en décembre une nouvelle obligation interne : tout policier appartenant, ou ayant appartenu, à une organisation hiérarchique reposant sur un devoir de solidarité entre ses membres devra désormais le déclarer à sa hiérarchie. Cette mesure vise explicitement la franc-maçonnerie et intervient dans un contexte de soupçons persistants de conflits d’intérêts et de corruption au sein de la police britannique.
Une décision motivée par des soupçons de corruption
Selon plusieurs sources concordantes, cette nouvelle règle découle d’informations détenues par la Metropolitan Police faisant état d’un ou de plusieurs dossiers récents dans lesquels l’appartenance maçonnique de policiers pourrait être un facteur aggravant ou explicatif de dysfonctionnements internes. Les autorités policières évoquent également des renseignements accumulés depuis plusieurs années, faisant état de risques potentiels de collusion liés à des réseaux de solidarité informels.
Si aucune preuve formelle de corruption liée à la franc-maçonnerie n’a été établie à ce stade, la direction de la Met estime que le simple soupçon suffit à poser un problème de confiance publique.
L’ombre persistante de l’affaire Daniel Morgan
Cette décision s’inscrit dans une histoire ancienne et sensible. Le meurtre non élucidé de l’enquêteur privé Daniel Morgan en 1987, à Londres, reste l’un des dossiers les plus controversés de l’histoire policière britannique. Un rapport indépendant publié en 2021 a pointé une forme de « corruption institutionnelle » dans les enquêtes menées à l’époque.
Ce rapport relevait notamment que dix policiers impliqués dans les investigations étaient francs-maçons et qu’un enquêteur avait ultérieurement travaillé pour le principal suspect. Le rapport précisait toutefois qu’aucune preuve directe n’établissait l’utilisation de réseaux maçonniques pour entraver l’enquête, tout en soulignant que cette appartenance avait nourri durablement la suspicion et la défiance.
Une mesure soutenue en interne, mais contestée à l’extérieur
Avant d’édicter cette nouvelle règle, la Metropolitan Police a consulté ses agents. Selon la direction, près de deux tiers des policiers interrogés se sont prononcés en faveur de cette obligation déclarative, estimant qu’elle contribuait à préserver l’impartialité réelle et perçue de l’institution.
Le commandant Simon Messinger a justifié cette décision en affirmant que la confiance du public et du personnel devait primer sur le secret de toute organisation privée. Il a précisé que cette règle n’interdit en rien l’adhésion à la franc-maçonnerie, mais impose une transparence jugée nécessaire.
La riposte de la franc-maçonnerie
La Grande Loge unie d’Angleterre a vivement dénoncé cette décision, la qualifiant de discriminatoire et attentatoire aux libertés fondamentales. Elle a engagé un recours judiciaire en urgence afin d’en obtenir la suspension, évoquant une violation des droits humains et une forme de stigmatisation religieuse.
Ses représentants estiment que la police alimente des soupçons infondés et des théories complotistes, et dénoncent une mesure ciblée qui ne s’applique pas à d’autres formes d’engagement associatif ou communautaire.
Cette affaire relance un débat ancien au Royaume-Uni sur l’influence supposée de réseaux informels au sein des institutions régaliennes. Plusieurs responsables syndicaux et anciens cadres policiers ont par le passé affirmé que la franc-maçonnerie avait parfois freiné des réformes internes, notamment en matière de diversité et d’égalité professionnelle.
La direction actuelle de la Metropolitan Police assume un choix politique clair : privilégier la transparence, quitte à provoquer une confrontation juridique et symbolique avec l’une des organisations les plus anciennes et influentes du pays.
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[cc] Article rédigé par la rédaction de breizh-info.com et relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par une intelligence artificielle.
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