Emmanuel Macron ne connaît pas la ruralité

« On me dit parfois que je serais le président des villes. », avait lancé Emmanuel Macron lors de son discours de Quimper (jeudi 21 juin 2018). On pourrait même préciser « président des métropoles ». On a pu le vérifier lors des deux tours de l’élection présidentielle : plus la ville était importante, meilleur était le résultat obtenu par Macron. Au second tour, il triomphe à Rennes avec 88,39% des suffrages ; à Nantes, avec 86,52% ; à Brest avec 78,55%.

A Quimper, le chef de l’État a prôné une « décentralisation de projets », menés « parfois avec la Région, la métropole, parfois avec l’État lui-même ». « Je veux faire de la Bretagne un laboratoire de cette décentralisation de projets », ajoute-t-il. C’est un « pacte girondin, un pacte breton » qu’il propose.

De la com’ pour amuser la galerie ?

On l’aura compris, il n’y a rien de solide dans ces annonces ; simplement de la com’ pour amuser la galerie, en l’occurrence les élus qui écoutaient sagement les propos du Président. Plus concret un sondage récent consacré à la ruralité. Pour plus de six personnes sur dix (62%), les pouvoirs publics doivent concentrer leur action sur « la France des campagnes ». Et 36% le placent d’ailleurs en première position des territoires à soutenir. C’est ce que révèle un sondage IFOP pour le groupe Union centriste du Sénat, réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1003 personnes (Le Figaro, jeudi 12 juillet 2018).

Les fameuses banlieues, dont on parle tant, n’arrivent que troisièmes (40%) dans la hiérarchie des territoires qui ont le plus besoin de soutien, derrière les petites et moyennes villes de province (46%). Pour 72% des Français, cette « défense des territoires » passe par le maintien des services de proximité, tels que les écoles, les bureaux de poste ou les cabinets médicaux. Le « soutien au développement économique et la création d’emploi » figurent également parmi les principales attentes des Français pour les territoires, à 58%. (Le Figaro, jeudi 12 juillet 2018)

Si Emmanuel Macron demeure très éloigné des préoccupations des habitants des campagnes, les dirigeants des partis le sont tout autant. Aucun n’a compris l’intérêt électoral qu’il y avait à « parler » aux ruraux ; il est vrai que ce sont tous des gens de la ville (Macron, Mélenchon, Wauquiez, Le Pen…).

B.M.

Crédit photo : domaine public
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

A La Une, Sociétal

« L’insulte de complotiste, c’est presque un étendard » : entretien avec l’ACL du Finistère avant la venue de Louis Fouché, le 8 janvier 2026

Découvrir l'article

Auto-Moto, Economie

Essence : Bruxelles impose, Paris obéit – 6 centimes de plus par litre en 2026

Découvrir l'article

Sociétal

Narcotrafic : 72 % des Français favorables à l’intervention de l’armée dans les quartiers sensibles

Découvrir l'article

International

Irlande : un quart des pubs ont disparu depuis 2005, et l’hémorragie continue

Découvrir l'article

Economie, Environnement, Social

Disparition des petites fermes : la France rurale s’effrite dans un silence assourdissant

Découvrir l'article

Sociétal

Macron et le contrôle de l’information : une société de surveillance et de contrôle à bas bruit..validée par les médias du système ?

Découvrir l'article

Sociétal

Ruralité : ce que pensent réellement les habitants des campagnes françaises en 2025

Découvrir l'article

International, Sociétal

Zohran Mamdani élu à New York : la gauche triomphe dans ses ghettos électoraux pendant que les peuples se séparent

Découvrir l'article

International

Macron est-il le « moment hamiltonien » de l’Union européenne ?

Découvrir l'article

Sociétal

I-Média démonte les illusions médiatiques : peur de la guerre, impôts à gogo et censure numérique en marche

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky