Royaume-Uni. « Swing Low, Sweet Chariot » banni des stades par le politiquement correct ? [Vidéo]

Au Royaume-Uni, le chant « Swing Low, Sweet Chariot », repris dans les stades lors des matchs de rugby pourrait être interdit en raison de ses origines controversées en lien avec l’esclavage. Le grand effacement lancé avec le mouvement Black Lives Matter ne s’arrête plus.

« Swing Low, Sweet Chariot », chant anglais désormais controversé

Après les statues, le Royaume-uni va-t-il devoir mettre au placard certains de ses chants populaires, comme le « Swing Low, Sweet Chariot » entonné dans les stades britanniques lors des matchs de rugby ? La polémique est vive depuis quelques jours outre-Manche. Présenté comme un héritier de la période de l’esclavage, la Fédération anglaise de rugby envisage désormais de l’interdire dans les stades.

Le texte en question aurait été écrit par un esclave américain, Wallace Willis, au milieu du XIXe siècle. Quant à la popularisation de l’air en Angleterre, elle daterait de 1987 à Twickenham, en hommage au joueur de rugby à VII et à XIII Martin Offiah, surnommé « Chariots » en référence au film oscarisé « Les chariots de feu ».

Toutefois, en ces temps de chasse au racisme (bine souvent plus supposé que réel) tous azimuts, la Fédération anglaise a précisé sa position le 18 juin : « Swing Low, Sweet Chariot fait depuis longtemps partie de la culture du rugby et est chanté par de nombreuses personnes qui n’ont pas conscience de ses origines et de sa sensibilité ». Et d’ajouter : « Nous reconsidérons actuellement son contexte historique et notre rôle dans l’éducation des fans pour qu’ils prennent des décisions en conscience. Nous devons faire plus pour la diversité et sommes déterminés à accélérer le changement et à accroître notre vigilance. »

Vous l’aurez donc compris, l’heure est au changement. Et à la table rase.

Quelles réactions face à une possible interdiction ?

En Angleterre, cette possibilité d’interdiction de « Swing Low, Sweet Chariot » a suscité de nombreuses réactions d’hostilité comme d’adhésion au projet.

À commencer par celle du Premier ministre Boris Johnson, qui est opposé à l’idée. « Je ne pense pas qu’il devrait y avoir une interdiction d’aucune sorte pour chanter cette chanson », a-t-il commenté le 19 juin en marge de la visite d’une école anglaise. Ajoutant que « personne, pour autant que je sache, ne semble connaître les paroles, quand je vais à un match de rugby. Avant de commencer à nous plaindre à propos de « Swing Low, Sweet Chariot », j’aimerais connaître le reste des paroles. »

Boris Johnson a poursuivi : « Franchement, je pense que les gens devraient se concentrer moins sur les symboles de la discrimination – toutes ces questions que les gens soulèvent maintenant à propos des statues, des chansons, etc…, je peux voir pourquoi ils sont très émotifs – mais moi, ce sur quoi je veux me concentrer, c’est le fond du problème ».

De son côté, Maro Itoje, international anglais de rugby d’origine nigériane a déclaré au Daily Mail : « Je ne pense pas que quiconque à Twickenham chante cela avec de mauvaises intentions. Mais le contexte de cette chanson est compliqué ».

Quant à l’ancien talonneur Brian Moore, il a affirmé au quotidien The Telegraph avoir « toujours détesté » la chanson en question. Qui, selon, lui, « n’est pas appropriée». Car « elle a des connotations esclavagistes et si la RFU prenait la décision de l’interdire, j’en serais heureux ». Sur Twitter, Moore a ajouté que cette chanson n’avait, en outre, « aucun rapport avec l’Angleterre ».

Enfin, anecdote historique, suite aux débats enflammés sur les réseaux sociaux entre partisans de l’interdiction de « Swing Low, Sweet Chariot » et un grand nombre de Britanniques assurant quant à) eux qu’ils continueront d’entonner le chant, certains ont rappelé que la dernière fois que la chanson fut frappée d’interdiction, celle-ci émanait du régime national-socialiste allemand en 1939, lequel considérait l’air comme étant « indésirable et nuisible »

AK

Crédit photo : Flickr (CC BY 2.0/David Jones)
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Les commentaires sont fermés.

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Rugby, Sport, VANNES

Pro D2. Le RC Vannes corrige Carcassonne et conforte sa place de leader

Découvrir l'article

Football, Sport

URC – Les Stormers prennent les commandes, Glasgow tombe, Cardiff grimpe : retour sur une 6ᵉ journée renversante

Découvrir l'article

Rugby, Sport, VANNES

Pro D2 – Le RC Vannes taille patron face à Agen et célèbre son 75e anniversaire en maître de La Rabine

Découvrir l'article

Rugby, Sport, VANNES

Pro D2. RC Vannes – Agen : la forteresse de La Rabine prête à résister à l’assaut lot-et-garonnais

Découvrir l'article

Rugby, Sport

Test-matches : une dernière journée renversante, entre certitudes sud-africaines, sursaut français et déceptions galloises

Découvrir l'article

International

Immigration au Royaume-Uni : Londres rallonge drastiquement les délais d’installation pour les migrants arrivés pendant la “Boriswave”

Découvrir l'article

A La Une, RENNES, Rugby, Sport, VANNES

Rugby. Au Roazhon Park incandescent, le RC Vannes dompte Grenoble et s’affirme plus que jamais comme le patron de la Pro D2

Découvrir l'article

Rugby, Sport

Test-matchs de rugby : l’Angleterre s’affirme, l’Irlande déroule, la France très moyenne, le Pays de Galles se fait peur, l’Argentine épate

Découvrir l'article

RENNES, Rugby, Sport, VANNES

RC Vannes – Grenoble : un choc de Pro D2 qui change d’échelle au Roazhon Park

Découvrir l'article

Rugby, Sport, VANNES

Pro D2. Le RC Vannes freiné à Nevers, mais toujours en tête du championnat

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky