Nantes. Agressions de surveillants en série à l’EPM d’Orvault

La situation se tend à nouveau à l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) d’Orvault , un établissement très coûteux qui n’a jamais pu remplir ses objectifs ni tourner à pleine charge – conçu pour 60 détenus, dès qu’il en accueille plus de 40, il devient une poudrière à ciel ouvert, avec même des émeutes en 2015. Généralement il défraie la chronique par l’âge de ses « mineurs » étrangers… jusqu’à 44 ans !

Le 11 décembre, c’est justement un « mineur » étranger qui aggresse violemment un surveillant. Comme le relate le communiqué de FO-Pénitentiaire,  «  après s’être déplacé 3 fois à la cellule de ce « Mineur Non accompagné » pour qu’il se rende à une consultation médicale [qu’il a refusé] notre collègue est allé le chercher pour aller au scolaire. [Le détenu] exige alors de se rendre au médical alors qu’il était informé de l’annulation de son rendez-vous suite à ses refus antérieurs.

Alors que notre collègue lui expliquait que cela n’était pas possible, il a alors jeté sa télécommande au sol. Puis ce détenu très néfastement connu sur l’établissement s’est approché de l’agent pour agresser le surveillant de l’unité. Après être parvenu à le repousser 3 fois dans un premier temps notre collègue a subi un violent coup de poing à la tempe. L’intervention des collègues présents a permis de mettre un terme à l’incident et de conduire l’agresseur au quartier disciplinaire ».

Le lendemain, c’est une surveillante qui se fait agresser par un détenu après que son colis de Noël a été rejeté par l’administration : « Face aux insultes incessantes de ce détenu notre collègue s’est rendue à sa cellule afin de lui expliquer la situation et les motivations du refus. Refusant tout dialogue, le mineur continuait de vociférer, insulter et menacer la surveillante. Se sentant dans la toute puissance il a alors violemment poussé notre collègue. L’arrivée de renforts sera nécessaire pour mettre un terme à cette agression et conduire le détenu en cellule disciplinaire », écrit encore FO-Pénitentiaire.

« Ces boules d’impatience et de sauvagerie que sont nos détenus ».

Le 15 décembre enfin, journée noire. Deux surveillants sont blessés par un détenu qui se rebelle sans raison apparente : « le détenu a commencé à être particulièrement impoli et incorrect. Un agent présent lui demande alors d’être davantage respectueux. Le détenu a alors commencé à insulter l’agent, et alors qu’il regagnait sa cellule ce détenu a alors tenté à de multiples reprises de frapper notre collègue avec ses poings et ses pieds.En voulant s’interposer la surveillante d’unité a été blessée à la machoire et à l’épaule et en tentant de maîtriser le « sauvageon » nos collègues subiront les coups du détenu. L’un de nos collègues souffrent des côtes ».

Le même jour, un autre détenu mineur en train de se rebeller a tenté de cracher sur les surveillants et de leur porter des coups. Deux autres enfin ont tenté de se suicider et ont été secourus.

L’UFAP Pénitentiaire, autre syndicat de l’administration pénitentiaire, s’inquiète aussi de la situation dans un communiqué qui donne quelques éléments d’explication : « Nous ne pouvons également que dénoncer l’abandon de poste de la hiérarchie de la PJJ et de son pôle activité. En cette période de confinement, et a la veille des vacances de Noël, la PJJ n’a prévu aucune activité hormis du code le matin pour quelques privilégiés et de la découverte des métiers l’après-midi. A charge pour les surveillants d’unité de calmer et de contenir ces boules d’impatience et de sauvagerie que sont nos détenus ».

Autrement dit, faute d’activités et de pouvoir faire la fête, les détenus se défoulent sur les surveillants. Pour l’ordre et la discipline en détention, ça sent le sapin tandis que la hiérarchie a les boules.

Louis Moulin

Photo d’illustration :DR
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