Ce samedi après-midi, le stade de la Rabine sera le théâtre d’un choc à double lecture : celle d’un promu en quête de maintien face à un géant qui rêve de phases finales. Le RC Vannes, lanterne rouge du Top 14, reçoit La Rochelle avec un seul objectif en tête : continuer à croire à l’exploit d’un maintien historique.
Le RCV, l’instinct de survie au ventre
La victoire inattendue face à Toulon (29-19), acquise avec courage et panache, a redonné vie aux Vannetais. Pour la première fois depuis longtemps, la 13e place – synonyme de barrage – n’est plus une utopie, mais un objectif à portée de crampons. Avec 35 points, Vannes est désormais à une longueur de Perpignan et du Stade Français, qui s’affrontent dans le même temps. Autrement dit, un succès ce samedi et les Bretons sortiraient enfin de la zone rouge.
Mais l’adversaire du jour n’est pas le moindre. Et Jean-Noël Spitzer, l’entraîneur de Vannes, ne s’y trompe pas quand il dit qu’il faudra être encore meilleurs que contre Toulon. Il n’y aura pas d’effet de surprise cette fois-ci.
En face, le Stade Rochelais de Ronan O’Gara a retrouvé des couleurs. Après une série noire, les Jaune et Noir ont repris leur marche en avant avec deux victoires précieuses contre Bayonne (29-28) et Bordeaux-Bègles (10-21). Désormais septièmes avec 48 points – à égalité avec Clermont (6e) et Lyon (8e) – les Rochelais jouent gros à Vannes dans la course à la qualification.
Et ils débarquent quasiment au complet. Si Bourgarit, Penverne et Vunivalu manquent à l’appel, Oscar Jegou, Mathias Haddad et Jonathan Danty sont de retour. À la baguette, Antoine Hastoy reste l’arme fatale au pied avec ses 132 points cette saison, tandis que Teddy Thomas (7 essais) incarne toujours le danger numéro un sur les ailes. Même si le match aller reste dans toutes les mémoires – une victoire vannetaise à Deflandre (23-14) – les Maritimes veulent leur revanche.
La Rabine en fusion
Le contexte est idéal pour une après-midi de rugby bouillant : affluence annoncée, ambiance celte avec la présence du Bagad de Pontivy, du duo Menguy-Berenguer, et du Bro Gozh ma Zadoù en ouverture. L’hommage à Josaia Raisuqe, pilier de la saison du RCV, ajoutera un supplément d’âme à cette affiche.
Sportivement, le RC Vannes comptera sur une ossature solide : Sione Kalamafoni en 8, Francisco Gorrissen au capitanat, Stephen Varney à la mêlée, et une ligne arrière équilibrée avec John Porch, Francis Saili ou encore Romaric Camou. Face à eux, une formation rochelaise qui pourrait aligner une équipe proche de celle qui a remporté la Champions Cup il y a deux saisons.
Vannes n’a plus le droit à l’erreur. Mais ce club, bâtisseur de rêves depuis ses années de Pro D2, a prouvé qu’il ne renonce jamais. Son public le sait. Son équipe le sait. Et face à une armada rochelaise déterminée, c’est bien cette foi, cette flamme intérieure, qui pourrait encore tout changer.
Quoi qu’il arrive, ce samedi, à 16h30, à la Rabine, il y aura plus qu’un match de rugby : une bataille de survie, de fierté, et de cœur breton.

Le XV de départ : 1. Mako Vunipola, 2. Théo Béziat, 3. Santiago Medrano, 4. Eric Marks, 5. Fabrice Metz, 6. Joseph Edwards, 7. Francisco Gorrissen (c), 8. Sione Kalamafoni, 9. Stephen Varney, 10. Maxime Lafage, 11. Romaric Camou, 12. Francis Saili, 13. Robin Taccola, 14. John Porch, 15. Paul Surano.
Le banc : 16. Cyril Blanchard, 17. Thomas Moukoro, 18. Timothé Mézou, 19. Anton Bresler, 20. Simon Augry, 21. Thibault Debaës, 22. Pierre Boudehent, 23. Phil Kité.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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