Forte d’un littoral exceptionnel, d’un savoir-faire historique et d’un ancrage culturel profond, la Bretagne confirme son statut de locomotive nationale du nautisme. Une étude publiée en 2025 par Bretagne Développement Innovation (BDI) dresse un panorama complet d’une filière en croissance, à la fois moteur économique, levier touristique et acteur engagé dans les transitions écologiques.
Un poids économique considérable
La filière nautique bretonne a généré en 2023 un chiffre d’affaires direct de 1,57 milliard d’euros, en hausse de 49 % par rapport à 2016, auquel s’ajoutent 448,5 millions d’euros de retombées économiques indirectes. Près de 10 000 emplois sont directement liés au nautisme dans la région, répartis entre les secteurs industriels, les services, les ports de plaisance et les activités sportives et de loisirs. Ce dynamisme place la Bretagne à l’avant-garde nationale d’un secteur qui pèse 5,9 milliards d’euros en France.
Un écosystème diversifié et structuré
Le tissu économique breton du nautisme repose sur une diversité remarquable d’acteurs :
- 1 458 entreprises réparties entre la construction navale, la maintenance, l’équipement, les services et le commerce ;
- 123 ports de plaisance et plus de 27 000 places à quai ou au mouillage, dont une majorité engagée dans des démarches environnementales ;
- 777 prestataires d’activités nautiques, représentant 1,1 million de clients annuels pour un chiffre d’affaires de 151 millions d’euros.
Cette structuration sectorielle est complétée par une forte présence de la course au large, avec plus de 300 équipes et projets sportifs basés en Bretagne, notamment à Lorient, désormais reconnue comme la capitale européenne de la voile de compétition.
Un terreau fertile pour l’innovation et la transition
L’étude met en lumière l’engagement des acteurs bretons dans la transition écologique : 75 % d’entre eux déclarent des actions concrètes de réduction ou de valorisation des déchets, 61 % sont impliqués dans des démarches de qualité de vie au travail et 59 % ont adhéré à des réseaux professionnels favorisant la coopération locale.
Les projets d’avenir s’orientent vers l’éco-conception, la réduction de l’empreinte carbone, l’intégration de jeunes publics, ou encore l’évolution des modèles économiques pour s’adapter aux enjeux environnementaux. Le développement de la plaisance électrique, l’organisation d’événements écoresponsables, ou la rénovation de flottes vieillissantes sont autant d’initiatives en cours.
Une attractivité touristique renforcée
La filière nautique est aussi un pilier du tourisme breton. En 2023, le tourisme fluvial sur les canaux a généré 7,4 millions d’euros de retombées économiques. Les ports ont accueilli près de 87 000 escales et attirent une clientèle internationale, notamment britannique, allemande et néerlandaise. Les événements nautiques majeurs comme la Route du Rhum ou l’Arkéa Ultim Challenge ont généré des retombées médiatiques et économiques colossales, tout en renforçant l’image de la Bretagne à l’international.
Malgré cet essor, la filière fait face à des difficultés : 37 % des acteurs évoquent des obstacles financiers, 28 % un manque de ressources humaines qualifiées. L’adaptation à une clientèle en mutation, les coûts d’équipement et la pression réglementaire environnementale sont aussi des préoccupations partagées. Toutefois, 58 % des professionnels interrogés se disent confiants dans l’avenir de leur activité.
Ancrée dans l’identité bretonne, la filière nautique incarne un modèle économique alliant développement, résilience et transition. Elle constitue un atout stratégique majeur pour la région, tant en matière d’emploi que de rayonnement. Reste à lui assurer un accompagnement politique et financier à la hauteur de son potentiel, pour que la Bretagne continue de voguer en tête du nautisme européen.
Crédit photo : https://www.bretagne.bzh/actualites/la-filiere-nautique-en-bretagne
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Une réponse à “La filière nautique bretonne : un pilier stratégique de l’économie maritime régionale”
A l’inverse la pêche a pris un coup de poing dans la gueule, 80% du poisson est importés de chez ceux qui ont su conserver leurs traditions (Toujours TRADIs!) Et un vrai poisson est entier avec ses trippes et non ce n’est pas un filet sans arrêtes qui a 15 jours de mer et qui commence à puer!