Vague d’empoisonnements : les animaux domestiques pris pour cibles

La Fondation 30 Millions d’Amis alerte sur la hausse des empoisonnements d’animaux domestiques. Malgré des sanctions prévues par le Code pénal, les poursuites aboutissent rarement.

Augmentation de 30 % des atteintes aux animaux domestiques

Boulettes de viande mélangées à du poison, croquettes piégées avec du verre pilé ou des clous : les exemples recensés dans une enquête publiée le 23 mai dernier par la Fondation 30 Millions d’Amis font froid dans le dos. Dans la Loire, une habitante ayant perdu deux chats empoisonnés vit désormais « dans la crainte que cela se reproduise pour nos autres chats », selon un témoignage rapporté par la Fondation. Le phénomène n’est pas nouveau, mais les cas se multiplient sur tout le territoire. En Seine-et-Marne, dix chiens sont morts après avoir ingéré des appâts empoisonnés dans un parc public. « On a eu quand même des chiens de 50 kg qui sont morts en quelques dizaines de minutes donc on pouvait imaginer des conséquences dramatiques pour les enfants », a alerté le 4 mai auprès de Franceinfo Éric Slangen, commissaire général de la police de Torcy.

Les chiffres du ministère de l’Intérieur font état d’une augmentation de 30 % des atteintes aux animaux domestiques. Mais, selon la Fondation 30 Millions d’Amis, « peu de poursuites judiciaires aboutissent à une véritable condamnation ». Pour espérer obtenir justice, le maître de l’animal doit « prouver que l’animal a été empoisonné, identifier le produit utilisé et prouver le caractère intentionnel de l’acte de l’auteur présumé », précise son Service juridique. Rapports d’autopsie, analyses chimiques, plaintes et témoignages s’avèrent essentiels. La Fondation peut, dans certains cas, se constituer partie civile.

La volonté de tuer au-delà du conflit de voisinage

Les empoisonnements ne se limitent plus aux querelles de voisinage. Si certains cas concernent des riverains excédés par les aboiements ou d’autres nuisances, « on observe de plus en plus du poison mis dans des parcs où des animaux se promènent simplement », constate Christophe Marie, porte-parole de la Fondation. « Ce n’est plus un animal qui est visé en particulier, mais il y a maintenant une volonté de tuer des animaux de compagnie », a-t-il déclaré le 7 mai sur BFMTV.

Pour Me Eva Souplet, avocate de la Fondation, certains gestes peuvent alerter les magistrats : « Si un individu menace de s’en prendre à votre animal, a mélangé du produit toxique avec de la nourriture pour chien ou chat, et, de surcroît, il n’est pas détenteur personnellement d’un tel animal, ces éléments peuvent constituer un faisceau d’indices pour les juges ». C’est pourquoi la Fondation recommande fortement de signaler toute menace, même verbale, aux autorités.

Puppy and Kitten

Signaler les menaces, un devoir de précaution

Les affaires sont souvent difficiles à instruire. Les auteurs sont rarement identifiés, mais chaque signalement contribue à instaurer une vigilance accrue. À Roissy-en-Brie, les services de police ont renforcé leurs patrouilles après la mort de plusieurs chiens. Dans certaines jardineries, des vendeurs constatent un intérêt croissant pour les produits toxiques. L’empoisonnement volontaire d’un animal est puni de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Si l’acte a entraîné la mort de l’animal, la sanction s’élève à cinq ans de prison et 75 000 euros, conformément à l’article 521-1 du Code pénal. Encore faut-il que ces peines soient effectivement appliquées.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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9 réponses à “Vague d’empoisonnements : les animaux domestiques pris pour cibles”

  1. Jakm dit :

    c’est vrai que c’est mal et à punir ; les propriétaires d’animaux, en général, pourraient-ils faire le nécessaire pour éviter les nuisances ? aboiements perpétuels empêchant de dormir, crottes non ramassées etc…
    dans mon quartier, les chiens sont bien élevés par des maîtres très convenables ; il n’y a pas d’empoisonnements qui, de plus, interviendraient sur des animaux innocents.

  2. JACQUES dit :

    Vu le laxisme judiciaire à tous les niveaux, normal que tous les crimes et délits augmentent. Et comme dirait un ami « Et c’est pas fini » !

  3. Alexandre dit :

    Le monde à l’envers.
    Il faut ajouter à cet article que les empoisonnements de chiens ont lieu aussi en pleine nature, dans la forêt, et pas seulement dans les parcs publics. Le 08 avril 2025, un promeneur a découvert dans une forêt de la commune de Saint-Baldoph en Savoie, des saucisses empoisonnées à la mort au rat. Ce sont des anti chasse qui s’attaquent aux chiens de chasseurs, les mêmes qui incendient des locaux de chasse et scient les pieds de miradors pour provoquer des chutes et faire des victimes. Et ces criminels se disent « écologistes », « protecteurs de la nature ».
    La Loi dit que l’empoisonnement volontaire d’un animal c’est 3 ans de taule et 45 000 euros d’amende. Et 5 ans de taule et 75.000 € si l’animal est mort. Mais c’est jamais appliqué! Surtout quand il s’agit de chiens de chasseurs, les juges « rouges » sont complaisants, prêts à tirer le mouchoir. mais le mouchoir pour qui?
    Savez – vous quelle a été la sanction pour cet ignoble individu qui a massacré à coups de fusils 7 chiens de chasse dans l’Ardèche dont l’un avec une pioche? Oui, 7 chiens, tous tués froidement, exécutés. Et bien l’anti chasse, un marxiste léniniste qui vit dans la secte des Longo Maï, en communion étroite avec la Nature et les Animaux (mais qui, étrangement, avait un fusil non déclaré. Pour quoi faire? Pour braconner?) a eu SEULEMENT 8 mois de sursis et l’interdiction d’utiliser une arme pendant 3 ans. Une arme pour quoi faire quand elle n’est pas déclarée et utilisée à d’autres fins que la chasse légale? Les propriétaire des chiens qui avaient déposé plainte ont été punis de 1150 € chacun. Ils auraient dû surveiller leurs chiens. Le monde à l’envers! L’inversion des valeurs!
    Alors empoisonner un chien ou un chat, ça doit coûter moins cher que d’assassiner 7 chiens!
    Triste, triste cette justice très colorée et à l’indignation sélective !
    Les chiens, ces fidèles compagnons qui ne nous trahissent jamais et qui nous rendent au centuple l’amour que nous leur portons valent souvent bien mieux que beaucoup d’hommes y compris ceux qui sont chargés de faire appliquer les Lois.
    Alexandre, chasseur de bécasses et petits gibiers.

  4. gaston dit :

    qu’est ce que les aboiement s et les crottes non ramassées ont aà voir avec les empoisonnements horribles???? mêmes les bien éduqués sont concernés!!! on ne supporte plus rien : es vieux! les gosses! les animaux!!! merde allez sur la lune !!

  5. Alexandre dit :

    @Jacques, tout à fait d’accord avec vous concernant le laxisme judiciaire. Les victimes sont trop souvent méprisées ou ignorées et les coupables exonérés de leurs forfaits. Le monde à l’envers quoi !
    RDV aux urnes en 2027.
    Alexandre

  6. concorde28 dit :

    En Eure et Loir (28) les chiens sont empoissonés par les cambrioleurs

  7. Alexandre dit :

    @Jakm. Les empoisonnements n’ont pas lieu que dans les quartiers des villes mais aussi à la campagne, en pleine nature. Les malades qui se livrent à ces actes infâmes s’en prennent aux chiens de chasseurs mais les chiens de promeneurs en sont aussi victimes. Et j’ajoute que les animaux sauvages qui vont consommer les produits empoisonnés en paient aussi le prix. Espérons qu’un jour ce ne soit pas un enfant qui touche une saucisse empoisonnée à la mort au rats.
    Alexandre

  8. concorde28 dit :

    empoisonés, mes excuses pour la faute

  9. Alexandre dit :

    La question est: est-ce que les associations dites de « protection des animaux » se portent partie civile quand un empoisonneur est identifié et doit répondre de ses actes?
    Parce que pour l’assassinat des 7 chiens de chasse abattus froidement en Ardèche, on n’ a pas vu d’association animaliste lors du procès. Curieux, n’est ce pas! Y aurait-il des chiens qui valent moins que d’autres ?
    Par contre, beaucoup d’associations étaient présentes au tribunal pour le jugement d’un individu ayant tué un aigle dans l’Isère. Le coupable a écopé de 81.000 euros d’amende et interdiction de porter une arme. C’est la LPO de monsieur Dubourg qui a remporté la mise pour renflouer ses caisses. Oui, la LPO qui prétend défendre les oiseaux et les chauves-souris mais qui travaille pour les opérateurs éoliens qui les massacrent.
    Cherchez l’erreur !
    Alexandre

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