Une enquête Anticyp révèle une opinion publique lucide et en attente de réforme
Déserts médicaux, explosion des arrêts maladie, accès aux soins toujours plus complexe : le système de santé français montre des signes d’essoufflement criants. Et face à cette dégradation, les Français réclament des solutions concrètes, orientées vers la prévention, la responsabilisation individuelle… et une refondation du rôle des soignants.
C’est ce que révèle une grande enquête menée en juin 2025 par Anticyp auprès de plus de 4 300 personnes. L’étude dessine le portrait d’une population à la fois inquiète et volontaire, prête à investir personnellement dans sa santé, mais exigeante envers les pouvoirs publics.
L’accès aux soins, principal motif d’inquiétude
Premier constat : l’accès aux soins est jugé problématique par 39 % des sondés. Ce chiffre devance les préoccupations liées au coût des soins (23 %) ou au manque de prévention (21 %). L’anticipation est désormais vue comme une priorité, même si la pédagogie en matière de santé reste jugée insuffisante par 14 % des répondants.
Cette hiérarchie des préoccupations témoigne d’une volonté claire : celle d’un virage du système vers plus de proactivité et de clarté dans l’information délivrée.
Fait marquant de cette enquête : près de la moitié des Français (47 %) accepteraient de consulter un médecin en prévention pour éviter un arrêt maladie, même sans remboursement. Une tendance qui indique une maturation des mentalités, où la santé est perçue comme un capital à préserver plutôt qu’un droit à consommer.
Cependant, 29 % des sondés exigeraient une prise en charge pour s’engager, et 18 % refusent toute démarche préventive sans remboursement.
Si la volonté d’agir est présente, la pratique reste en retrait : 58 % des Français ne s’occupent de leur santé que lorsqu’ils tombent malades, tandis que seuls 24 % déclarent la suivre de manière régulière. Ce déficit d’anticipation révèle un besoin pressant d’outils pédagogiques, incitatifs et simples d’accès.
Un “abonnement santé” qui séduit
Inspiré du modèle des salles de sport, le concept de programme de santé préventive convainc largement : 77 % des sondés se déclarent prêts à y souscrire, à condition que le contenu soit de qualité (42 %) ou pris en charge (35 %).
Seuls 23 % émettent des doutes, par manque de confiance, de motivation ou par préférence pour une autonomie totale dans la gestion de leur santé.
Interrogés sur les priorités de remboursement, les Français privilégient encore les médicaments (35 %) et les consultations curatives (28 %). Néanmoins, les bilans de prévention séduisent déjà 22 % des répondants, signe d’une évolution lente mais certaine vers un modèle plus préventif. Les soins en santé mentale arrivent en quatrième position (10 %).
Autre idée qui progresse : la consultation préventive obligatoire tous les deux ans, à l’image du contrôle technique automobile. Une mesure soutenue par près d’un Français sur deux (48 %). Un quart des répondants y sont favorables de manière non contraignante, tandis que seuls 8 % rejettent l’idée.
Et si le bon médecin n’avait aucun malade ?
Enfin, le sondage explore une vision plus radicale : rémunérer les médecins selon leur capacité à maintenir leurs patients en bonne santé. Cette approche séduit 67 % des sondés, dont 38 % sans réserve, et 29 % sous conditions de résultats mesurables. Une révolution potentielle dans le modèle de la médecine française, encore très centrée sur le curatif.
Preuve de cette prise de conscience, 92 % des Français se disent prêts à investir personnellement dans leur santé, à condition que les offres soient accessibles. La majorité fixe un budget mensuel inférieur à 30 €, preuve d’une volonté, mais aussi de contraintes économiques bien réelles.
Si la dynamique individuelle est en marche, près de 80 % des Français estiment que les actions de prévention devraient être remboursées à 100 %, dont 44 % sans condition. Cette exigence traduit une attente de co-responsabilité entre citoyens et institutions.
Dernier point sensible abordé par l’enquête : la régulation des arrêts maladie. Face aux 10 milliards d’euros de coût annuel, 42 % des Français réclament une modulation des droits en fonction de l’engagement préventif des assurés. Toutefois, 28 % s’y opposent au nom de l’égalité d’accès, et 22 % restent indécis.
L’enquête Anticyp révèle un tournant sociétal majeur. Face à un système vacillant, les Français ne baissent pas les bras : ils réclament plus de prévention, plus d’anticipation, plus de pédagogie. Et ils sont prêts à s’impliquer… pourvu que les pouvoirs publics montrent l’exemple.
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4 réponses à “Santé : les Français plébiscitent la prévention face à un système en crise”
Une chose est sûre : So far (Aussi loin) que se presente l’acces aux soins, nous sommes en bonnes mains. Tout ce qui viendras du futur, C’est à dire VOS VOIX, sera un atout,
A vous de verifier les commentaires car « nous » sommes dans l’incapabilite de le faire.
Europe N°1 ce matin, indique que de 16 milliards de déficit de l’Assurance Maladie on pourrait passer à 41 milliards ! Et voici la solution de nos politiques : moins de remboursements sur les lunettes, les cures thermales et moins d’arrêts de travail. On pénalise ceux qui bossent et ceux qui ont cotisé toute leur vie professionnelle mais rien sur le charge augmentée des » nouveaux venus » dans notre pays raciste, détesté mais où l’on essaie de rester quand même légalement ou illégalement ! Ces imbéciles d’assurés sociaux sont prêts à se sacrifier en payant encore et encore alors que les envahisseurs profitent de notre couverture sociale sans états d’âme..
les français et la « prévention » ??
quand je vois le nombre d’ados en surpoids et obèses !!…..
Ah que cette idée elle est bonne ! Figurez-vous que les Chinois l’appliquaient ..;il y a 5000 ans ! Ils ne payaient leurs soignants que quand ils étaient guéris ! Pourquoi donc la prévention devrait être remboursée ? j’ai changé de « bouffe » il y a 51 ans maintenant et depuis je ne coute rien à la sécu. Pas de maladie, pas de médocs, pas d’analyses de ceci ou cela, pas de contrôles … Donc, si jamais on en arriverait au remboursement de la prévention, j’exigerai la rétroactivité sur ces 51 années ! Je précise que je cours encore le marathon à l’aube de mes 80 ans. Mais bon, tout cela ne rapporte pas d’argent à l’industrie médicale, ceci expliquant cela.