Après la mort d’une fillette et l’intoxication de plusieurs enfants à Saint-Quentin, suite à la consommation de viande contaminée par Escherichia coli, le silence médiatique autour de l’origine halal des boucheries incriminées interroge. Le vétérinaire Alain de Peretti, président de l’association Vigilance Halal, tire la sonnette d’alarme depuis plus de dix ans sur les risques sanitaires liés à l’abattage sans étourdissement. Dans cet entretien sans détour, il dénonce les dérogations accordées au nom du religieux, le laxisme des autorités sanitaires, et appelle à une prise de conscience urgente sur la traçabilité de la viande que consomment les Français.
Breizh-info.com : M. de Peretti, deux boucheries halal ont été fermées à Saint-Quentin, suspectées d’être à l’origine d’intoxications alimentaires graves ayant touché plusieurs enfants, dont une fillette décédée. Que vous inspire ce drame ?
Vigilance Halal : Il y a même 4 boucheries. Il s’agit d’un épisode totalement prévisible: nous sommes quasiment les seuls à parler de l’aspect sanitaire de l’abattage halal depuis 14 ans et notamment du syndrome hémolytique et urémique causé par une souche d’Escherichia Coli provenant de l’estomac des ruminants. La « technique » d’abattage rituel favorise grâce à une dérogation incompréhensible dans notre société hygiéniste. Nous avons toujours beaucoup de difficultés à faire passer cette information, le focus sur la souffrance animale ( bien réelle!) est porté par les associations de défense animale qui ont une audience médiatique massive.
Breizh-info.com : Ce type d’événement est rare mais dramatique. Pensez-vous que le mode d’abattage halal, notamment sans étourdissement, puisse contribuer à augmenter les risques sanitaires, comme l’avancent certains vétérinaires ?
Vigilance Halal : L’explication est simple et évidente : le problème est dû à la section de l’œsophage , interdite par les règlements sanitaires lors de l’abattage traditionnel, mais autorisée par dérogation religieuse, alors que l’abattage rituel sectionne la totalité des structures du cou dont l’œsophage sont systématiquement sectionnés, entraînant une contamination par régurgitation de l’estomac, d’autant plus facile qu’à ce stade l’animal est pendu la tête en bas et se débat puis qu’il est encore conscient ! C’est donc une certitude scientifique, l’abattage rituel présente un risque avéré de contamination grave, surtout en abattoir où les animaux sont abattus à la chaîne. L’hygiène de notre alimentation et donc sa sécurité, dans le cadre d’une production et de distribution de masse, est assurée par chacun de ses maillons, et nous sommes là en présence du maillon faible:
Breizh-info.com : On parle ici de syndrome hémolytique et urémique (SHU), causé par une souche dangereuse d’E. coli. En quoi les pratiques de découpe ou d’hygiène dans certaines filières halal industrielles peuvent-elles favoriser ce type de contamination ?
Vigilance Halal : Il s’agit essentiellement de la souche O157 H7, présente dans l’estomac des ruminants, qui produit des toxines. Les symptômes principaux sont de la diarrhée souvent hémorragique, une destruction de globules rouges et un blocage des reins. Ce syndrome se termine souvent par le décès ou par des lésions irréversibles des reins. Comme signalé plus haut, note alimentation notamment carnée est le résultat de nombreuses opérations dans des « filières » industrialisées qui favorise une contamination de masse car une pièce contaminée va être mélangée à une grande quantité de diverses provenance dans les ateliers de découpe. Chaque maillon de la chaîne est important et c’est un des talons d’Achille de nos sociétés complexes.
Breizh-info.com : La filière halal bénéficie-t-elle, selon vous, de contrôles vétérinaires moins stricts ou d’une forme de laxisme des autorités sanitaires ?
Vigilance Halal : C’est évident ! Il y a une véritable sidération de notre société vis à vis du phénomène invasif du halal. Il y a tout d’abord une « appréhension » vis à vis d’une population ombrageuse sachant de plus abuser de la stratégie victimaire, mais il y a aussi à l’évidence une espèce de complicité diffuse et je me pose souvent la question : l’islam est il devenu la religion officielle de la République ? J’ai de nombreux exemples sous la main qui vont dans ce sens…
Breizh-info.com : En France, l’abattage rituel est dispensé d’étourdissement, contrairement à d’autres pays européens. Comment expliquez-vous cette exception, et pourquoi un étiquetage clair sur le mode d’abattage est-il toujours refusé aux consommateurs français ?
Vigilance Halal : L’étourdissement est obligatoire en France depuis très longtemps, pour des raisons évidentes de protection animale. Cet étourdissement ne tue pas l’animal ( en tout cas pas tout de suite…) et il est donc vivant au moment de la saignée. Cet argument est essentiel pour les tenants de l’abattage rituel car les textes « sacrés » interdisent de manger de la viande d’animaux morts. Cet argument est donc totalement irrecevable, et pourtant, dans le cadre d’une tolérance religieuse, il est accordé une dérogation à l’abattage rituel, halal et casher, tolérance qui est largement outrepassée dans les abattoirs « mixtes » car il est quasi impossible de procéder aux deux successivement dans un abattoir, et la tentation et grande de tout abattre en rituel puisque pour l’heure il n’y a aucun étiquetage sur le mode d’abattage ni aucune pression de la part des consommateurs normies endormis. C’est pour cela que nous avons mis à la disposition des consommateurs une application gratuite « Suivez le Coq » qui permet d’identifier par son code l’abattoir où a été abattu l’animal dont vous allez consommer la viande. Nous entamons également une campagne de communication vis à vis des bouchers. Ils doivent prendre conscience de la nécessité de prendre en main leurs intérêts .
Breizh-info.com : Peut-on considérer qu’en l’absence d’information sur le mode d’abattage, des non-musulmans consomment à leur insu de la viande halal, avec potentiellement des risques sanitaires accrus ?
Vigilance Halal : C’est évident, nous avons tous consommé du halal sans le savoir. Les incidents sanitaires son nombreux et font rarement l’objet d’enquêtes de presse. Dans le cas des boucheries de St Quentin, la presse a d’ailleurs omis de mentionner qu’il s’agissait de boucheries halal. La fillette de 11 ans se prénommerait Elise : prénom modifié ? Quoi qu’il en soit on sait que ce sont les enfants qui paient le plus lourd tribut à cette pathologie et que les mois d’été sont propices à l’augmentation des cas ce qui est logique car la chaleur accélère la multiplication microbienne. La population non musulmane est d’autant plus susceptible d’être touchée que notre gastronomie privilégie la viande peu cuite . Par ailleurs , en sus du mode d’abattage, les coutumes exotiques importées sont très éloignées des standards recommandés .
Breizh-info.com : Que répondez-vous à ceux qui affirment que ce type de drame aurait pu survenir dans n’importe quelle boucherie, et qu’il ne faut pas « stigmatiser » une filière spécifique ?
Vigilance Halal : Je crois avoir répondu à cette question : la technique d’abattage sectionne l’œsophage , ce qui est interdit pour raison sanitaire ! Il y a donc violation évidentes des principes d’hygiène et on sait très bien qu’une chaîne ne vaut que par son maillon le plus faible. Il ne s’agit pas de stigmatisation, c’est du pur bon sens, de la rationalité face à une forme d’obscurantisme. La victimisation n’est pas un argument !
Breizh-info.com : Vous militez depuis des années pour une traçabilité complète de la viande et pour la fin de l’abattage sans étourdissement. Pensez-vous que l’opinion publique commence à prendre conscience de ce problème ?
Vigilance Halal : Oui, en partie, mais l’éclatement de la société, une classe politique indolente et des médias frileux ou complices ralentissent le processus : nous avons envoyé à tous les députés et sénateurs un projet de loi visant à l’interdiction de l’abattage rituel bâti avec des considérant scientifiques solides, nous avons eu très peu de réponses, une seule députée, Mme Brigitte Barèges, maire de Montauban nous a demandé plus d’informations…
Breizh-info.com : Dans cette affaire, les autorités ont agi par précaution, mais la question du contrôle en amont, dans les abattoirs, reste posée. Faudrait-il, selon vous, imposer des contrôles renforcés sur les filières halal en particulier ?
Vigilance Halal : Ce contrôle en amont existe, heureusement, exercé essentiellement par les industriels qui font des analyses bactériologiques systématiques, ce qui explique la faiblesse relative du nombre de cas car, il y a des ordres rappel de lots très régulièrement. Mais il suffit d’une erreur humaine et de l’irruption de pratiques exotiques incompatibles avec notre société hyper hygiéniste perde les pédales. Et je prend le pari que ce sont les bouchers non halal qui vont avoir des contrôles renforcés et tatillons et que les boucheries halal continueront sans problème car il ne faut pas stigmatiser !
Breizh-info.com : Enfin, que diriez-vous aujourd’hui aux familles touchées par ce drame, et plus largement aux Français qui s’interrogent sur ce qu’ils mangent réellement ?
Vigilance Halal : Si ces familles sont touchées du fait de leurs convictions religieuses, je leur conseillerai de sortir de l’obscurantisme islamique, et déposer plainte contre leurs imams. Quant à l’ensemble des français, sortez de la consommation de masse de la grande distribution, privilegiez les circuits courts locaux, les bouchers traditionnels qui choisissent leurs bêtes et leur abattoir,que vous allez pouvoir payer en espèces.
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3 réponses à “Abattage halal : une dérogation sanitaire mortifère ? – Entretien avec Alain de Peretti après le drame de Saint-Quentin”
et le casher ???????????????????????????????????? pourquoi est occulté ?
Quel dommage que cet article très intéressant et utile soit truffé de coquilles, le rendant inexploitable !
Ligne 6 de la 5ème réponse de Vigilance Halal vous trouverez le Kasher bien mentionné.Relisez. De plus le Kasher ne nous est jamais imposé car ses adeptes sont 20 fois moins nombreux que ceux du halal dans notre pays et le nombre d’abattages selon ce rite est sans commune mesure avec le nombre d’abattages halal.