En ce début d’été, la Bretagne connaît une recrudescence spectaculaire des échouages d’algues vertes. À Hillion, dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor), la plage de Saint-Guimond est fermée depuis le vendredi 11 juillet par arrêté municipal. La mairie invoque un risque sanitaire lié à l’émission d’hydrogène sulfuré, gaz toxique dégagé lors de la décomposition des ulves.
La préfecture a confirmé l’alerte sanitaire le 14 juillet à 3h15, après une mesure de 1,042 ppm par le capteur d’Air Breizh, dépassant le seuil d’alerte fixé à 1 ppm par le Haut Conseil de la santé publique. Cette fermeture est la seconde en moins d’un mois. Fin juin déjà, la même plage avait été interdite d’accès, les capteurs ayant relevé un taux de 1,443 ppm.
L’hydrogène sulfuré est connu pour provoquer « des troubles respiratoires, des irritations oculaires, des vertiges, pertes de connaissance […] et une possibilité d’accident mortel très rapide en cas de fortes inhalations », rappelle le ministère du Travail, cité par France 3 Bretagne.
Une prolifération inquiétante en Finistère et Morbihan
La situation n’est guère meilleure dans le Finistère. À Douarnenez, la plage du Ris s’est couverte d’un épais tapis d’algues, jusqu’à 60 cm par endroits selon un article du journal Le Parisien publié le 11 juillet. Le Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva) estimait mi-juin que la surface touchée en baie de Douarnenez était « de 70 à 80 % supérieure à la moyenne des 25 dernières années ».
À l’origine de cette explosion : un printemps exceptionnellement lumineux, des températures élevées, et des apports persistants en nitrates d’origine agricole. Dans le Morbihan, à Plœmeur, l’association Eau et Rivières de Bretagne dénonce « l’absence d’un plan départemental de lutte » et fustige un « déni collectif ». Le nettoyage est assuré par des agents municipaux non formés, sans filière de traitement sécurisée, malgré les risques avérés pour la santé publique.
L’État à nouveau mis en cause
La tension monte également sur le terrain judiciaire. À Hillion, l’État a été condamné le 24 juin par la cour administrative d’appel de Nantes pour sa responsabilité dans la mort d’un joggeur en 2016, à l’embouchure du Gouessant. La cour a jugé que la prolifération d’algues vertes résultait « des carences dans la mise en œuvre de la réglementation européenne et nationale destinée à protéger les eaux de toute pollution d’origine agricole », selon France Bleu Armorique.
Face à cette « inaction systémique », des associations appellent désormais la population à témoigner de la dégradation de la baie de Saint-Brieuc. Le dossier des marées vertes, longtemps cantonné au Finistère et aux Côtes d’Armor, semble désormais s’étendre au Morbihan. Un fléau devenu régional, sanitaire… et politique.
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3 réponses à “Algues vertes : l’été toxique des plages bretonnes”
Vous vous répétez , ce n est pas « les plages de Bretagne » mais quelques plages situées dans des anses fermées ou l eau ne ce renouvelle pas assez !
Un mensonge répété plusieurs fois rest un mensonge !!!
Engrais azotés (ammonium) et déjections animales(urée) qui filent dans les cours d’eau se transformant en NITRATES qui se jettent dans la mer alimentant des algues nitrophiles qui se développent à fond
En BRETAGNE ça dure depuis 60 ans et aujourd’hui les terres sont persillées de nitrates
une solution: trouver une alternative aux engrais azotés et gérer les déjections des porcins
des solutions existent depuis plus de 50 ans avec par exemple l’inoculation de bactéries sur des céréales qui captent l’azote de l’air pour le restituer à la plante (bon ça plait pas au lobby des engrais donc t’oublies)
bon si nous devenions vertueux il faudra ensuite au moins 40 ans pour assainir les sols tant les nitrates sont infiltrés.
moins d’engrais, transformation des déjections animales vendues dans les endroits du pays qui en manquent,