Thyroïde en berne ? Et si tout commençait dans votre ventre ?

Fatigue chronique, moral à plat, métabolisme au ralenti : et si ces symptômes n’étaient pas uniquement dus à un dysfonctionnement de la thyroïde, mais aussi… à votre intestin ? De plus en plus de professionnels de santé s’accordent sur l’existence d’un « axe intestin-thyroïde », un lien méconnu mais essentiel entre flore intestinale, absorption des nutriments et bon fonctionnement hormonal. Décryptage d’une piste prometteuse.

Le microbiote, ce chef d’orchestre silencieux

Notre intestin abrite des milliards de micro-organismes qui jouent un rôle central dans notre santé. Lorsqu’ils sont en équilibre, tout fonctionne bien. Mais en cas de déséquilibre — qu’on appelle « dysbiose » — les ennuis commencent : mauvaise absorption des minéraux essentiels, perméabilité intestinale, inflammation chronique, et à terme, perturbation de la production des hormones thyroïdiennes.

Ce lien est d’autant plus préoccupant que la dysbiose est fréquemment retrouvée chez les personnes atteintes de troubles thyroïdiens auto-immuns, comme la maladie de Hashimoto ou Basedow. Des études récentes suggèrent même que des sensibilités au gluten ou la présence de certaines bactéries pathogènes pourraient jouer un rôle déclencheur.

Des symptômes digestifs révélateurs

Constipation persistante, reflux acide, ballonnements, intolérances alimentaires : ces symptômes digestifs, souvent relégués au second plan, devraient pourtant alerter les patients comme les médecins. Car en ralentissant la motilité intestinale, une thyroïde paresseuse peut aggraver ces troubles — et inversement.

Rééquilibrer l’intestin pour relancer la thyroïde

La bonne nouvelle, c’est qu’on peut agir. D’abord par l’alimentation : limiter les produits ultra-transformés, les sucres, les pesticides, l’alcool, voire le gluten et les produits laitiers chez les patients sensibles. En parallèle, augmenter la consommation de légumes cuits, de bonnes graisses, de fruits colorés et de sources naturelles de minéraux (noix du Brésil pour le sélénium, légumes verts pour le magnésium…).

Les probiotiques ont également leur place : en complément alimentaire ou via l’alimentation fermentée, ils aident à restaurer l’équilibre microbien et à mieux assimiler les nutriments indispensables au fonctionnement thyroïdien.

Enfin, certains compléments (magnésium, zinc, fer, vitamine D, sélénium) peuvent s’avérer nécessaires, mais toujours sous suivi médical. Le timing de la prise de médicaments thyroïdiens et de ces suppléments doit également être maîtrisé pour éviter les interférences.

Le stress, grand perturbateur silencieux

Mais l’équation ne serait pas complète sans aborder le stress, omniprésent dans nos vies modernes. Le stress chronique modifie la flore intestinale, perturbe l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien, épuise les réserves minérales et finit par affecter la production hormonale. Des pratiques simples — respiration, sommeil réparateur, méditation, activité physique douce — peuvent faire une grande différence.

Certaines thérapeutes conseillent même des « cocktails surrénaliens » faits maison (eau de coco, citron, sel, jus d’orange) pour restaurer les niveaux de sodium et potassium, souvent bas chez les femmes hypothyroïdiennes épuisées.

Les examens standards se limitent trop souvent à une mesure de la TSH (hormone stimulant la thyroïde). Or, un panel complet (T3, T4 libres, anticorps, tests nutritionnels, analyse du microbiote) permettrait de détecter plus précocement les déséquilibres.

Les experts appellent à une approche plus holistique et préventive : écouter les signaux faibles, intervenir avant que la thyroïde ne soit gravement atteinte, et surtout, considérer le corps dans son ensemble.

Au-delà du cas de la thyroïde, cette approche illustre une tendance de fond : réhabiliter le rôle central de l’intestin dans notre santé globale. Dans un monde où les troubles hormonaux explosent et où la fatigue devient un mal endémique, il est temps de se reconnecter à l’essentiel : une alimentation vivante, une gestion du stress intelligente, et une écoute attentive de notre corps.

À l’heure où la médecine redécouvre le bon sens, la clé d’un métabolisme performant pourrait bien se cacher dans… notre ventre.

Crédit photo : DR
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Une réponse à “Thyroïde en berne ? Et si tout commençait dans votre ventre ?”

  1. Brounahans l'Alsaco dit :

    En tant que naturo je me dois de remercier, sans ironie, Breizh pour sa constance à prêcher la bonne parole sanitaire. Certes c’est en prenant appui sur les « études » médicales inutiles mais il y a toujours les mêmes conseils qui reviennent, à savoir, manger sain, se bouger, dormir suffisamment. La Bretagne va devenir une terre de centenaires !

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