Selon les derniers chiffres de l’Observatoire Crédit Logement CSA, le marché du crédit immobilier continue de s’enfoncer en juillet 2025, malgré des taux qui amorcent une timide décrue. Les ménages modestes sont les premiers exclus du système.
Un recul historique de la production de crédits
La production de crédits immobiliers reste en chute libre : en juillet 2025, le nombre de prêts accordés a reculé de 15,3 % par rapport à juillet 2024, et de 9,4 % par rapport à juin 2025. C’est une nouvelle étape dans la spirale descendante qui frappe le marché depuis 2022. Le montant moyen des crédits diminue également (-0,5 % en un mois), tout comme la durée moyenne d’emprunt, qui repasse sous la barre symbolique des 250 mois.
Malgré un léger repli des taux d’intérêt depuis avril (3,98 % en moyenne en juillet), les conditions d’octroi demeurent sévères. Le taux moyen reste très supérieur à celui de 2021 (1,07 %), et ce recul reste trop timide pour relancer la demande. En parallèle, les durées s’écourtent, les apports personnels exigés augmentent, et les exigences des banques restent très strictes. Résultat : seuls les ménages les plus aisés peuvent encore espérer obtenir un financement.
Une exclusion grandissante des ménages modestes
Le rapport met en évidence un effet d’éviction massif : les primo-accédants et les ménages aux revenus faibles ou moyens sont progressivement exclus du marché. La faiblesse de leur capacité d’épargne, l’inflation, et l’instabilité économique renforcent les inégalités d’accès au logement. La tendance est particulièrement marquée en zones tendues, où les prix de l’immobilier, eux, ne baissent pas.
L’observatoire note que le nombre de prêts accordés est désormais inférieur de moitié à celui de 2019. Pourtant, les besoins en logements, notamment neufs, restent importants dans tout le pays. Mais les opérations de construction sont freinées par la chute de la demande et la frilosité des investisseurs. Le marché de l’ancien, lui aussi, tourne au ralenti, et la baisse des prix ne suffit pas à compenser la difficulté d’accès au crédit.
Les prévisions ne sont guère optimistes. Si la Banque centrale européenne continue d’abaisser ses taux directeurs, un assouplissement progressif pourrait intervenir à l’automne. Mais les effets se feront sentir tardivement, et rien ne garantit que les banques abaisseront significativement leurs exigences. Pour beaucoup de Français, le rêve d’accéder à la propriété s’éloigne encore.
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