Royaume-Uni. Le bras droit de Keir Starmer prône la fermeté contre l’immigration… tandis que son père encaisse 6 millions pour loger des demandeurs d’asile

Au Royaume-Uni, la promesse de fermeté du Premier ministre Keir Starmer sur la question migratoire semble déjà compromise. Pire : elle vire à la farce politique, voire au conflit d’intérêts familial. Alors que Morgan McSweeney, bras droit de Starmer à Downing Street, plaidait pour « écraser les réseaux de passeurs » et « reprendre le contrôle des frontières », la presse britannique révèle que son propre père a touché six millions de livres pour héberger des migrants… en Irlande.

Une révélation qui jette une lumière crue sur l’hypocrisie du système et sur l’enrichissement discret de ceux qui prétendent vouloir le réformer.

Une leçon de fermeté… au nom du cynisme

Morgan McSweeney, architecte de la victoire électorale du Labour, avait écrit noir sur blanc à Keir Starmer dès 2023 que « l’échec à contrôler l’immigration pourrait ouvrir un boulevard à Nigel Farage et au parti Reform UK ». Il recommandait de frapper vite et fort contre les passeurs et les traversées de la Manche. Ces propos, désormais répétés à l’envi par le Premier ministre, apparaissent aujourd’hui bien creux.

Car pendant que McSweeney junior organisait la communication du Labour autour d’une prétendue « reprise en main », McSweeney senior, comptable de 73 ans basé à Macroom (Irlande), mettait sur pied une société spécialisée dans l’hébergement de migrants, avec sa propre épouse comme co-directrice.

Un jackpot venu de Dublin

La société en question, Togail Veilbhit Glas Teoranta, a été fondée en février 2023 et enregistrée à la même adresse que le cabinet comptable familial. En un temps record, elle a touché 6 millions de livres sterling (environ 7 millions d’euros) versés par l’État irlandais, dans le cadre de l’explosion des dépenses publiques liées à l’accueil des migrants (900 millions d’euros en 2024, en hausse de 54 %).

La structure juridique de l’entreprise est volontairement opaque, dissimulée derrière une série de coquilles irlandaises et chypriotes. Quant à Tim McSweeney, il a répondu laconiquement à la presse : « C’est juste un boulot. Je ne suis pas un homme riche. »

Mais la pilule passe mal dans une Irlande en pleine crise du logement, où les protestations contre l’immigration de masse se multiplient. En mai dernier, plus de 3 000 personnes défilaient à Dublin pour dire « Stop » à un système jugé injuste pour les nationaux.

Quand la famille McSweeney prospère sur la crise migratoire

Morgan McSweeney, lui, reste dans l’ombre du pouvoir, tout en gardant la haute main sur les orientations politiques de son parti. Ancien dirigeant du think-tank centriste Labour Together, artisan de l’éviction des proches de Corbyn, il est désormais chef de cabinet à Downing Street, avec un salaire annuel dépassant les 150 000 livres. Sa femme, Imogen Walker, est députée travailliste.

Cerise sur le gâteau : la cousine de McSweeney, Clare Mungovan, n’est autre que la conseillère spéciale du vice-Premier ministre irlandais. Le cercle est bouclé.

Le « business de l’asile », ou la privatisation de la misère

Ce scandale familial vient rappeler que la crise migratoire n’est pas seulement une question de frontières, mais aussi de rente. Des sociétés privées, des hôteliers, des promoteurs et désormais des proches de hauts responsables politiques, profitent à plein d’un système financé par les contribuables, souvent au détriment des citoyens ordinaires.

Pendant ce temps, plus de 25 000 migrants ont déjà traversé la Manche en 2025, un record atteint plus tôt que jamais. Et les promesses de Keir Starmer de « casser les filières » s’évaporent à mesure que ses proches en récoltent les dividendes.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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