D’ar sadorn 02 a viz eost e oa bet ur vanifestadeg dirak mogerioù Sant-Maloù evit difenn ar skrivagner gall Boualem Sansal. Un ugent bennak a dud o deus kemeret perzh er vanifestadeg-mañ hag ur c’huzul skoazell a zo bet savet war-lerc’h. E penn ar c’huzul-mañ : Frédéric Magalhaes ha Jérôme Besnard. Hemañ a zo ezel eus ar strollad Ciottour « L’Union des Droites pour la République » e norzh an departamant 35. Eus Sant-Servan eo ha difenn a ra sevenadur Breizh. Frédéric Magalhaes a zo eus Kankaven.
Setu ar brezegenn a zo bet graet an deiz-se (e galleg) :
259 jours. C’est le nombre de jours qui se sont écoulés entre aujourd’hui et de l’arrestation de Boualem Sansal, le 16 novembre dernier, à l’aéroport d’Alger.
Depuis 259 jours, un écrivain français croupit dans les geôles algériennes. Son crime : avoir critiqué le régime algérien, et surtout, avoir mis les pieds en Algérie en pleine crise franco-algéro-marocaine.
Or, Boualem Sansal a aujourd’hui 80 ans et est atteint d’un cancer. L’espoir qu’il revoie un jour la liberté et la terre de France s’amenuise.
En effet, la Cour d’appel d’Alger a confirmé cet été sa condamnation à 5 ans de prison. Le président Tebboune a refusé en juillet sa grâce. En avril dernier, le président Macron se disait « confiant ». Malheureusement, l’affaire Boualem Sansal s’invite en pleine montée des tensions entre Paris et Alger. Comme l’a dit Arnaud Benedetti, fondateur du comité de soutien pour Boualem Sansal, il est important de décorréler le cas de Boualem Sansal de la montée des tensions entre les deux pays. Boualem Sansal n’a pas être l’otage de cette montée des tensions. C’est un écrivain français, un homme qui a dévoué sa vie aux choses de l’esprit, un esprit libre.
Nous avons ici à Saint-Malo une relation spéciale avec Boualem Sansal. Il a été à plusieurs reprises un hôte de marque du festival les Etonnants voyageurs. Il s’était pris de tendresse pour notre cité corsaire. Il fait partie de notre mémoire commune malouine. La terrible nouvelle de novembre dernier nous a particulièrement blessés.
Depuis novembre hélas, l’emprisonnement de Boualem Sansal n’obtient pas la résonnance que l’on pouvait escompter. Aujourd’hui les chassés-croisés des juilletistes et des aoutiens, demain la rentrée des classes, après-demain les fêtes : si l’on ne fait rien, il y a toujours un marronnier qui passera avant Boualem Sansal. On a même eu, sur le service public, quelques sociologues qui nous expliquaient que, dans le fond, Boualem Sansal tenait un discours d’extrême droite et que pour cela, il n’avait pas complètement volé son sort. La création du comité de soutien à Boualem Sansal, ici à Saint-Malo, comme ailleurs sous l’égide d’Arnaud Benedetti, a pour but de réunir toutes les personnes de bonne volonté afin de pas laisser Boualem Sansal dans l’oubli, voire, on l’a vu, dans la calomnie. A l’époque des otages du Liban, ou des journalistes kidnappés en Irak, pas un journal télévisé ne se refermait sans une évocation des malheureux détenus. Nous réclamons le même soutien sans relâche des médias, des gens de lettres.
J’aurai aussi une pensée pour Christophe Gleizes, journaliste de so foot et society, 36 ans, en prison depuis un an dans les prisons algériennes pour de supposés liens avec le mouvement kabyle. N’oublions pas Boualem Sansal, n’oublions pas Christophe Gleizes.
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