L’Insee a publié une analyse détaillée du poids des grands établissements en Bretagne administrative. En 2022, la région comptait 206 établissements de 250 salariés ou plus, employant au total près de 95 000 personnes, soit 14 % de l’ensemble des salariés des secteurs marchands (industrie, construction, commerce et services). Si leur nombre est limité – moins de 0,2 % des établissements bretons –, leur rôle économique et territorial est majeur.
Une Bretagne industrielle
Près de 60 % des salariés de ces grands sites travaillent dans l’industrie, une proportion plus élevée que la moyenne des régions françaises (51 %). Dans le détail :
- l’agroalimentaire domine : plus de 30 % des salariés des grands établissements y travaillent, principalement dans la transformation de viande (Cooperl, Kerméné, Bigard, Société Vitréenne d’Abattage), les plats préparés (Cité Marine, Mix’Buffet) et la boulangerie industrielle (Bridor).
- l’électronique et la défense pèsent également : Thales et Safran regroupent à eux seuls près de 20 % de l’emploi du secteur.
- le transport et la construction navale reposent sur quelques géants : Naval Group et Stellantis représentent 43 % des emplois du secteur.
- d’autres industries variées (chimie, plasturgie, métallurgie, imprimerie) emploient 15 % des effectifs, avec des entreprises comme Nokia, Sermeta ou le Groupe Rocher.
L’information et la communication constituent le deuxième grand pôle d’activité, avec 12 000 salariés, dont 5 000 pour Orange. La presse (Ouest-France, Le Télégramme) et les sociétés de services numériques (Capgemini, CGI, Sopra Steria) complètent cet ensemble.
Rennes et Brest, locomotives régionales
La répartition géographique confirme le poids des métropoles : Rennes et Brest concentrent près de la moitié des emplois de ces grands établissements.
- À Rennes, un tiers des salariés des grands établissements bretons travaillent, avec une forte présence de l’information-communication (35 %) et des transports (18 %).
- Brest (13 %) se distingue par ses activités industrielles, notamment l’électronique et la fabrication de produits divers.
- Vitré (7 %) et Lamballe-Armor se singularisent par la prépondérance de l’agroalimentaire, parfois quasi-exclusive.
Certaines zones apparaissent particulièrement dépendantes : à Quimperlé, Lamballe-Armor, Vitré et Ploërmel, plus d’un quart des salariés sont employés dans ces grandes structures. À l’inverse, Auray, Vannes ou Saint-Malo s’appuient davantage sur un tissu de PME.
Un ancrage encore largement français
Selon l’Insee, 43 % des grands établissements appartiennent à des entreprises fortement implantées en Bretagne administrative (monorégionales ou quasi-monorégionales), notamment dans l’agroalimentaire et le commerce. À l’inverse, les secteurs de la défense, des transports et des technologies dépendent souvent de sièges implantés ailleurs, majoritairement en Île-de-France.
Par ailleurs, plus de 80 % de ces grands établissements appartiennent à des groupes français. Parmi les groupes étrangers présents figurent Lidl, Ikea, Kohler, Canon ou Hisense. Dans l’électronique et l’informatique, la part des groupes non européens atteint toutefois 43 %.
L’Insee souligne enfin un enjeu stratégique : la forte dépendance locale à certains sites. La fermeture ou la difficulté économique d’un seul grand établissement peut avoir un impact majeur sur l’emploi et l’équilibre territorial, en particulier dans les zones où ces structures représentent plus d’un tiers des emplois.
Photo : DR
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Une réponse à “Bretagne administrative : 95 000 salariés travaillent dans les 200 plus grands établissements, largement dominés par l’industrie”
En effet, j’appartiens moi même à une grande entreprise industrielle dans ma commune, mais j’ai la chance qu’elle soit bretonne, de fondation locale.
Ceci étant de telles industries dépendent évidemment des ressources énergétiques à disposition. On connaît très bien le problème, mais la dépendance de la région aux centrales électriques de Normandie et de Vendée est un vrai problème qu’on ne peut pas résoudre avec des énergies intermittentes même si elles ne sont pas à dénigrer.