Coup de tonnerre dans la vie politique britannique : Danny Kruger, député conservateur d’East Wiltshire, a annoncé lundi 15 septembre sa défection au profit de Reform UK, le parti dirigé par Nigel Farage. Une décision symbolique qui illustre la crise profonde des Tories, incapables, selon Kruger, de répondre aux attentes des Britanniques après des années de gestion qu’il qualifie d’« échec ».
Une prise majeure pour Nigel Farage
Lors d’une conférence de presse organisée à Londres, Nigel Farage a salué l’arrivée d’un homme réputé pour ses capacités stratégiques au sein de l’appareil conservateur. Kruger a en effet occupé plusieurs postes de réflexion et de conseil à Downing Street sous les précédents gouvernements, ce qui en fait une recrue de poids pour Reform UK.
Farage a profité de cette annonce pour lancer un nouveau « département de préparation au gouvernement », destiné à identifier les talents et les experts capables d’accompagner une éventuelle accession au pouvoir. Conscient que Reform UK, bien que dominant les sondages depuis des mois, n’a aucune expérience gouvernementale, il a insisté sur la nécessité de se structurer pour « affronter une tâche monumentale » en cas de victoire aux prochaines élections générales.
« Un dernier espoir » pour le Royaume-Uni
Kruger, membre du Parti conservateur depuis vingt ans, n’a pas caché que sa décision avait été « douloureuse sur le plan personnel », en raison de ses attaches au sein des Tories. Mais il estime que la survie politique de la droite passe désormais par Reform UK. « Nigel Farage est le meilleur espoir que nous ayons, peut-être le dernier. J’espère ardemment qu’il sera notre prochain Premier ministre », a-t-il déclaré.
L’ancien conservateur dresse un constat sévère du passage de son parti au pouvoir : un État toujours plus gros, un déclin social, des bas salaires, une fiscalité lourde et une incapacité à répondre aux besoins réels des citoyens. Selon lui, le pays traverse la « crise la plus profonde » de sa vie, qu’il s’agisse de l’économie, des frontières, de l’insécurité, de la jeunesse ou même des forces armées.
Kruger a lancé un message clair aux fonctionnaires et même aux militaires : il les invite à coopérer discrètement avec Reform UK afin de préparer les réformes à venir et d’identifier les blocages du système. Il anticipe une forte résistance de l’appareil d’État, mais promet une action « radicale mais pas révolutionnaire », visant à restaurer un gouvernement limité, responsable et au service du peuple.
Selon lui, l’objectif est de transformer un système conçu au XIXe siècle en une administration plus efficace, ouverte et redevable, afin que le choix des électeurs se traduise réellement dans les politiques publiques.
Cette défection pourrait en annoncer d’autres. L’échec électoral historique des conservateurs l’an passé avait déjà fragilisé la formation, sans qu’elle en tire les leçons, juge Kruger. Son passage chez Farage pourrait donc servir de signal pour d’autres députés de droite en quête d’alternative.
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