Irlande du Nord : un ancien paramilitaire loyaliste défend l’usage du gaélique sur les fresques mais rejette son imposition par la mairie de Belfast

Jim « Bimbo » Wilson dénonce la « politisation » de la langue par le Sinn Féin et l’imposition de signalétiques bilingues

La polémique autour de la langue irlandaise continue d’agiter Belfast. Après le vote récent du conseil municipal en faveur d’une extension des signalétiques bilingues dans la capitale nord-irlandaise, les milieux unionistes et loyalistes dénoncent une nouvelle provocation. Parmi eux, Jim « Bimbo » Wilson, ancien prisonnier du Red Hand Commando (RHC) et aujourd’hui représentant au sein du Loyalist Communities Council, a tenu à répondre aux accusations d’hypocrisie adressées aux loyalistes, souvent critiqués pour arborer eux-mêmes des slogans en gaélique sur leurs fresques murales.

Des fresques identitaires, pas une politique imposée

On retrouve en effet, dans plusieurs quartiers protestants de Belfast – notamment sur la Shankill Road ou à Rathcoole –, des devises en langue irlandaise. Le Red Hand Commando arbore « Lamh Dearg Abu » (« Main rouge pour toujours »), tandis que le Royal Irish Regiment utilise « Faugh a Ballagh », dérivé de « Fág an Bealach » (« Ouvrez le passage »).

Pour Jim Wilson, ces inscriptions n’ont rien à voir avec la politique actuelle du Sinn Féin ou des élus républicains : « Ce n’est absolument pas hypocrite. Ces mots n’ont jamais été imposés, personne n’a jamais exigé qu’ils soient retirés. C’est une appropriation identitaire, pas une contrainte. La vraie hypocrisie, c’est celle du Sinn Féin qui a fait de la langue une arme politique et qui l’impose partout. »

La langue comme arme politique

Selon l’ancien militant loyaliste, la différence est fondamentale : « Lorsque des presbytériens ou des protestants s’intéressaient à la langue irlandaise, ce n’était pas une arme. Aujourd’hui, elle est utilisée comme telle. Un républicain a dit un jour : “Chaque mot parlé en irlandais est une balle dans le fusil de la liberté du peuple irlandais. Et ce dernier de poursuivre : ” Pourquoi voudrais-je tirer sur moi-même ou sur mon peuple ? »

Pour Wilson, il ne s’agit pas de rejeter le droit de certains à apprendre la langue, mais de refuser sa politisation et son imposition : « Je respecte ceux qui veulent apprendre l’irlandais. Mais ce n’est pas pour moi, ni pour mes enfants, ni pour beaucoup de gens de ma communauté. Cela devrait être respecté. Ce que nous refusons, c’est qu’on nous le “fourre dans la gorge” avec des panneaux et des uniformes bilingues. »

Une bataille politique et juridique en cours

Les réactions loyalistes au vote du conseil municipal ne se sont pas limitées aux déclarations. Une coalition unioniste regroupant le TUV, le DUP et l’UUP a déposé un recours légal pour tenter de bloquer l’extension de la signalétique bilingue. Selon un porte-parole du Traditional Unionist Voice (TUV), le texte a déjà recueilli le nombre de signatures nécessaires et a été transmis à l’avocat du conseil municipal.

L’affaire illustre une fois encore l’opposition frontale entre deux visions de l’Irlande du Nord : d’un côté, une majorité municipale (Sinn Féin, Alliance, SDLP, Verts) favorable à la promotion de l’irlandais comme symbole d’égalité culturelle ; de l’autre, des unionistes convaincus qu’il s’agit d’une étape supplémentaire dans une stratégie républicaine de « grignotage » identitaire visant à délégitimer la culture britannique et protestante.

Illustration : Rathcoole Elite Red Hand Commando – Virtual Belfast Mural Tour » (https://www.virtualbelfastmuraltour.com/rathcoole-elite-red-hand-commando-mural.htm). License: CC BY 4.0.

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