Près de quarante ans après les premiers signalements, le scandale des « grooming gangs », ces réseaux de violeurs en série immigrés ayant exploité des centaines de jeunes filles mineures dans plusieurs villes du nord de l’Angleterre, replonge le Royaume-Uni dans une crise politique et morale majeure.
L’enquête nationale promise par le Premier ministre Keir Starmer en juin dernier, censée faire toute la lumière sur ces crimes de masse, s’est transformée en fiasco institutionnel.
Alors que les victimes réclament vérité et justice, plusieurs d’entre elles viennent de claquer la porte de la commission d’enquête, dénonçant un climat de méfiance, de récupération politique et d’incompétence au sommet de l’État.
Victimes désabusées, présidents démissionnaires, gouvernement fragilisé
L’affaire a connu un nouveau rebondissement cette semaine.
Quatre survivantes, invitées à participer à la commission nationale sur les violences sexuelles commises par les gangs, ont annoncé leur retrait, accusant le gouvernement de trahison.
Elles reprochent à la ministre chargée de la protection de l’enfance, Jess Phillips, d’avoir minimisé leurs inquiétudes et d’avoir publiquement contredit leurs propos.
Dans une lettre adressée au ministère de l’Intérieur, elles affirment que son attitude a détruit « le peu de confiance qui restait » entre les victimes et les institutions.
Deux présidents pressentis pour diriger la commission – Jim Gamble, ancien chef de la protection de l’enfance, et Annie Hudson, ex-directrice des services sociaux à Londres – ont eux aussi démissionné, dénonçant un « environnement toxique » et des « intérêts politiques partisans ».
Le gouvernement doit désormais relancer tout le processus de sélection, retardant l’ouverture de l’enquête de plusieurs mois.
Une tragédie systémique : plus de mille victimes identifiées
L’ampleur du scandale dépasse l’imagination.
Depuis les années 1980, des réseaux criminels organisés ont sévi dans plusieurs villes du nord et des Midlands – notamment Rotherham, Rochdale, Telford ou Bradford.
Leur modus operandi était toujours le même : des mineures isolées ou placées en foyer, souvent issues de milieux défavorisés, étaient appâtées par des cadeaux, de la nourriture ou des trajets en taxi.
Un homme se faisait passer pour leur petit ami, avant de les livrer à d’autres membres du groupe pour des violences sexuelles répétées, parfois pendant des années.
Selon plusieurs rapports officiels, plus d’un millier de victimes auraient été recensées.
La plupart des agresseurs étaient d’origine pakistanaise ou sud-asiatique, une réalité longtemps passée sous silence par la police et les services sociaux, par crainte d’être accusés de racisme.
Cette omerta institutionnelle a laissé agir les violeurs en toute impunité pendant plus de trente ans.
Une enquête au point mort, entre tensions politiques et défiance populaire
Malgré la promesse de Keir Starmer de « faire toute la lumière », l’enquête n’a toujours pas commencé.
Le départ en série des victimes et des présidents pressentis, la polémique autour de Jess Phillips et les querelles partisanes ont transformé cette initiative en crise de confiance nationale.
Un rapport récent de l’inspection de la police souligne par ailleurs que le gouvernement n’a toujours pas défini clairement la notion de “grooming gang” dans les textes officiels, ce qui empêche de mesurer précisément l’ampleur du phénomène au niveau national.
Pour de nombreux observateurs, ce manque de définition contribue à une absence de stratégie cohérente dans la lutte contre les réseaux d’exploitation sexuelle.
Certains craignent qu’une partie des victimes reste encore invisible, faute de données et de volonté politique.
Les témoignages des rescapées mettent en lumière un sentiment de trahison profonde.
Fiona Goddard, violée par plus de cinquante hommes à Bradford, accuse les autorités d’avoir « couvert les faits » et d’avoir “manipulé” les survivantes pour préserver leur image.
Une autre victime, Gaia Cooper, raconte avoir été abusée dès l’âge de 14 ans : « Les politiciens utilisent notre douleur comme une arme dans leurs querelles. Les deux partis ont leur part de responsabilité dans les années de silence et de déni. »
Toutes réclament désormais une commission indépendante dirigée par un juge, pour garantir la transparence et la neutralité des travaux.
Mais le gouvernement, confronté à des démissions en chaîne, à la colère des familles et à une opinion publique épuisée, semble incapable de restaurer la confiance.
Une tache durable sur la conscience britannique
L’affaire des « grooming gangs » est l’un des plus grands scandales de l’histoire contemporaine du Royaume-Uni.
Elle symbolise l’échec d’un système judiciaire et social paralysé par l’idéologie, la peur de la stigmatisation et l’indifférence bureaucratique.
Plus qu’un drame collectif, elle pose une question de fond :
comment un pays qui se veut modèle de démocratie a-t-il pu abandonner des enfants à leurs bourreaux pendant des décennies, sans réaction ?
Tandis que Keir Starmer promet que l’enquête « ne sera jamais édulcorée », les victimes, elles, ne croient plus aux promesses.
Pour beaucoup d’entre elles, la justice britannique reste du côté des coupables, et non de ceux qui ont eu le courage de parler.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
4 réponses à “Royaume-Uni. L’enquête nationale sur les « grooming gangs » s’enlise : colère des victimes et crise politique autour de Keir Starmer”
merci Breith Info !
Bravo encore, surtout ne laissez pas cette affaire tomber dans l’oubli .
Pourquoi le gouvernement de K.Starmer laisse l’affaire s’enliser? Simplement parce que, comme en France, il y a un refus de voir que l’immigration de masse est responsable d’une très GROSSE partie de la criminalité, surtout dans les affaires de viols et de pédophilie. Protéger les immigrés, mettre un bandeau sur les yeux et un bâillon sur la bouche des contestataires quand ils ne les foutent pas en taule, voilà leur morale gauchiste de décérébrés…
Triste spectacle d’une justice qui fut présentée comme un modèle, d’un système politique qui fut présenté comme le meilleur et le modèle à suivre selon Montesquieu face à notre « absolutisme » royal!!!