Yann Tiersen. Comme une adolescence dégingandée qui n’en fini jamais. Car ce monsieur trouve, a posteriori, que le film Amélie Poulain qui a fait son succès, était « raciste ». Parce que le pauvre Jamel Debbouze était « le seul arabe du film ». Qui, rappelons-le, se passe à Paris. Là-dessus, on ne peut effectivement pas lui donner tort, à part pour la conclusion : un Paris uniquement blanc et flonflon musette, même en 2001, c’était largement fèkniouze ! Mais beaucoup plus bankable que la version réelle. La « colorée ». Comme la musique d’un certain Tiersen Yann d’ailleurs. Parce que Amélie Poulain revisité en Amada Poulain avec du rap en bruit de fond, pas sûr que ça séduise autant. Un peu comme les banquets franchouilles du Canon Français. La version gauchiste avec salade au quinoa, séance de flagellation pour expier la prise de Grenade avant de finir sur un discours de Sandrine Rousseau, m’étonnerait que ça fasse 2000 personnes qui dansent La Chenille.
Avec la mère Tiersen, sa femme, on avait déjà eu les drag-queens visitent Ouessant, maintenant c’est Amélie Akhbar ! Reste plus qu’un petit concert à Gaza, en soutien au Djihad Islamique pour que la fête soit complète. En couple ! Libé raconte que Tiersen a déjà le pin’s Palestine sur le blouson. La suite logique… Wallah !
Pourtant, Tiersen, des « racisés » victimes de l’Homme blanc, il ne doit pas en rencontrer beaucoup. Dans son quotidien. Entre Ouessant où il vit et les pingouins qu’il visite régulièrement. Avec son voilier à 100 000 boules, Doit pas souvent avoir le temps d’aller dans les quartchiers de Brest voir si sa théorie colle avec la réalité.
Et puisque le couple Tiersen-Quinquis tient tellement à dénoncer le racisme, il vaudrait mieux lui permettre de mettre tout ce bon coeur en action : créons un centre d’accueil pour migrants sur l’île d’Ouessant ! Juste devant chez les Tiersen par exemple ! Dans son hangar à mouton. Il leur donnera des cours de piano et en hébergera bien un ou deux. Quand les deux hermites du bout du monde partiront en tournée, ils n’auront qu’à garder la baraque. Et le gosse avec, pourquoi pas ?
Avoir la décence de se taire, Yann Tiersen. Sur ce genre de sujet qui est tellement loin de toi. De ton quotidien. De tes petites gimbardes et de ton grand voilier.
Parce que nous on ne vit pas avec le fric d’Amélie Poulain depuis 25 ans. Nous, on ne vit pas à Ouessant loin de tout. Et surtout loin « d’eux ». Nous, on ne peut pas aller voir les ours polaires quand l’envie nous prend de faire un tour. Nous on ne fait pas « d’éco-tournée« , tu vois. Mais plutôt des Netto-tournées, le vendredi soir après le boulot. Et on sert des fesses à la sortie. Nous, on nous « les » a collé dans les pattes et on est obligé de faire avec. De vivre avec. De supporter. Même dans les moindres recoins de la cambrousse désormais.
Alors tais-toi Yann. Ou alors, accueille-les chez toi. Fais un disque pour dire ton bonheur du multi-culturalisme appliqué. Nous, on a donné, merci. Rideau. Achu !
Anne-Sophie Hamon
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