Erasmus détourné ? Quand Bruxelles transforme un programme d’échanges en outil idéologique

Entre sanction politique de la Hongrie, financements troublants et projets méditerranéens, l’eurodéputée Catherine Griset alerte, dans une tribune publiée chez Frontières, sur la dérive civilisationnelle d’un programme autrefois emblématique

Erasmus a longtemps incarné une certaine idée de l’Europe : des étudiants qui traversent les frontières, des découvertes, des amitiés, une manière simple et concrète d’appartenir à une civilisation commune. Ce récit, beaucoup y ont cru, beaucoup l’ont vécu. Mais pour l’eurodéputée Identité & Démocratie Catherine Griset, cet héritage est aujourd’hui en train de glisser entre les doigts des Européens.

Dans une tribune incisive, elle dénonce un programme désormais instrumentalisé par la Commission européenne, devenu à la fois un outil de sanction politique, un vecteur de financements clients, et un levier migratoire assumé, loin de l’esprit originel.

La Hongrie punie, les partenaires problématiques préservés

Première alerte : depuis septembre 2023, une grande partie des universités hongroises n’ont plus accès à Erasmus+. Officiellement, Bruxelles invoque des « risques de conflits d’intérêts » liés à la gouvernance des établissements. Officieusement, rappelle Catherine Griset, il s’agit d’un message adressé à un pays jugé coupable de ne pas entrer dans le moule idéologique dominant.

Plus de 180 000 étudiants et 20 000 chercheurs se retrouvent ainsi exclus d’un dispositif censé unir les Européens. Aucun jugement, aucune procédure, aucune preuve de malversation… mais une sanction collective.

Dans le même temps, des universités dont les liens avec l’islamisme sont largement documentés continuent, elles, de bénéficier d’aides européennes. Exemple emblématique : l’Université islamique de Gaza, surnommée « le campus du Hamas », destinataire de plus d’1,8 million d’euros, dont une partie issue d’Erasmus+. D’autres institutions situées en Turquie ou au Moyen-Orient suivent le même schéma.

Cette disproportion – un État membre démocratique frappé, des établissements islamistes subventionnés – symbolise, pour Griset, la dérive politique d’Erasmus.

Un Erasmus devenu “filière migratoire” ? Bruxelles temporise, mais l’orientation est claire

La seconde critique porte sur la dimension migratoire. Le Pacte pour la Méditerranée, présenté mi-octobre 2025, prévoit une coopération renforcée avec des pays comme le Maroc, l’Égypte, la Tunisie ou la Libye. Officiellement, il ne s’agit pas d’intégrer ces pays à Erasmus+, mais de faciliter des « mobilités encadrées » et des « voies légales ».

Pour Catherine Griset, c’est une façon polie de dire : ouvrir davantage les portes.

Dans sa tribune, elle rappelle que personne en Europe n’envisage d’envoyer ses enfants étudier à Tripoli ou Damas. Les flux ne seront donc pas bilatéraux, mais unidirectionnels — donc, selon elle, « une filière d’immigration déguisée en échange universitaire ».

Les éléments factuels existent :

• Les pays maghrébins ne sont pas intégrés à Erasmus+, mais participent déjà à certains volets « internationaux ».
• Les visas étudiants représentent désormais le premier motif d’entrée en France — ce qui alimente les inquiétudes.
• Certaines analyses chiffrées sont exagérées ou déformées, mais l’orientation politique générale reste celle d’une ouverture accrue, peu encadrée, dans un contexte où les universités européennes peinent déjà à absorber leurs propres étudiants.

Dans ce débat, deux lectures s’affrontent :

Bruxelles parle de coopération et de « stabilisation du voisinage méditerranéen ». Les souverainistes y voient une stratégie migratoire assumée, masquée par le vocabulaire universitaire.

Une bataille idéologique dans les universités européennes

Catherine Griset s’attaque enfin à ce qu’elle considère comme le cœur du problème : l’idéologisation d’Erasmus+. Sous couvert de « diversité », de « valeurs européennes » ou d’« inclusion », la Commission financerait des programmes politiques, des associations militantes, des initiatives civiques orientées — bref, une ingénierie culturelle financée par les contribuables européens.

Selon elle, les étudiants conservateurs, patriotes, ou simplement attachés à la liberté intellectuelle, y deviennent des indésirables. La Hongrie en fait les frais. Certains enseignants en France également, souligne-t-elle, citant des cas de mise à l’écart ou de harcèlement idéologique.

Erasmus, autrefois pont entre les peuples, serait devenu un pipeline idéologique censé façonner la future élite universitaire et administrative européenne.

Pour Griset, restaurer Erasmus, c’est restaurer un idéal européen enraciné : transmission des humanités, défense de l’héritage civilisationnel, respect des souverainetés nationales. Elle demande trois mesures immédiates :

  1. Réintégrer la Hongrie dans Erasmus et Horizon Europe.
  2. Auditer les financements envoyés à des institutions extérieures à l’UE, notamment celles liées à l’islamisme.
  3. Recentrer Erasmus sur les étudiants européens et sur l’excellence académique.

Au-delà du débat institutionnel, il s’agit d’une vision du continent : une Europe de nations, non une Europe de l’ingénierie migratoire ; une Europe de civilisation, non une Europe en dissolution.

Dans un contexte où Bruxelles multiplie les initiatives sur l’immigration, la mobilité et la coopération externe, la bataille autour d’Erasmus n’est pas anecdotique : elle révèle une fracture fondamentale entre deux conceptions de l’Europe.

L’une tournée vers l’ouverture permanente.
L’autre, enracinée, attachée à son identité, à ses peuples, à ses universités, à leur liberté.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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