Depuis 2005, l’Irlande a vu disparaître 2 119 de ses pubs, soit près d’un sur quatre, selon un rapport alarmant publié par le Drinks Industry Group of Ireland (DIGI). Ce recul frappe particulièrement les zones rurales, menaçant à terme la cohésion sociale de nombreuses communautés locales.
Entre 2005 et 2024, le nombre de licences de débit de boisson est passé de 8 617 à 6 498, soit une baisse de 24,6 %. L’étude, menée par l’économiste Anthony Foley (DCU), pointe une accélération récente du phénomène : en moyenne, 128 établissements ferment chaque année depuis 2019. Et les projections sont sombres : entre 600 et 1 000 pubs supplémentaires pourraient fermer leurs portes d’ici 2035.
🚩Plus de 2 000 pubs irlandais ont fermé depuis 2005, soit près de 25 % du nombre total de pubs en Irlande.
L’Occident s’efface petit à petit.
pic.twitter.com/8mJy2Ux78V— Tom Boyer (@tomalxbr) November 25, 2025
Limerick, Offaly, Roscommon : les campagnes en première ligne
Si toutes les régions du pays sont touchées, ce sont les comtés ruraux qui paient le plus lourd tribut. À Limerick, 37 % des pubs ont cessé leur activité en moins de 20 ans (478 en 2005, contre 300 en 2024). Offaly, Roscommon, Tipperary, Laois, Longford et Mayo enregistrent également des taux de fermeture dépassant les 30 %.
En revanche, les zones urbaines résistent mieux. Dublin ne perd que 1,7 % de ses pubs sur la même période, passant de 786 à 773 établissements. Wicklow (-10,8 %) et Meath (-9,5 %) affichent des baisses plus modérées que la moyenne nationale.
Un modèle en péril, des appels à l’action
Pour les auteurs du rapport, cette situation est le résultat d’un faisceau de causes : explosion des coûts d’exploitation, pression fiscale excessive, chute du tourisme, incertitudes économiques liées notamment aux relations commerciales avec les États-Unis.
Anthony Foley alerte : « Les conditions financières des pubs familiaux sont gravement menacées. Sans intervention de l’État, l’Irlande perdra des centaines d’établissements supplémentaires. »
Donall O’Keeffe, secrétaire général du DIGI, appelle à une baisse immédiate des taxes sur les boissons (excise duty), qu’il juge disproportionnées par rapport à la consommation réelle d’alcool, aujourd’hui dans la moyenne européenne. « Une réduction de 10 % permettrait de redonner un peu d’oxygène aux exploitants », plaide-t-il.
Plus qu’un simple bar, un pilier du lien social
Le pub irlandais, ce n’est pas seulement une activité économique. C’est un lieu de rencontre, de transmission, un pilier culturel au cœur de la vie rurale. Sa disparition progressive laisse des villages entiers orphelins de leur dernier lieu de sociabilité.
Le rapport souligne que ces fermetures sont souvent définitives : « Une fois qu’un pub ferme, il ne rouvre presque jamais », regrette Donall O’Keeffe. Pour les défenseurs de ce patrimoine vivant, l’heure est donc à la mobilisation, avant qu’il ne soit trop tard.
Crédit photo : breizh-info.com (TDR)
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