Entre déclarations lunaires et programme déconnecté du réel, la liste “Tracer l’avenir” menée par les militants LFI de Saint‑Jacques‑de‑la‑Lande dévoile ses ambitions pour les municipales 2026. Au cœur de cette offensive politique : horizontalité totale, comités citoyens tirés au sort, tiers‑lieu militant… et une candidate affirmant que le voile serait “un signe d’intégration dans la société française”.
La séquence a sidéré plus d’un auditeur. Invitée de la matinale de Bretagne 5, Sasha Bernert, membre de la France insoumise et candidat aux municipales à Saint‑Jacques‑de‑la‑Lande, a déclaré tranquillement que le voile islamique constituerait “un signe d’intégration dans la société française”. Une sortie qui illustre parfaitement la dérive idéologique d’une partie de la gauche urbaine : aveuglement culturel, renversement des normes et abandon complet de ce qui faisait autrefois consensus.
Interviewée par la radio Bretagne-5, la militante LFI et candidate aux municipales à St-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) Sasha Bernert explique que porter le voile est « un signe d’intégration dans la société française ». pic.twitter.com/YWPhPJXAjy
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) November 27, 2025
Six mois après avoir lancé sa campagne, LFI dévoile les premiers noms de la liste « Tracer l’avenir » ainsi que les grands axes de son projet municipal. Un projet assumé comme une rupture totale avec le fonctionnement classique d’une mairie. L’objectif ? “réformer l’image tutélaire du maire” et supprimer “la notion de gestionnaire de municipalité”, selon les mots du candidat de tête, Dimitri Roumagne, photographe et directeur associatif.
Un “comité de pilotage” de six adjoints à la place du maire
Dans leur modèle, la commune ne serait plus dirigée par un maire doté d’une responsabilité clairement identifiée, mais par un collectif de six adjoints, chacun responsable d’un domaine (écologie, urbanisme, culture, démocratie locale, action sociale, jeunesse). Une “horizontalité” revendiquée, dans la droite ligne des théories militantes prônées par certains groupes d’extrême gauche.
Cette vision peut séduire dans les débats universitaires. Mais, appliquée à la gestion d’une commune de 15 000 habitants, elle interroge. Qui décide ? Qui assume ? Qui rend des comptes ? Autant de questions que la rhétorique horizontale laisse soigneusement de côté.
La liste LFI propose également de tirer au sort des citoyens pour les intégrer dans des conseils de quartier indemnisés disposant d’un droit de délibération et de consultation sur les décisions municipales. Un système qui, bien que présenté comme “démocratique”, risque fort de se transformer en arène politique sous influence militante.
Plus loin dans le programme : référendum d’initiative citoyenne imposé dès qu’une pétition récolte 10 % des habitants. Une mécanique qui, appliquée à l’échelle d’une ville, pourrait rapidement virer à la paralysie permanente et à la contestation de chaque décision prise, quel qu’en soit l’objet.
Un tiers‑lieu militant en guise de “cohésion sociale”
Autre pilier du programme : la création d’un “tiers‑lieu solidaire et coopératif”. Une épicerie solidaire, un café “pour se retrouver”, un incubateur citoyen pour projets “à impact social, écologique, culturel et sportif”… En somme, un outil politique au service du maillage associatif proche de LFI, typique des stratégies d’implantation de l’extrême gauche dans les banlieues.
Là encore, le gap entre la rhétorique généreuse et les réalités sociales locales a de quoi surprendre.
Les habitants de Saint‑Jacques‑de‑la‑Lande sont pourtant confrontés à des questions très concrètes : tranquillité publique, incivilités, nuisances, trafic de stupéfiants, pression immobilière.
Or, dans les éléments communiqués par la formation LFI, aucune réflexion sérieuse sur la sécurité, l’ordre public ou la maîtrise de l’urbanisation ne semble pointer. À la place, des concepts abstraits et des slogans militants : “décentraliser le pouvoir”, “instaurer un contre‑pouvoir”, “mettre fin au modèle gestionnaire”, “transformer la ville par les habitants”.
Une candidate transgenre citant une fatwa conservatrice : incohérence totale
Particularité pour le moins étonnante : Sasha Bernert, artiste-auteure et militante LFI, se revendique transgenre… et soutien au voile islamique (et à la Palestine, comme son parti). Bernert n’a visiblement pas perçu la multitudes de fatwas de juristes musulmans condamnant explicitement le transgendérisme, l’homosexualité et la transition de genre. Un texte qui, dans certains pays musulmans, justifie discriminations et violences – comme le rappellent les récents meurtres de trois femmes trans au Pakistan.
Cette juxtaposition – revendication militante occidentale d’un côté, citation de positions religieuses ultra‑conservatrices de l’autre – révèle un patchwork idéologique où rien ne tient ensemble, si ce n’est la volonté d’exister médiatiquement.
À quelques mois des municipales, les habitants jugeront si ce modèle « horizontal » doit remplacer une gestion municipale claire et assumée, ou s’il ne s’agit que d’une utopie militante déconnectée de leur quotidien.
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