Éducation sexuelle dès la maternelle : le programme EVARS sous le feu des critiques

Le programme EVARS, censé encadrer l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle dans les établissements scolaires français, est au cœur d’une nouvelle tempête médiatique et politique. Ce dispositif, promu par l’Éducation nationale comme un outil de prévention, est accusé par plusieurs figures politiques de gauche radicale d’ouvrir la porte à une sexualisation précoce des enfants et à l’endoctrinement idéologique.

« Apologie de la masturbation » : la vidéo choc qui a mis le feu aux poudres

Tout est parti d’un entretien vidéo, diffusé en octobre dernier sur le podcast Histoires Crépues, dans lequel une enseignante de CE1, prénommée Lolita, s’exprime sur son rôle d’intervenante EVARS. Elle y déclare qu’il est « très chouette de toucher son corps », évoquant une « autostimulation » pratiquée selon elle par de nombreux enfants de trois à cinq ans, dans leur intimité. Ces propos, filmés sans filtre, ont immédiatement provoqué une onde de choc.

La députée Anne Sicard (Identité Libertés) a réagi avec vigueur, dénonçant des déclarations « immondes » et déposant un signalement au procureur de la République. Selon elle, les propos tenus pourraient relever de la corruption de mineurs, en référence à l’article 227-22 du Code pénal. L’élue a également demandé la suspension immédiate de l’enseignante.

Marion Maréchal : « Le cheval de Troie de la théorie du genre »

Invitée sur CNews le 4 décembre, Marion Maréchal (Reconquête) a pris position avec force contre le programme EVARS. « Ce n’est pas de la prévention médicale, mais un outil idéologique », a-t-elle affirmé, dénonçant une tentative de normalisation de la théorie du genre dès la maternelle. Mère d’une enfant de trois ans scolarisée dans le public, l’eurodéputée s’est inquiétée de la manque total de transparence entourant ces séances : « Les parents ne savent ni qui intervient devant leurs enfants, ni ce qui est dit, ni à quel moment. Qu’ont-ils à cacher ? »

Selon elle, les professeurs n’ont pas le droit d’informer les familles du contenu précis de ces interventions. « C’est une expropriation éducative », dénonce-t-elle. Un appel à la mobilisation des parents a été lancé, avec une pétition intitulée Stop EVARS déjà relayée sur les réseaux sociaux.

Des précédents inquiétants

La polémique ne s’arrête pas là. Marion Maréchal a également évoqué un précédent grave : un référent EVARS de Lozère, condamné pour détention d’images pédopornographiques. Elle cite un rapport selon lequel, sur un tiers des départements français, pas moins de 1 700 personnes intervenant auprès des enfants auraient été condamnées pour des faits liés à la pédocriminalité.

« Qui choisit les intervenants ? Avec quels contrôles ? », s’indigne l’eurodéputée, pour qui il ne s’agit pas d’un cas isolé mais d’une faille systémique majeure dans la chaîne de responsabilité éducative.

Dans la vidéo initiale, l’enseignante critiquée ne se contente pas d’évoquer la masturbation infantile. Elle plaide aussi pour la déconstruction du modèle familial traditionnel, remettant en question l’hétéronormativité et évoquant la transidentité comme une évidence dès le plus jeune âge. Selon Marion Maréchal, l’objectif réel du programme EVARS est d’« éduquer à des pratiques sexuelles, pas à la sexualité au sens médical ou biologique ».

L’eurodéputée y voit une prolongation des dérives libertaires de Mai 68, cette fois sous couvert d’une politique publique financée par les contribuables.

Vers une remise en cause du programme ?

Face au tollé, plusieurs élus appellent à une suspension immédiate du programme EVARS et à une enquête parlementaire sur ses modalités d’application. Le ministère de l’Éducation nationale n’a pour l’instant pas réagi publiquement à cette affaire, alors que la vidéo incriminée continue de tourner sur les réseaux sociaux, notamment relayée par les milieux conservateurs et identitaires.

Une chose est sûre : la confiance entre l’Éducation nationale et une partie croissante des familles est gravement entamée. À l’heure où de plus en plus de parents s’interrogent sur le contenu réel des interventions scolaires, cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans le débat sur l’éducation sexuelle en France.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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