Lundi en fin d’après-midi, la campagne municipale nantaise a basculé dans une séquence que plus personne, dans les équipes de terrain, ne souhaite voir se banaliser. Vers 17h15, au local de campagne du candidat de la droite et du centre Foulques Chombart de Lauwe (LR), une altercation a dégénéré en ce que les militants présents décrivent comme une « violente agression ». Aucun blessé grave, mais trois plaintes déposées, un individu placé en garde à vue, et une inquiétude qui grandit.
L’épisode intervient dans un contexte politique tendu, alors que Nantes — longtemps bastion socialiste — entre progressivement en période pré-électorale. Les permanences politiques y sont, comme ailleurs, des lieux d’échanges mais parfois aussi d’exaspération idéologique.
Une visite qui tourne court
Le local du candidat, ouvert presque en continu, a pour vocation d’accueillir des Nantais curieux, favorables ou opposés. Lundi, un homme y entre calmement, équipé de bâtons de marche. Les premiers échanges seraient cordiaux, presque anodins. Le visiteur évoque plusieurs sujets sans lien direct avec les élections — la Libye, puis l’affaire des bijoux volés au Louvre.
Puis tout bascule.
Selon les témoignages recueillis par l’équipe de campagne, l’homme se serait brusquement emporté lorsqu’il comprend que le lieu appartient à un candidat Les Républicains. Le ton s’élève. L’individu s’excite, s’agace, puis s’empare d’un présentoir en plexiglas qu’il aurait projeté en direction d’un militant. Deux autres tentent d’intervenir et reçoivent des coups. On le pousse finalement vers la sortie pour éviter que l’escalade se poursuive.
Dans la confusion, l’agresseur insulte.
Quelques mètres plus loin, des policiers municipaux qui assurent la sécurité du marché de Noël parviennent à l’intercepter. Il est immédiatement placé en garde à vue.
Sur les quatre personnes présentes au local, trois ont choisi de déposer plainte. Aucune n’a été blessée physiquement, mais l’une des militantes serait « très choquée » par la violence soudaine du geste. Depuis l’incident, les bénévoles ne restent plus seuls au local, par précaution. L’ambiance de campagne se teinte d’une vigilance nouvelle.
Le candidat lui-même a réagi, estimant qu’« il ne faut pas laisser passer » ce type d’agressions. Il dit également avoir reçu un appel de Johanna Rolland, maire sortante (PS) et candidate à sa succession. Nantes n’est ni Paris ni Marseille — mais comme ailleurs, l’espace politique fait face à une montée de la confrontation directe, parfois irrationnelle. Une évolution qui interroge sur le climat démocratique français et la capacité des équipes locales à faire campagne sereinement. Mais aussi, tout simplement, sur le climat politique et sociétal, explosif.
Illustration : site de campagne de Foulques Chombart de Lauwe
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