Hébergement à titre gratuit : un geste encadré par un droit de plus en plus strict

Accueillir un proche chez soi sans contrepartie financière reste un geste d’entraide courant, mais loin d’être dépourvu de règles. Selon le magazine Vies de famille, l’hébergement à titre gratuit consiste à mettre un logement à disposition d’un parent, d’un enfant ou d’un ami « sans percevoir de loyer ». La pratique peut concerner une pièce au sein de la résidence principale ou un logement vacant. De son côté, le journal Ouest-France rappelle que ce dispositif relève du droit civil, dit « prêt à usage », ou « commodat », l’article 1876 du Code civil précisant que « ce prêt est essentiellement gratuit ».

Lorsque l’hébergé occupe seul un logement vacant, un contrat de « prêt à usage » doit formaliser l’occupation. Me Catherine Jourdain, avocate citée par Ouest-France, souligne qu’« un contrat civil est parfois préférable pour encadrer l’occupation à titre gracieux », même lorsqu’il ne s’agit pas d’une obligation légale. À l’inverse, lorsqu’un proche loge au domicile de l’hébergeur, aucun bail n’est requis, bien qu’un écrit reste, selon Vies de famille, « conseillé et plus prudent ». Comme le rappelle la magazine Capital, l’hébergé ne bénéficie pas des protections prévues par la loi sur les baux d’habitation et peut être invité à quitter les lieux, sous réserve d’un « délai raisonnable ».

Déclarations fiscales, aides sociales et assurance

L’hébergement gratuit entraîne plusieurs démarches administratives. L’hébergé doit déclarer sa situation en cochant la case « occupant à titre gratuit » dans sa déclaration de revenus. Depuis 2025, Capital rappelle que le propriétaire doit déclarer dans le formulaire « Biens immobiliers » si le logement est loué ou occupé gratuitement. Pour les résidences secondaires, la taxe d’habitation reste due par l’occupant au 1er janvier.

Les effets sur les prestations sociales sont significatifs. Si l’hébergement dépasse six mois, les APL de l’hébergeur peuvent être réduites ou supprimées, les revenus du foyer étant recalculés. L’hébergé ne peut pas percevoir d’aide au logement en l’absence de loyer. La Caf considère la gratuité du logement comme un avantage en nature et déduit un montant forfaitaire au RSA de 77,58 euros. L’hébergement peut également influer sur la Complémentaire santé solidaire ou, en matière d’AAH, sur le montant versé lorsqu’un forfait logement est appliqué. L’hébergé vivant seul dans un logement doit souscrire une assurance habitation, et l’hébergeur doit informer son assureur de la présence d’un tiers.

Durée, fin d’hébergement et gestion des litiges

Aucune durée maximale n’est fixée par la loi. L’hébergement peut durer quelques semaines, quelques mois ou plus, dès lors que les deux parties s’accordent sur les conditions. Mais il faut noter la précarité de ce statut : l’hébergé n’a pas de « droit au maintien dans les lieux », et la trêve hivernale ne s’applique pas. L’hébergeur peut mettre fin à l’accord à tout moment, sous réserve d’un « délai raisonnable », généralement un à trois mois.

En cas de désaccord, une solution amiable est d’abord préconisée, puis l’envoi d’une lettre recommandée fixant la date de départ. Si l’hébergé refuse de quitter les lieux, une procédure judiciaire d’expulsion peut être engagée, suivie, en cas de jugement favorable, de l’intervention d’un huissier de justice. Enfin, l’hébergé peut demander une attestation d’hébergement à titre gratuit, qui vaut justificatif de domicile, à condition que cette attestation soit cohérente avec les déclarations fiscales et administratives.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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