Se lever la nuit pour uriner : un signal d’alerte précoce pour le cœur

Se lever une ou plusieurs fois par nuit pour aller aux toilettes est souvent banalisé, surtout avec l’âge. Pourtant, ce symptôme courant – appelé nocturie – pourrait être un marqueur précoce de maladies cardiovasculaires, parfois plusieurs années avant l’apparition de signes cardiaques classiques comme les douleurs thoraciques ou l’essoufflement.

La nocturie, bien plus qu’un simple trouble du sommeil

Une étude de long terme publiée en 2023, ayant suivi des adultes pendant près de trente ans, a mis en évidence un lien clair entre nocturie et mortalité. Les personnes se levant au moins deux fois par nuit pour uriner présentaient un risque accru de décès toutes causes confondues, et un risque cardiovasculaire supérieur d’au moins 50 %.

Plus frappant encore : environ trois quarts des patients atteints de maladies coronariennes auraient développé une nocturie environ cinq ans avant l’apparition de symptômes cardiaques identifiés. Plus la nocturie apparaissait tôt, plus les troubles cardiaques survenaient précocement.

Chez les hommes de moins de 60 ans, ce symptôme est désormais considéré comme un indicateur possible de risque coronarien accru.

Le lien discret entre vessie, sommeil et cœur

Plusieurs mécanismes physiologiques expliquent cette association. Le premier passe par le sommeil. Les réveils nocturnes répétés fragmentent le repos profond et perturbent les rythmes biologiques. Or, un sommeil de mauvaise qualité favorise l’inflammation chronique, un facteur clé dans le développement de l’athérosclérose et des maladies cardiovasculaires.

Mais le lien est aussi plus direct. Les maladies cardiovasculaires s’accompagnent souvent d’un durcissement et d’un rétrécissement des artères, y compris celles qui irriguent la région pelvienne. Une diminution de l’apport sanguin vers la vessie peut entraîner un stress oxydatif local, réduire sa capacité et favoriser une hyperactivité vésicale.

Chez les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque, un autre phénomène intervient : les liquides qui s’accumulent dans les jambes durant la journée retournent dans la circulation sanguine en position allongée la nuit, augmentant la production d’urine.

Apnée du sommeil et diabète : des facteurs aggravants

La nocturie est également fréquente chez les personnes atteintes d’apnée du sommeil, une pathologie souvent associée aux maladies cardiovasculaires. L’apnée favorise le stress oxydatif et stimule la production d’urine durant la nuit.

Le diabète constitue un autre maillon important. L’augmentation du volume urinaire est l’un de ses signes classiques, et le diabète est un facteur de risque majeur de maladies cardiaques et rénales. Les déséquilibres de la régulation hydrique et la perte de glucose dans les urines contribuent aux envies nocturnes répétées.

Que faire en cas de réveils nocturnes fréquents ?

La nocturie étant un symptôme, et non une maladie en soi, l’enjeu principal est d’en identifier la cause. Lorsque l’origine est cardiovasculaire, la prise en charge de la pathologie sous-jacente est prioritaire.

Certaines mesures simples peuvent néanmoins limiter le phénomène :

  • réduire la consommation de liquides en soirée, deux à quatre heures avant le coucher,
  • limiter l’alcool et les sucres,
  • éviter les stimulants comme le café ou le thé en fin de journée,
  • pratiquer une activité physique régulière, bénéfique à la fois pour le cœur et le sommeil.

Dans certains cas, une rééducation du plancher pelvien peut être utile, notamment lorsque les muscles sont trop faibles ou, au contraire, excessivement contractés. Des techniques ciblées, associant respiration, exercices de posture et renforcement musculaire, permettent parfois une amélioration rapide.

Un symptôme fréquent à ne pas ignorer

Parce qu’elle est répandue, la nocturie est trop souvent considérée comme une fatalité. Pourtant, elle peut constituer un signal d’alerte précoce, incitant à un bilan médical plus approfondi : évaluation cardiovasculaire, étude du sommeil, bilan urologique ou métabolique.

Comme le rappellent plusieurs spécialistes, il ne s’agit pas d’un trouble avec lequel il faudrait « faire avec ». Identifier la cause, parfois silencieuse, peut permettre d’agir bien avant l’apparition de maladies graves.

Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.

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