Une enquête de grande ampleur menée par le quotidien suédois Expressen met en lumière un vaste système de détournement de fonds publics impliquant des écoles et des jardins d’enfants privés en Suède. Selon les révélations publiées en novembre, plus d’un milliard de couronnes suédoises – soit plus de 100 millions de dollars – provenant de bons scolaires et d’aides sociales auraient été siphonnés par un réseau lié à des milieux islamistes, dont plusieurs figures ont depuis quitté le pays.
Des fonds destinés à l’éducation détournés à l’étranger
Les sommes en question étaient destinées au financement de structures éducatives privées, principalement des écoles et des préschools accueillant des enfants en Suède. L’enquête montre qu’une partie importante de cet argent a été transférée vers des comptes à l’étranger, notamment à Malte, mais aussi utilisée pour des dépenses personnelles sans lien avec l’éducation.
Parmi les usages identifiés figurent des séjours dans des hôtels de luxe, le financement de partis politiques islamistes à l’étranger et, dans certains cas, des dépenses dans des clubs sexuels en Asie ou en Afrique.
L’un des noms les plus cités est celui de Abdirizak Waberi, ancien député suédois d’origine somalienne. Directeur d’une école à Göteborg ayant perçu environ 462 millions de couronnes de financements publics, il a été condamné pour avoir détourné près de 12 millions de couronnes via de fausses factures informatiques. Selon l’enquête, ces fonds ont servi à financer des clubs sexuels en Thaïlande, des voyages dans des hôtels de luxe ainsi que des activités politiques en Somalie.
Des imams considérés comme des menaces sécuritaires
L’enquête d’Expressen établit également des liens avec plusieurs imams déjà signalés par les autorités. En 2019, le service de sécurité intérieure suédois, la Säpo, avait classé certains d’entre eux comme menaces pour la sécurité nationale. Parmi les figures citées figurent Abo Raad, Abdel Nasser El Nadi et Hussein al-Jibury.
Ces responsables religieux auraient joué un rôle central dans la gestion ou le contrôle de plusieurs écoles et structures préscolaires, à partir desquelles des dizaines de millions de couronnes auraient été transférées vers des particuliers ou des organisations qualifiées d’extrémistes. Certaines de ces structures ont été fermées à la suite d’interventions directes des autorités, d’autres via des enquêtes pour délits financiers – une stratégie qualifiée par les enquêteurs de « méthode Al Capone ».
Plusieurs acteurs clés du réseau ont quitté la Suède. Rabie Karam, présenté comme l’un des principaux organisateurs, a été condamné en 2024 et est recherché pour purger une peine de prison. Contacté par Expressen, il affirme se trouver en Égypte et nie toute responsabilité. D’autres, comme Mohammad al-Kotrani, chargé de la comptabilité du réseau, ont accumulé d’importantes dettes fiscales avant de disparaître à l’étranger.
Selon le parquet suédois, ces affaires constituent une « double perte » pour la société : non seulement l’argent public disparaît, mais les services éducatifs censés être financés par ces fonds ne sont pas assurés correctement.
L’enquête montre que ces affaires, longtemps traitées comme des incidents isolés, relèvent en réalité de réseaux structurés et coopérants. Les autorités suédoises ont depuis renforcé les contrôles sur les écoles privées et les flux financiers associés, tandis que plusieurs procédures pénales sont toujours en cours.
Ces révélations relancent en Suède le débat sur le financement public des écoles privées, la lutte contre la fraude sociale et les risques de détournement de fonds à des fins idéologiques islamistes, au détriment des contribuables et des élèves.
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