Depuis ce mois de décembre 2025, le Minnesota est au cœur d’une nouvelle controverse mêlant fraude aux aides publiques, réseaux sociaux et instrumentalisation politique. À l’origine : une vidéo de 42 minutes publiée par Nick Shirley, un YouTuber américain se présentant comme journaliste indépendant, montrant plusieurs centres de garde d’enfants à Minneapolis, visiblement fermés ou inactifs, alors qu’ils bénéficieraient de financements publics via le Child Care Assistance Program (CCAP).
Relayée massivement sur les réseaux sociaux, notamment par le vice-président américain JD Vance, la vidéo a rapidement dépassé le cercle militant pour provoquer une réaction officielle des autorités fédérales. Le FBI et le Department of Homeland Security (DHS) ont confirmé un renforcement des investigations sur des soupçons de fraude dans plusieurs programmes d’aides, dont ceux liés à la petite enfance.
Les accusations formulées par le vidéaste s’appuient sur un contexte bien réel : le Minnesota est confronté depuis plusieurs années à des fraudes massives dans les programmes sociaux. Le scandale le plus emblématique reste celui de Feeding Our Future, une affaire de détournement de plus de 250 millions de dollars d’aides alimentaires liées au Covid, qui a conduit à des dizaines de condamnations fédérales.
Plus récemment, un procureur fédéral a estimé que jusqu’à plusieurs milliards de dollars pourraient avoir été détournés dans différents programmes étatiques depuis 2018. Ces éléments expliquent pourquoi les autorités fédérales n’ont pas ignoré les alertes, même issues d’une source non institutionnelle.
En revanche, la méthode employée par Nick Shirley est fortement critiquée. Plusieurs centres filmés disposaient de licences actives, avaient fait l’objet d’inspections régulières et affirment fonctionner à des horaires spécifiques, notamment en dehors des heures scolaires. Les autorités du Minnesota rappellent que le financement du CCAP repose sur le nombre d’enfants inscrits, et non sur la capacité maximale affichée d’un centre.
L’État du Minnesota contre-attaque
Face à la viralité de la vidéo, la commissaire au Département de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Tikki Brown, a tenu à préciser que les inspections récentes n’avaient pas mis en évidence de fraude avérée dans les établissements cités. Des contrôles supplémentaires, parfois inopinés, ont néanmoins été lancés afin de vérifier les situations soulevées.
Les responsables politiques de l’État, dont le gouverneur Tim Walz, contestent toute accusation de laxisme. Ils rappellent que le Minnesota a déjà durci ses procédures de contrôle ces dernières années, notamment pour les nouveaux centres de garde, qui peuvent être inspectés jusqu’à quatre fois durant leur première année d’activité.
L’affaire a pris une dimension explosive en raison de la mise en cause récurrente de centres tenus par des membres de la communauté somalienne, la plus importante des États-Unis. Plusieurs responsables associatifs dénoncent une stigmatisation collective, rappelant que les fraudes passées, bien que réelles, ne sauraient être imputées à une communauté entière.
Dans le même temps, certains habitants interrogés dans la vidéo affirment n’avoir jamais vu d’activité dans certains établissements sur plusieurs années. Ces témoignages alimentent le doute, sans toutefois constituer à ce stade des preuves judiciaires.
Le FBI, de son côté, affirme que ses investigations étaient en partie engagées avant la diffusion de la vidéo, mais reconnaît que celle-ci a accéléré la mobilisation des moyens fédéraux. Aucune arrestation nouvelle n’a toutefois été annoncée à ce stade en lien direct avec les centres filmés.
Au-delà de la polémique, l’affaire met en lumière une réalité plus profonde : l’ampleur des failles de contrôle dans les systèmes d’aides publiques, la défiance croissante envers les institutions, et la concurrence entre journalisme mainstream et dissident. Si des fraudes existent – et elles ont été massivement documentées ces dernières années – leur traitement médiatique pose désormais autant de questions que les faits eux-mêmes.
Les enquêtes en cours devront établir ce qui relève de fraudes avérées, de dysfonctionnements administratifs, ou de suspicion infondée amplifiée par les réseaux sociaux. En attendant, le Minnesota reste sous surveillance fédérale, et le débat, lui, est loin d’être clos.
[cc] Article rédigé par la rédaction de breizh-info.com et relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par une intelligence artificielle.
Breizh-info.com, 2026, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention obligatoire et de lien do follow vers la source d’origine.