Après les législatives, une majorité des Français en état de sécession ?

20/06/2017 – 05h50 Rennes (Breizh-Info.com) – Ils n’étaient pas nombreux – ou à la marge – à insister ce dimanche 18 juin 2017 sur l’importance considérable de l’abstention à l’occasion de ces élections législatives. Pourtant, lorsqu’on regarde les chiffres de plus près sur les deux dernières élections (présidentielle et législative), on se rend compte qu’une majorité des Français se sont, de facto, mis en état de sécession vis à vis de la Vème République française.

Retour sur les chiffres, rien que les chiffres .

Élection présidentielle : Emmanuel Macron élu président par une minorité de Français

Lors du premier tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a récolté 8 657 326 voix, sur 47 581 118 inscrits sur les listes électorales. Au deuxième tour, 20 743 128 voix, soit 43,61% des inscrits sur les listes électorales. Marine Le Pen au second tour de la présidentielle a récolté 10 638 475 voix, soit 22,36% des inscrits sur les listes électorales.

Les deux candidats finalistes ne peuvent donc pas prétendre incarner la France et les Français, puisqu’ils ne représentent à eux deux cumulés que 65,97% des inscrits. Outre les mineurs (qui représentent environ 22% des Français), ce sont donc 16 millions d’électeurs qui n’ont voté ni pour Marine Le Pen, ni pour Emmanuel Macron.

Cela équivaut, pour la comparaison, à environ 4 régions démographiquement aussi importantes que la Bretagne historique (4,5 millions d’habitants) qui n’auraient pas du tout voté en France, pour l’élection présidentielle. Et 6 Bretagne à 5 départements qui n’auraient pas voté pour Emmanuel Macron.

Difficile devant ces chiffres de ne pas y voir une forme de sécession.

Election législative : une Assemblée nationale non représentative des Français

Au premier tour de l’élection législative de Juin 2017 sur 47 570 988 inscrits sur les listes électorales (le nombre d’inscrits ayant baissé entre la présidentielle et la législative), 51,3% des Français ne sont pas allés voter. 357 000 d’entre eux ont voté blanc et 156 000 ont vu leur vote compté nul. Au total, pas loin de 25 millions d’électeurs (sur 47,5 millions) n’ont accordé leur voix à aucun des multiples candidats qui se présentaient.

Cela signifie, par exemple que la population de Bretagne administrative additionnée à celle de Bourgogne-Franche Comté, d’Auvergne Rhône -Alpes, Centre Val de Loire, Grand-Est, et de Normandie, soit 6 régions sur 13 de la France Métropolitaine, ne s’est pas reconnue dans le fonctionnement des institutions de la République française.

Au second tour, avec 7 826 432 voix, les candidats de La République en marche remportent 306 sièges de député (sur 577) en ayant été choisis par 16,55% des inscrits. Si l’on compare, avec le score global au premier tour (puisqu’il n’était pas présent partout au second) du FN, soit 2 990 454, 13,2% des inscrits et au final 8 députés, cela signifie qu’avec seulement 2,7 fois plus de voix que le FN, le parti d’Emmanuel Macron obtient 38 fois plus de sièges à l’Assemblée nationale.

La France insoumise, qui obtient 17 députés, est légèrement mieux (mais très peu) lotie que le FN, avec 11,03% des exprimés au premier tour ( 2 497 000 voix). 3,12 fois moins de voix que La République en marche, mais 18 fois moins de députés.

Les Républicains (avec l’UDI) ont obtenu 113 députés avec 4,5 millions de voix au second tour et 4,2 millions au premier tour. Là encore, la comparaison nombre de députés / nombre de voix par rapport aux deux partis cités précédemment est assez révélatrice.

Un fonctionnement « démocratique et républicain » qui explique sans doute qu’encore une fois, au second tour, 57,36% des inscrits sur les listes électorales ne sont pas allés voter, soit 27 millions sur 47 millions.

Tous les chiffres communiqués émanent directement des résultats recueillis ce lundi 19 juin sur le site du ministère de l’Intérieur.

Qu’on le souhaite ou non, la France est un pays en état avancé de sécession, la seule bouée de sauvetage de La République étant pour le moment la passivité et la désunion des sécessionnistes et des contestataires de toute sorte. La rentrée pourrait être chaude …

Yann Vallerie

Crédit photo : DR
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