Nantes : pourquoi la manif des fonctionnaires a-t-elle été si calme ?

Alors que les manifestations nantaises sont reconnues pour leurs débordements réguliers, quel que soit le sujet – l’opposition à la Loi Travail, à l’esclavage ou à l’expulsion de la ZAD – la manifestation des fonctionnaires du 22 mai a été étonnamment calme. Voilà pourquoi.

Les casseurs d’extrême-gauche ont pourtant tenté de la perturber comme toutes les fois. « Mais quand ils sont arrivés, le service d’ordre syndical », issu principalement de la CGT, « a été très clair. Pas de bordel comme toutes les fois. Ils n’ont pas voulu comprendre, alors le service d’ordre les a un peu brassés et vu le nombre qu’ils étaient, les casseurs n’ont pas insisté, ils sont partis la queue basse », relate un témoin de la scène.

Résultat des courses, la manifestation, qui a réuni 5000 personnes (4300 selon la police – présente en masse, elle, 5500 selon les organisateurs), s’est déroulée dans un calme inhabituel, même si la mobilisation était en repli d’un tiers par rapport à la dernière fois et la moitié par rapport au 22 mars. Les autres manifestations bretonnes ont aussi réuni dans le calme 3000 personnes à Rennes, 800 à Saint-Nazaire – où du charbon a été déversé devant la permanence de Mme le député LREM pour protester contre la fermeture de la centrale de Cordemais – 2000 à Saint-Brieuc, 1000 à Quimper, 1000 à Lorient, 650 Lannion, 300 à Dinan, 200 à Saint-Malo et 500 à Vannes.

La violence régulière des manifestations à Nantes n’est pas étrangère à la baisse de la mobilisation. « A chaque fois qu’on vient, au bout d’une demi-heure on pleure parce que les casseurs balancent des pavés sur la police qui réplique avec des lacrymos », réagit cette enseignante. « Moi les manifs à Nantes, c’est fini, et comme je n’ai pas les moyens d’aller ailleurs, je n’en fais plus », explique Samir, intérimaire. « La violence gratuite ce n’est pas le but, et ça va plutôt dans le sens du gouvernement, donc je ne viens plus, je ne veux pas cautionner ça ».

Ce CRS, habitué de l’encadrement des manifestations violentes, préfère mettre des mots sur les maux. « C’est aux syndicalistes de se poser des questions aussi. Ils savent très bien que nombre des meneurs chez les casseurs sont des fils – et filles – de syndicalistes. S’ils laissent faire, c’est que d’une certaine façon ils cautionnent – ou ils préfèrent regarder ailleurs ». Comme ces bourgeois qui laissent leurs enfants se droguer, se biturer jusqu’au coma éthylique ou coucher avec qui bon leur semble, à quinze ans, pourvu qu’ils leur fichent la paix.

Louis Moulin

Crédit photo : flickr ActuaLitté (cc)
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