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Analyse des parrainages de l’élection présidentielle : qu’en conclure ?

22/03/2017 – 07H00 Paris  (Breizh-info.com) ‑ Nous vous proposons ci-dessous l’analyse du général (2S) Dominique Delawarde, en exclusivité pour Breizh-info.com concernant les parrainages pour l’élection présidentielle 2017 :

1 – Sur 47 000 élus susceptibles de parrainer, 14 296 l’ont fait soit 30,4% de «participation» au parrainage. 69,6% des parrains potentiels ont donc refusé de parrainer qui que ce soit.

1621 parrainages ont été donnés à 50 «candidats à la candidature» qui n’ont pas obtenu leurs 500 signatures (soit 11,3% des parrainages exprimés). Mr Hollande a obtenu 7 de ces parrainages.

Sur les 11 candidats retenus, ont obtenu, dans l’ordre:

1 – François Fillon : 3635 parrainages soit 25,4% des parrainages exprimés.

Fillon n’est donc pas seul……..malgré le harcèlement judiciaire et l’hostilité médiatique….. N’est-il pas surprenant qu’autant d’élus acceptent de voir leur nom publié en soutien d’un « présumé » «futur repris de justice (?)», en cours de lynchage médiatique et judiciaire ?

Ces élus auraient ils perçu ou compris quelque chose que les lecteurs assidus du « Canard déchaîné » et des médias des groupes Drahi et Bergé n’auraient pas encore compris?

2 – Benoit Hamon : 2039 parrainages soit 14,3% des parrainages exprimés.

Hamon est donc encore soutenu au sein du PS, au moins par les élus de gauche qui respectent les engagements de la primaire de « La Belle (?) Alliance Populaire »…..alliance qui semble aujourd’hui avoir du plomb dans l’aile. Un score compris entre 10 et 14% à l’élection semble atteignable.

3- Emmanuel Macron : 1829 parrainages soit 12,8% des parrainages exprimés (3,9% des parrainages possibles) : troisième place décevante, manque d’enracinement dans le pays profond.

On est très loin du raz de marée de soutiens annoncé par les médias. Les élus, prudents de nature, ne se sont pas bousculés pour soutenir le chouchou des médias. Que craignent-ils donc ?

On notera au passage que 80% de ces parrainages viennent des rangs d’élus socialistes, ce qui marque très nettement la réelle orientation du candidat, ancien conseiller puis ministre de l’économie du président Hollande et co-responsable du bilan du quinquennat. Chacun sait qu’un Président élu ne peut gouverner un pays qu’avec ses soutiens. Ce ne serait donc pas « ni droite-ni gauche », mais du « 80% gauche et un peu de centre ». Ceux qui étaient satisfaits du quinquennat Hollande pourraient être ravis de la continuité…

Macron, dont les électeurs potentiels se déclarent, dans les sondages, majoritairement peu «certains de leur vote», pourrait atteindre les 9 millions de suffrages si ces millions d’électeurs encore « incertains » votent pour lui.

S’ils ne le font pas et que la bulle spéculative des médias et sondeurs éclate ou se dégonfle, Macron pourrait être rejoint par le groupe des poursuivants Hamon-Mélenchon et plafonner à 13%.

C’est la grosse incertitude de la campagne.

4- Jean Luc Mélenchon : 805 parrainages soit 5,6% des parrainages exprimés

Ça n’est pas une surprise, Mélenchon devrait terminer dans les 5 premiers du 1er tour. C’est un tribun, assez charismatique, qui pourrait convaincre 10 à 12% de l’électorat avec sa VIème République et des slogans porteurs, pour une partie de l’électorat, du style : « L’Europe ? on la change ou on la quitte. »

5- Jean Lassalle : 708 parrainages soit 4,95% des parrainages exprimés

Dans ce type de campagne électorale pourrie par les médias et le syndicat de la magistrature, Jean Lassalle, candidat de la ruralité, pourrait bien obtenir un score surprenant pour un petit candidat, score qui récompenserait la simplicité, le courage, et l’honnêteté. La barre des 2 % ou d’un million d’électeurs semble un objectif qui pourrait être atteint ou franchi par un tel candidat.

6- Nicolas Dupont Aignan : 707 parrainages soit 4,95% des parrainages exprimés.

Cette candidature souverainiste pourrait bien, aussi, obtenir un score surprenant proche de 5% (1,5 à 2 millions de voix). Le candidat est désormais connu, s’exprime bien, a quelques bonnes idées sur de nombreux sujets et ne fait peur à personne.

7- Nathalie Arthaud : 637 parrainages soit 4,45% des parrainages exprimés.

Son fond de commerce et son potentiel électoral sont parfaitement connus. Pas de surprise à attendre de ce côté là. Elle devrait terminer dans le trio de queue (200 000 à 400 000 voix)

8 – Marine Le Pen : 627 parrainages soit 4,39% des parrainages exprimés.

Pas de surprise non plus à attendre, MLP devrait figurer dans le trio de tête. Elle n’a, pour autant, aucune certitude d’être qualifiée pour la finale (en dépit des sondages flatteurs) et aucune chance d’être élue en 2017 (encore trop tôt).

Comme au Pays Bas la semaine dernière, les sondeurs adorent faire peur au bon peuple et les résultats qu’ils prévoient ne se confirment jamais dans les urnes, pour les partis d’extrême droite en Europe (Autriche et Pays Bas, derniers scrutins en France…). MLP pourrait établir un nouveau record et battre le meilleur score jamais atteint à ce jour par le Front National (6,4 millions de suffrages). Mais l’étude de l’évolution de l’électorat FN sur une longue période montre que la barre des 8 millions de suffrages (sur 36 millions de suffrages exprimés) ne paraît pas encore franchissable en 2017. Le harcèlement judiciaire et médiatique est d’ailleurs à l’œuvre pour éviter que cela ne se produise.

Les sondages qui placent MLP entre 25% et 27% des intentions de vote (9 à 9,5 millions de suffrages) sont donc intentionnellement surévalués pour faire peur. Ces sondages nous montrent d’ailleurs que le meilleur candidat pour contrer cette « horrible menace » est ……devinez qui ? Emmanuel Macron bien sûr.

Le vote Emmanuel Macron serait donc, selon ces instituts de sondage « indépendants(?) », relayés par leurs commanditaires médiatiques, la seule solution salvatrice pour échapper à l’ « horrible malheur qui s’abattrait sur la France avec MLP ».

Les médias et les sondeurs qui les accompagnent prennent vraiment les électeurs français pour des cons. Mais plus la ficelle est grosse, plus ça peut passer…

9- Asselineau : 587 parrainages soit 4,10% des parrainages exprimés

Score surprise (de 500 000 à 700 000 voix) à attendre pour un candidat souverainiste qui s’exprime bien et dont le parti, en ascension rapide, a 19 000 adhérents motivés. En dépit des sondages encore peu flatteurs, et d’une toute première candidature, il ne devrait pas figurer dans le trio de queue.

10- Philippe Poutou : 573 parrainages soit 4% des parrainages exprimés.

Son fond de commerce, ses idées et son potentiel électoral sont parfaitement connus. Pas de surprise à attendre de ce côté là. Il devrait terminer dans le trio de queue (200 000 à 500 000 voix)

11 – Jacques Cheminade : 528 parrainages soit 3,69% des parrainages exprimés.

Son fond de commerce, ses idées et son potentiel électoral sont parfaitement connus. Pas de surprise à attendre de ce côté là. Peu soutenu et peu médiatisé, disposant de peu de moyens, il devrait terminer lanterne rouge (aux environs de 100 000 voix).

CONCLUSION

Sur les 11 candidats retenus, 6 se prononcent pour une sortie rapide l’Europe et de l’OTAN. Un septième candidat dit de l’Europe: « On la change ou on la quitte » (Mélenchon), ce qui équivaut à dire qu’on la quitte.

Quatre candidats seulement acceptent l’idée de rester dans l’Europe, dont trois (Fillon, Hamon, Lassalle) appellent à de profonds changements voire à une refondation, ce qui paraît impossible à obtenir compte tenu des règles de gouvernance actuelle de cette UE.

Le seul candidat qui pense encore que l’Europe, telle qu’elle est, est un grand succès, qu’il n’y a rien à jeter et que bien au contraire, il faut en rajouter, est Emmanuel Macron.

Trois observations:

1- L’Europe, telle qu’elle est, ne satisfait pleinement qu’un seul candidat et très probablement le petit nombre d’ élus qui l’ ont parrainé.

2- L’élection est loin d’être jouée. Si l’on en croit les deux précédents récents, (Trump, Brexit) les coalitions «médias-sondages» ne décident plus de l’issue des scrutins. Les élections se gagnent ou se perdent sur les réseaux sociaux dans les pays évolués et «branchés» (USA, UK). J’espère, sans en être sûr, que la France en est un.

3 – Quel qu’il soit, le candidat élu, in fine, aura un soutien populaire de premier tour assez faible (comme en 2002). Selon le candidat élu, il n’est pas certains que son camp gagne les législatives s’il ne dispose pas d’un enracinement suffisant dans le pays (c’est le cas du mouvement « En Marche » dont l’analyse des parrainages montre que le seul véritable enracinement consiste, au soutien de la frange socialiste anti-Hamon et aux très rares élus du Modem.

La suite de la compétition s’annonce passionnante. On attend tous avec impatience les prochains coups tordus de la coalition «médias-syndicat de la magistrature» qui seront imaginés par les uns ou par les autres, pour conserver ou conquérir le pouvoir en France.

PS: Le soutien «probable» de Le Drian à Macron, annoncé à grands renforts de Médias depuis 5 à 6 jours par l’équipe Macron, ne semble toujours pas une réalité. Le nom de Le Drian ne figure pas sur la liste des parrainages de Macron. Aucune déclaration officielle de Le Drian ne vient confirmer l’information de ce soutien « présumé ».

Nous verrons bien dans les jours qui viennent…

Dominique Delawarde

Crédit photo  : DR
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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4 réponses à “Analyse des parrainages de l’élection présidentielle : qu’en conclure ?”

  1. jaouen dit :

    Sur les parrainages de Fillon près de 2000 ont été obtenus avant l’affaire, dont 1700 validés

  2. Mort de rire dit :

    Vous avez tord de dire que les sondages surévaluent le scores des partis dit d’extrême droite… Le cas des Pays Bas est l’exception qui confirme la règle, que ce soit aux régionales de 2015 ou lors de l’élection présidentielle en Autriche(le FPO n’était sensé ne pas passer le cas du premier tour selon les sondeurs…) les partis dit d’extrême droite sont toujours plus ou moins sous-évalués à cause du fait que les bobos sont surreprésentés dans les sondages.

    • domdlw dit :

      Eh bien, nous verrons bien. Rendez vous le 23 avril pour voir qui de vous ou de moi a raison ou a tort sur cette élection. Je reconnais que dans un passé lointain, le FN était sous évalué. Selon moi, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le résultat du 23 avril nous dira si le FN parvient à dépasser, au premier tour, les 8 millions de suffrages, ce qui serait, soit dit en passant un score historique.

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