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L’aide humanitaire de l’UE et des ONG au Sahara Occidental détournée en masse et pendant des décennies

31/03/2015 – 09h00 France (Breizh-info.com) ‑ L’aide européenne aux déplacés du Sahara Occidental, qui vivent dans les camps de Tindouf depuis 1975, a été massivement détournée avec la complicité du Croissant rouge algérien et du Front Polisario, selon un rapport de l’Office Européen de lutte anti-fraude (OLAF) révélé par la Tribune de Genève et le journal espagnol El Mundo. Et ce pour un coût minimum de 10 millions d’euros par an pour la seule UE, sans compter les ONG qui travaillaient directement au Sahara Occidental.

Un euro-député de la CDU allemande, Ingeborg Grassle, a rédigé un rapport qui sera présenté en séance plénière du parlement européen fin mars. Elle est connue pour son attachement quasi maniaque à l’austérité financière dont elle est une fervente fidèle. Il est intéressant de noter que son travail se fonde sur une enquête de l’OLAF, menée sur le terrain en 2007 puis rangée dans un tiroir, sous clé, jusqu’à ce qu’elle soit ressortie en 2014 suite à une procédure initiée par le cabinet bruxellois Lallemand et Legros; le rappoort avait été commandé fin 2003 par le service d’aide humanitaire et de protection civile de la Commission Européenne (DG-ECHO), qui a versé les fonds et a été informé à partir de 2000 de détournements réguliers et massifs de l’aide. Le contribuable européen a ainsi continué de payer la gabegie pendant des années, pour des raisons qui tiennent à la fois de la lenteur de l’euro-bureaucratie et du caractère hautement exposif du document.

Les détournements qui y sont décrits continuent jusqu’à aujourd’hui, à en croire des ONG et les autorités marocaines, le format de l’aide européenne n’ayant pas été revu à la baisse pour s’adapter aux réalités locales. Le journal algérien El Moujahid a quant à lui relayé  une réponse de l’UE selon laquelle les détournements auraient été stoppés dès la réception du rapport de l’OLAF en 2007, ce dont beaucoup de personnes proches du dossier doutent, et la rapidité avec laquelle le rapport avait été mis au secret toutes ces années n’est pas pour leur donner tort. D’autant qu’une demande de consultation du rapport en 2010 avait été refusée net et qu’en 2014 les avocats bruxellois ont du remonter jusqu’au médiateur européen pour obtenir sa mise à disposition du public. C’est dire combien les responsables européens se sentaient sereins sur ce sujet. D’ailleurs, on peut estimer que si les faits décrits avaient été corrigés, l’eurodéputée allemande n’aurait pas eu l’idée de faire un rapport maintenant, en mars 2015, à ce sujet.

Le rapport contient des accusations très détaillées qui ont provoqué des réactions contrastées en Algérie, l’indignation européenne et sont commentées avec sarcasme dans les médias marocains, car elles confortent la thèse marocaine selon laquelle le Front Polisario n’est qu’un instrument de l’Algérie. La presse européenne est en revanche très discrète sur le sujet. Pourtant l’aide européenne aux sahraouis représente 10 millions d’euros par an (sans compter les dons des autres organisations humanitaires) et dure depuis 40 ans. Quatre camps sont financés, à El-Aioun, Dakhla, Aousserd et Smara, ainsi que plusieurs infrastructures logistiques, civiles et hospitalières annexes.

Le Front Polisario est le principal mouvement d’opposition armée du Sahara Occidental, qui ne contrôle qu’un cinquième de l’ancienne colonie espagnole revendiquée par le Maroc, le reste ayant été peu à peu mis derrière le mur des sables, une ligne de défense de 2720 km de long gardée par 100.000 soldats marocains. La République arabe sahraouie démocratique (RASD) dispose d’un gouvernement en exil reconnu par une trentaine de pays (qui du coup n’ont pas de relations diplomatiques ou quasi avec le Maroc) et n’administre que quelques milliers d’habitants dans les déserts du Sahara Occidental aux frontières avec l’Agérie et la Mauritanie et les camps de Tindouf. Le reste – soit 300.000 habitants, plusieurs villes, d’importantes mines de phosphates à Boukra et des réserves de fer et de pétroles, est géré par le Maroc.

Suite au rapport la commission de contrôle budgétaire du Parlement Européen a adopté une résolution appelant l’Algérie à « fournir des éclaircissements sur les mesures prises en réponse aux conclusions du rapport de l’OLAF qui souligne qu’une partie importante de l’aide humanitaire internationale destinée aux camps de Tindouf a été détournée de manière organisée depuis de très longues années au profit de hauts officiels algériens et des dirigeants du Polisario ».

Un système de détournement de l’aide humanitaire très bien rodé

Le contenu du rapport fait froid dans le dos, même si les noms des bénéficiaires ainsi que leurs appartenances ont presque tous été caviardés avant divulgation. Ainsi, le Front Polisario a toujours déclaré que 155.000 réfugiés vivaient dans les camps de Tindouf, sur la base d’une estimation de 1975, refusant pendant des décennies que l’UE vienne les recenser à nouveau. Or une étude scientifique financée par l’OLAF en 2005 ne rapporte l’existence plus de que 90.000 habitants dans les camps, soit au moins 65.000 réfugiés fictifs qui ont reçu de l’aide européenne pendant tout ce temps, aide qui était bien sûr détournée. Depuis des années en effet les familles qui avaient assez de ressources ont quitté Tindouf pour la Mauritanie ou l’Espagne (notamment le Pays Basque). La supercherie a pu être maintenue car les autorités algériennes ont bloqué toutes les demandes de recensement officiel des camps de Tindouf, en les refusant au Haut-Commissariat des Réfugiés à l’ONU, puis en 2013 et 2014 au Conseil de Sécurité.

Les enquêteurs ont remonté les filières et constaté que les vivres en trop étaient transvasés dans des camions à El Jazhouani, à 26 km au sud de Tindouf, pour être revendus dans le sud algérien, au nord du Mali, et jusque sur les marchés de la capitale mauritanienne Nouakchott, à 1500 km de là, mais aussi à Béchar, en Algérie (800 km de Tindouf), à Tindouf même et dans plusieurs autres villes mauritaniennes, ainsi que sur le marché de Lehfera, situé à la frontière mauritano-algérienne et complètement sous contrôle du Front Polisario; par la suite c’est le marché de Garb el Gahir qui a repris a même fonction. Les médicaments étaient détournés aussi : « il y avait un départ chaque mois vers la Mauritanie des médicaments les plus prisés : pénicilline, ampicilline, sulfures, vitamine C, chaises roulantes, béquilles ». Le rapport met au jour des navettes régulières en camions entre Tindouf et la Mauritanie pour vendre les vivres – à raison de 2 à 3 T par camion.

Il s’agit selon le rapport de « plusieurs tonnes (…) découvertes en douze endroits différents, principalement du thon en boîte et du lait en poudre. Un exemple qui a du contribuer à accélérer la saisine de l’OLAF : “En avril 2003 un expert DG-ECHO en vacances découvrait à Nouakchott 80 sacs de lait en poudre ECHO (25 kg chacun) déchargés d’un camion ». Les autorités algériennes et le Front Polisario avaient la mainmise sur l’évaluation des besoins, les distributions alimentaires, le transport et la distribution, tout en refusant mordicus que les employés européens viennent contrôler dans les camps. Du reste, « la distribution présente les pires problèmes en matière de fiabilité : il n’y a pas assez de personnel expatrié pour surveiller la distribution qui se fait au même moment dans plusieurs camps et à plusieurs endroits par camp (…) il est arrivé que des produits restent sans surveillance sur un point de distribution pendant plus de 24 heures. A titre indicatif il y a plus de 30 points de distribution ». Tout est fait pour que le contrôle soit impossible.

Les enquêteurs remontent aussi les filières des détournements. D’abord un « tri sélectif » opéré dès le port d’Oran où arrive le matériel venu d’Europe « entre ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné ». Ce tri était effectué par des officiels algériens et des membres du Front Polisario. Les appareils médicaux sont détournés et revendus à Alger. Un peu plus loin le rapport note que « l’aide humanitaire qui arrive dans les ports, à Oran ou à Alger, est tronquée d’un tiers », qui « est distribué localement, vendu ou donné aux algériens du port ». Entre Oran et l’arrivée à Tindouf, « il manque des marchandises dans le camion, souvent plusieurs tonnes. Le responsable sahraoui signe pour réception et reçoit de l’argent du chauffeur du camion pour ce qui manque, de 10.000 à 40.000 dinars algériens [100 à 400 €], sommes qui remontent la hiérarchie de sorte à ce que tous en profitent. Les marchandises détournées à ce stade sont revendues sur les marchés algériens. » Ensuite, « seule la partie de l’aide qui permet aux réfugiés de survivre leur est distribuée, le reste est chargé sur des camions et vendu en Mauritanie et dans le sud Algérien (…) même des camions, remorques, citernes et grues de différents donateurs y sont vendus ».

Par ailleurs, lorsque des visites de contrôle étaient annoncées, les responsables de la distribution de l’aide alimentaire dans les camps « mobilisaient une centaine de prisonniers et toute la flotte de camions pour vider les entrepôts et transporter les vivres vers des entrepôts cachés » identifiés par l’OLAF à El Haffed, Tijara, Ghazouani (qui, notons-le, est « un centre de ravitaillement pour militaires, inaccessible aux civils et aux humanitaires ») et Nkihila. Le rapport continue : « ces manoeuvres avaient pour but de montrer aux organisations donatrices que les entrepôts étaient vides et les réfugiés à court de ravitaillement ». Une fois les contrôleurs partis les marchandises ne revenaient pas à leur place  : « lorsque les prisonniers retournaient dans les entrepôts cachés, ils étaient vides. Les prisonniers supposaient que ce qui y était entreposé était revendu ». Par ailleurs une partie notable de l’aide était détournée au profit des soldats du Front Polisario et de l’armée algérienne.

Les petits et gros profits des responsables des détournements


L
e rapport mentionne aussi que les réfugiés des camps devaient « payer pour l’accès à l’aide humanitaire » ; par ailleurs les réfugiés des camps pratiquaient le troc pour leur compte personnel mais les gestionnaires du camp les obligeaient à leur en remettre un pourcentage. Par ailleurs des détournements d’argent ont aussi eu lieu de manière habituelle. Ainsi, 385.000 euros collectés par la Croix Rouge espagnole pour acheter des chameaux ont été transmis au Front Polisario qui les a dilapidés. De l’argent envoyé par des donateurs pour faire de gros travaux et payer les travailleurs a été détourné, les travaux étant faits par les 1182 prisonniers de guerre marocains que le Front Polisario détenait encore à Tindouf avant 2007 et civils après : « la plupart des infrastructures construites au Sahara Occidental, financées par des donateurs internationaux, l’ont été par la main d’oeuvre des prisonniers donc gratuite. L’exemple de l’hôpital de Tifariti est donné : [on] aurait fabriqué de fausses listes de personnel pour se faire payer la main d’oeuvre ». Les prisonniers participaient aussi au détournement de l’aide internationale : « les prisonniers revenaient du travail couverts de farine. Ils ont déclaré avoir transvasé de grandes quantités de farine de sacs marqués de l’identifiant de l’aide internationale vers des sacs anonymes ». D’autres substituaient à la farine canadienne venue avec l’aide de l’ONU de la farine algérienne de moins bonne qualité qui était distribuée aux réfugiés, tandis que l’autre était vendue.

Les ONG qui travaillaient directement avec les responsables sahraouis n’étaient pas mieux loties : ainsi, un homme auditionné par OLAF explique le cas d’un responsable de la construction d’une école qui « gonfle les devis aux normes européennes et présente des factures aux ONG qui souvent ne réceptionne pas les travaux de façon rigoureuse ». La main d’oeuvre – forcée – est gratuite mais tout de même facturée. L’on triche aussi sur les matériaux : « les briques sont fabriquées par les prisonniers à base d’argile donc gratuites. Le ciment est acheté, facturé à l’ONG mais pas utilisé, les murs sont seulement recouverts de sable puis badigeonnés pour montrer une bonne finition. Ce sont les prisonniers qui construisent les menuiseries, facturées aux ONG. Les vitrages sont facturés or il n’y a nulle part aucune vitre ». Seul le zinc qui ne peut pas être fabriqué sur place est effectivement mis. Dans ces conditions, la solidité en prend un coup : « l’hôpital civil de Rabouni, construit dans ces conditions, s’est fissuré au bout de quelques mois ».

L’audition de diverses personnes par les enquêteurs dévoile d’autres histoires croustillantes. Une parmi tant d’autres : « en 1985, un trafic de chameaux a été organisé en 1985. Le donateur – Commission Européenne ou Suède – a payé le tarif de chameaux de Mauritanie, alors que les chameaux réellement achetés provenaient du Mali, cinq fois moins cher. Ces chameaux étaient nourris d’aliments de l’aide internationale pour rendre leur viande comestible. Cette viande a été vendue aux réfugiés, non donnée ». De même, les poulets et les oeufs produits depuis les années 1980 au sein de l’unité installée par l’ONU (et toujours subsidiée) pour les réfugiés leurs sont vendus et non donnés. Idem, « les pièces détachées des citernes d’eau installées par l’ONU sont commandées plusieurs fois par an et revendues ». Il y a eu en 2002-2003 une histoire semblable aux chameaux avec des moutons, qui avaient été acquis par un responsable sahraoui contre 4 camions de farine tirés de l’aide internationale, puis « financés par la région espagnole des Asturies au titre d’un projet humanitaire de nourriture pour les réfugiés ». Ue ONG a ainsi payé le salaire de 7 bergers inexistants et du fourrage pour les moutons qui a été revendu aussitôt reçu.

Plusieurs bénéficiaires ont été identifiés dans le rapport, dont les personnes en charge de la gestion des camps, mais aussi des militaires – dont « le principal auteur des détournements de l’aide humanitaire » –  et des fonctionnaires algériens ainsi que des dirigeants du Front Polisario. Tous renflouaient leurs ressources et acquéraient à travers des hommes de paille des propriétés immobilières grâce aux trafics, mais aussi « des dizaines de troupeaux de chameaux qui sont nourris avec l’aide alimentaire internationale », des camions, des hôtels, des magasins, des entrepôts, des actions dans des armements de pêche et des bateaux.

Des ONG africaines révoltées par les détournements appellent à faire cesser le scandale

Plusieurs ONG qui interviennent en Afrique ne craignent que la révélation des trafics autour de l’aide européenne aux sahraouis ne finisse pas donner une mauvaise image à toute l’aide humanitaire en Afrique. C’est pourquoi une vingtaine d’entre elles ont cosigné le 28 mars un texte, dit déclaration de Douala II, où elles appellent l’UE à agir de façon efficace et immédiate pour faire cesser le scandale des détournements.

Les ONG appellent l’Union Européenne à « enregistrer et recenser les populations des camps de Tindouf, afin de quantifier l’aide réelle à allouer, conditionner l’assistance à l’assurance que les donateurs et les institutions humanitaires puissent circuler librement dans les camps, assurer un contrôle sur tout le circuit de distribution de l’aide et exiger l’audit complet du croissant rouge algérien (CRA), principal organisme algérien incriminé dans ces détournements“. Elles rappellent par ailleurs que “rappellent qu’à partir des années 80, plusieurs ex-membres du Polisario et des responsables d’ONG avaient relevé que les détournements de l’aide humanitaire destinée à la population des camps de Tindouf avaient été effectués pour le compte des responsables du Polisario et de l’Algérie », mais à l’époque ces lanceurs d’alertes avaient été ignorés. Pourtant, alors que le marché de Lehfera situé à la frontière algéro-mauritanienne et sous contrôle du Front Polisario était déjà connu « en 1991 comme la plaque tournante de la contrebande d’aide internationale » et « l’existence de détournements massifs de l’aide aux sahraouis était connue de tous dans les milieux diplomatiques d’Alger ».

Par ailleurs une autre ONG engagée dans la région des Grands Lacs en RD Congo, l’AIPD (Action internationale pour la paix et le développement), basée à Genève, a appelé les Etats africains à retirer leur reconnaissance de la RASD, pointant la « collusion dangereuse entre le polisario et la branche terroriste d’Al Qaïda au Maghreb «Aqmi» ainsi qu’à l’enlisement du conflit du Sahara ». L’existence de liens entre le Front Polisario et les réseaux du djihadisme international n’est d’ailleurs qu’un secret de polichinelle. D’ici à ce que l’aide humanitaire européenne ait fourni des vivres à des terroristes qui ont juré la perte de l’Occident…

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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