Immigration clandestine. Frontex étend sa présence en Bosnie pour freiner les flux migratoires

Dans un contexte de pression migratoire toujours forte sur la route des Balkans, l’Union européenne a signé, le 11 juin, un nouvel accord avec la Bosnie-Herzégovine pour renforcer sa coopération en matière de contrôle des frontières. Cet accord de statut permet désormais à Frontex de déployer son contingent permanent sur l’ensemble des frontières bosniaques, y compris celles avec des pays non membres de l’UE, ainsi qu’aux points de passage frontaliers et dans les aéroports.

Il s’agit du sixième accord de ce type depuis le renforcement du mandat de Frontex en 2019. Des accords similaires avaient déjà été signés avec la Moldavie, la Macédoine du Nord, le Monténégro, l’Albanie et la Serbie. D’après le communiqué de la Commission européenne, cet accord « met en œuvre le plan d’action de l’UE pour les Balkans occidentaux de décembre 2022 » et sera applicable à titre provisoire dès sa signature, en attendant les ratifications respectives par le Parlement européen et les autorités de Sarajevo.

Frontex en première ligne face aux flux migratoires

Avec cet accord, la Bosnie rejoint les pays des Balkans occidentaux déjà partenaires de l’agence européenne de garde-frontières. La coopération vise à contrer les flux migratoires irréguliers, qui transitent notamment par les 1 000 kilomètres de frontière que la Bosnie partage avec la Croatie, membre de l’Union. Cette route est considérée comme l’un des principaux axes d’entrée vers l’UE.

Depuis 2022, les franchissements illégaux ont fortement reculé : 145 600 en 2022, 21 520 en 2024, et une nouvelle baisse de 58 % enregistrée sur les quatre premiers mois de 2025, selon la Commission européenne. Le Commissaire européen aux affaires intérieures et à la migration, Magnus Brunner a salué « une coopération qui renforce la sécurité de la région ».

Frontex intervient déjà à l’aéroport de Sarajevo depuis un accord de 2009. L’agence pourra désormais intervenir plus largement, sur demande des autorités bosniaques et dans le cadre d’un plan opérationnel défini en commun. Elle dispose actuellement de près de 500 agents dans les Balkans occidentaux, où elle mène des opérations conjointes avec la Macédoine du Nord, le Monténégro, l’Albanie et la Serbie.

Magnus Brunner. Source : europa.eu

Un signal fort envoyé aux candidats à l’entrée illégale dans l’UE

Pour Bruxelles, cette extension du champ d’action de Frontex marque une nouvelle étape dans la sécurisation des frontières extérieures de l’Europe. Si la ratification complète de l’accord reste attendue, sa mise en œuvre immédiate témoigne de l’urgence ressentie par les autorités européennes face aux mouvements migratoires qui se poursuivent en direction du continent.

Cet accord reflète également la stratégie européenne de conditionnement des aides à la coopération migratoire. Outre les déploiements humains, l’UE finance des formations, du matériel et des infrastructures via l’instrument d’aide de préadhésion (IAP), en lien avec les besoins recensés par les pays partenaires. Dans ce cadre, la Bosnie-Herzégovine s’affirme comme un verrou frontalier stratégique dans la politique migratoire de l’Union.

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