Breizh-info vous propose désormais une chronique hebdomadaire intitulée « 7 films à voir ou à revoir » et réalisée par Virgile pour le Cercle Non Conforme, qui nous a donné son accord pour reproduire le texte.
Cette semaine, 7 films à voir ou à revoir sur le thème du Rock.
Genre musical apparu aux Etats-Unis dans les années 50, le rock n’roll a très rapidement essaimé un nombre de sous-cultures impressionnantes. Avec bonheur, le cinéma indépendant s’est emparé de quelques-uns de ces thèmes pour livrer de magnifiques et électriques pépites.
ABSOLUTE BEGINNERS
Film anglais de Julien Temple (1985)
Londres, en 1958, voit éclore une nouvelle jeunesse bercée par les rythmes électriques du rock n’roll tandis que des tensions raciales entre autochtones et la communauté noire secouent les quartiers populaires. Dans ce contexte, un jeune photographe, Colin, tombe amoureux de Crepe Suzette, dessinatrice de mode, dont la seule obsession est sa carrière. C’est d’ailleurs un grand couturier qu’elle choisira d’épouser. Colin, lui, est bientôt engagé par Vendice Partners, remarquablement interprété par David Bowie. Autour de ce trio, les violences racistes redoublent…
Si le début de l’œuvre peut paraître laborieuse et constituer un fade clip musical, tout bascule lorsque les amourettes cèdent leur place à l’évocation de la société multiraciste anglaise, sur fond de morceaux de rock, de Teddies et de Vespa.
CONTROL
Film anglais d’Anton Corbijn (2007)
Ian Curtis grandit dans une banlieue grise de Manchester. Pour affronter l’ennui que lui procure son poste à l’agence pour l’emploi locale, il fonde le futur mythique groupe Joy Division. Son ascension ne le préserve nullement d’un profond tiraillement entre sa vie de famille, l’amour qu’il ressent pour une jeune journaliste belge, et sa célébrité naissante. Incapable de faire face à ses tourments, de plus en plus rongé par l’épilepsie, Ian choisit de se suicider le 18 mai 1980, alors que le groupe s’apprêtait à s’envoler pour les Etats-Unis afin d’y mener une tournée qui s’annonçait triomphale. Il n’avait que 23 ans…
Sublimé par une puissante pellicule en noir et blanc, Anton Corbijn livre ici une formidable biographie d’une icône de la génération Thatcher, morte sans savoir que Joy Division allait modeler à jamais le romantisme du rock.
9 SONGS
Film anglais de Michael Winterbottom (2005)
Automne 2003 dans la capitale anglaise, Lisa, jeune étudiante américaine, se rend au concert du groupe Black Rebel Motorcycle Club à la Brixton Academy. A la rencontre de Matt, c’est le coup de foudre immédiat. S’amorce alors une relation passionnée et torride qui durera une année et demi…
Curieux moyen-métrage de 69 minutes dressant le tableau d’une relation amoureuse sulfureuse dans lequel les scènes pornographiques alternent avec des images inédites de concert de Primal Scream, Franz Ferdinand, Von Bondies, Dandy Warhols et autres ténors de la scène rock.
PINK FLOYD, THE WALL
Film anglo-américain d’Alan Parker (1982)
Pink est une star de rock à la personnalité tourmentée. Enfermé dans une chambre d’hôtel, il voit défiler ses souvenirs de gloire et se fabrique un mur protecteur derrière lequel il pense pouvoir se protéger des anciennes brimades de ses professeurs, de la disparition de son père, de sa mère castratrice et de sa femme qui le quitte pour un autre homme. Mais Pink étouffe bientôt de sa solitude et sombre, aidé par une puissante consommation de drogue, aux portes de la folie…
Construit sur un rythme rapide et ne comportant presque aucun dialogue, cette œuvre mythique s’appuie sur le double album du groupe et offre une critique acerbe de l’univers uniformisateur de l’école et de l’attitude fanatique des foules. De nombreuses références à l’esthétisme fasciste émaillent le film.
QUADROPHENIA
Film anglais de Franc Roddam (1979)
Jimmy est un mod londonien, en révolte ouverte contre la société thatchérienne. Jimmy exècre par dessus tout les rockers, ennemis héréditaires des mods, et fait régulièrement le coup de poing. Mais Jimmy se brouille progressivement avec tous ses amis. Quant à la fille dont il était tombé amoureux, elle s’envole dans les bras d’un autre. Brighton, célèbre pour ses bagarres entre mods et rockers, l’appelle bientôt de manière irrésistible. Il y fait la rencontre de son idole, L’As, merveilleusement interprété par Sting, dont la rencontre l’avait subjugué. Brillamment looké et charismatique, L’As officie en tant que groom dans un hôtel. Déçu par la profession servile de son héros, Jimmy décide de lui voler son scooter…
Inspiré de l’opéra-rock des Who, Quadrophenia demeure un film mythique de la culture skinhead. Rock, sexe, drogue et bagarres entre mods et rockers, une formidable plongée dans les tribus urbaines de l’Angleterre des 60′.
RUDE BOY
Film anglais de Jack Hazan et David Mingay (1980)
Ray Gange est un fan inconditionnel du groupe punk The Clash. Agressif et turbulent, Ray quitte son emploi dans un sex-shop de Soho et est engagé par son groupe favori comme roadie lors d’une tournée qu’effectue le groupe en 1978…
Film à forte composante documentaire, Rude boy reprend en grande partie les premiers succès du groupe en live, de « I fought the Law » à « London’s Burning » enpassant par « White Riot ». Le film présente également des scènes tournées lors du concert Rock against Racism de Victoria Park.
24 HOUR PARTY PEOPLE
Film anglais de Michael Winterbottom (2001)
4 juin 1976 à Manchester, les Sex Pistols ne connaissent pas encore la gloire et se produisent dans une salle sordide désertée par le public. Parmi les rares spectateurs, Tony Wilson, présentateur d’une émission musicale à la télévision. Flairant l’émergence d’une révolution musicale, il fonde avec quelques amis le label Factory Records. Un label indépendant qui va lancer sur scène des groupes que le monde entier va bientôt écouter. La folie du « Mad Chester » est née…
Reprenant un titre des Happy Mondays, 24 Hour Party People retrace l’ensemble de la scène rock mancunienne de 1977 à 1997. Joy Division, New Order, Happy Mondays… un film absolument mythique!
Virgile / C.N.C.