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Police en Côtes d’Armor. Vers un conflit entre la base et sa hiérarchie ? [ interview Alliance Police ]

06/05/2015 – 08H00 Saint-Brieuc (Breizh-info.com) – Une partie des policiers de la CRS13 se sont fait porter pâles, lors de la récente venue de François Hollande à Brest. 43 CRS sur les 74 que compte la compagnie étaient ainsi absents , signe d’un ras le bol grandissant au sein d’une police fatiguée par le plan Vigipirate notamment, excédée, mais qui semble également avoir beaucoup de mal à supporter sa hiérarchie et les décisions émanant des plus hautes instances de la République.

Un quotidien local révèle que Jean-Marc Falcone, directeur de la police nationale et Philippe Klayman, directeur central des CRS, sont montées ce mardi à Saint-Brieuc pour officiellement inspecter les troupes, officieusement pour passer un savon à leur base, signe d’un désamour grandissant entre ceux qui sont sur le terrain et ceux qui sont dans les bureaux, aux ordres des politiques qui dirigent le pays.

Nous avons interrogé Pascal Boulin, secrétaire du syndicat Alliance Police 22, pour recueillir ses réactions.

Breizh-info.com : le ras-le-bol de la CRS 13 (en arrêt maladie pendant la venue d’Hollande) est-il uniquement pour des raisons économiques ? N’y a t-il pas derrière un ras-le-bol plus général ?

Pascal Boulin – Alliance Police 22:  le mouvement  des CRS reflète en premier lieu un ras-le-bol qui en effet est général dans la Police nationale. Plus spécifiquement en CRS car les déplacements sont de plus en plus nombreux. Bien sûr les fonctionnaires des compagnies de CRS sont volontaires pour ces missions  mais trop c’est trop.
D’autre part  l’indemnité journalière d’absence ( IJAT) est bloquée à 30 Euros depuis 13 ans. Notre administration a proposé une augmentation de 2 euros.   Celle-ci a été prise comme une aumône par les CRS.
Nos salaires sont bloqués depuis 5 ans et  encore pour deux ans.  Mme Lebranchu vient d’annoncer la suppression d’une partie de l’indemnité exceptionnelle ( régularisation CSG ) sur nos salaires soit une perte de 350 euros en moyenne par an.  Tout cela contribue à un ras-le-bol général.
Les officiers de police judiciaire dénoncent la mise en place des nouvelles procédures judiciaires qui compliquent énormément leur travail et les logiciels de rédaction qui ne sont pas performant .
Une nouvelle main courante informatisée, qui nous sert à rédiger les comptes rendu de nos interventions, nos prises de service et les déclarations du public a été mise en place. Cette main courante est complexe et les policiers reprochent un temps  trop important  passé à remplir pour les statistiques.
Une démotivation générale s’installe également en voyant que nombre de procédures sont cassées malgré des heures de travail.

Breizh-info.com : les sondages montrent une grogne grandissante chez les policiers, et une adhésion de plus en plus nombreuse aux idées politiques de la droite de l’UMP ou du Front national. Qu’est ce qui permet encore au système de tenir ?

Pascal Boulin – Alliance Police 22 : Je ne pense pas que les  policiers adhèrent plus qu’avant aux idées de  l’UMP ou du Front national. Ils n’ont plus confiance dans l’UMP, que nous avons connu avec Mr Sarkozy  ministre de l’Intérieur puis Président et qui a diminué le nombre des policiers d’une façon importante et – contrairement à sa promesse – sans être mieux payés.   Concernant le Front national, les policiers sont comme les autres Français, il y a un vote de protestation.

Breizh-info.com : Humainement, psychologiquement, quel est l’état de la police dans les Côtes d’Armor ?

Pascal Boulin – Alliance Police 22 : Les policiers costarmoricains sont comme l’ensemble des policiers français. Le moral est bas et ils sont désabusés par le manque de reconnaissance de notre hiérarchie nationale et le manque d’écoute. Un manque de reconnaissance et d’écoute que l’on retrouve parfois chez une  hiérarchie départementale qui ne remplie pas toujours son rôle. Les Côtes d’Armorne  sont pour celle-ci qu’un tremplin vers un autre poste.  Les policiers ressentent également le fait que bon nombre de nos directeurs n’ont jamais été sur la voie publique et ne sont que des ” patrons gestionnaires”.

Crédit photos : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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2 réponses à “Police en Côtes d’Armor. Vers un conflit entre la base et sa hiérarchie ? [ interview Alliance Police ]”

  1. frankizbreizh dit :

    ils sont pas fichus voter breton les policiers de bretagne , ça en dit long sur l acculturation de cette profession.

  2. 43 sur 79…, ne désespérons pas…, ça veut dire qu’une majorité de CRS ont une conscience! A espérer, que celle-ci leur parlera lors d’une manif, et qu’ils serviront le peuple plutôt que de sévir à la matraque…

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