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La Turballe : la décision d’armer la police municipale fait polémique

05/12/2015 – 09H00 La Turballe (Breizh-info.com) – Les nudistes n’ont qu’à bien se tenir. Si l’année dernière la police municipale de la Turballe leur donnait la chasse  en quad sur la plage de Pen Bron, cet été, les agents seront armés. Vraiment. Le maire de la Turballe a décidé d’équiper sa police – trois agents – avec des revolvers Manurhin. La décision a été annoncée lors du dernier conseil municipal dans les décisions du maire. Sans débat. Ce qui fait jaser dans la commune littorale, dont la gestion municipale est souvent contestée.

Les policiers municipaux de la Turballe seront aussi équipés de matraques et de bombes lacrymogènes, a annoncé le maire Jean-Pierre Branchereau à nos confrères nazairiens de Mediaweb. En Loire-Atlantique, la Turballe est la seule commune éloignée des deux grands pôles urbains de Nantes et de Saint-Nazaire à avoir demandé récemment à armer sa police municipale ; les autres villes – Donges, Carquefou, Basse-Goulaine, Haute-Goulaine – sont en banlieue de Saint-Nazaire pour la première, de Nantes pour les trois autres.

Un coût de 23.000 à 29.000 € pour La Turballe

Bien avant les attentats islamistes de novembre, le gouvernement a autorisé – en mai 2015 – les policiers municipaux à être armés. Les conditions sont très strictes : 4000 armes sont mises à disposition des maires et transmises sur leur demande à leurs agents municipaux. Ce sont des revolvers Manurhin chambrés pour le calibre 357 Magnum, qui ne peuvent être utilisés qu’avec des munitions de calibre 38 spécial (9 mm). Les armes ne sont remises uniquement que dans le cadre d’une convention entre l’Etat et la commune, dans un cadre temporaire et expérimental de cinq ans.

Une formation préalable est nécessaire au maniement des armes de catégorie B et pas encore imposée pour les armes de catégorie D. Elle dure 6 heures pour les bombes lacrymogènes (catégorie D), 18 heures pour le tonfa (matraque de type « bâton de défense », classé en catégorie D) et 45 heures pour les armes de catégorie B (dont les revolvers) au cours de laquelle 300 à 350 cartouches doivent être tirées. En outre les policiers municipaux sont astreints à des formations d’entraînement au moins deux fois par an au cours de laquelle ils doivent tirer 50 cartouches minimum – elles peuvent s’effectuer dans des stands de tir de commissariats de police, des centres de tir agréés par le Ministère de l’Intérieur ou des stands de tir sportif. Ces formations sont constituées d’un module juridique de 12h, de séances de formation à l’emploi de l’arme – selon différentes situations notamment – et de séances de tir proprement dites. Elles sont dispensées par des moniteurs en maniement des armes qui sont eux-mêmes des policiers municipaux formés pendant cinq semaines (180h) auprès de la police ou de la gendarmerie.

Selon la grille des tarifs officielle du CNPFT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) qui dispense les formations, le coût de la formation juridique est de 936 € par agent dans une école de la police nationale (cas 1) et 780€ dans une structure agréée par la police nationale et située à proximité de la collectivité concernée (cas 2). La formation au tonfa coûte 1404 € par agent dans le cas 1, et 1134€ dans le cas 2. Quant à la formation obligatoire pour le maniement d’une arme de poing, elle coûte 9281.25 € par agent dans le premier cas, et 7593.75€ par agent dans le second cas. A cela s’ajoutent les séances d’entraînement – deux par an minimum, à raison de 3 h à chaque fois – qui coûteront de 360 à 120€ par agent, selon que la commune n’ait pas de moniteur en maniement des armes, ou qu’elle n’en n’ait pas mais soit liée par convention à un stand de tir. Étant donné que la municipalité veut armer trois agents, on peut donc en déduire que cela lui coûtera entre 23.141 et 28.923 €.

Une annonce pour éviter de parler des sujets qui fâchent ?

La décision d’armer la police municipale a été prise au sein de la majorité municipale et annoncée au sein des décisions du maire à la fin du conseil municipal. L’absence de débat sur cette grave question a fait réagir l’opposition. Le centriste Alain Dubois se gausse : « il est beau le maire, avec son étoile de sherif ! Ce n’est plus O.K Corral mais OK Turballe ! ». Le chef de file de l’opposition de gauche, Joseph-Marie Berton, fustige « le maire qui se prend pour un cow-boy ». Pour lui, « c’est surtout un effet d’annonce qui permet de donner un os à ronger aux journalistes et de passer à la trappe tout ce qui s’est dit en conseil ».

Parmi ces sujets, il y a le sauvetage à grands frais de l’association au Gré des Vents ou encore l’absence d’excuses du maire qui a rudoyé verbalement un conseiller municipal d’opposition, Philippe Maheux, lors du précédent conseil municipal. Ou encore les autres décisions prises par le maire dans dans le cadre de sa délégation (article 2122-22 CGCT). Fin septembre, nous rappelions encore que la nouvelle municipalité de la Turballe ne publiait pas ces décisions sur son site, ni d’ailleurs sur le registre officiel des comptes-rendus du conseil, et ce depuis le début de la nouvelle municipalité en mars 2014. Depuis le mois d’octobre, le maire respecte enfin la loi et donne ces informations en fin de conseil – ce que la plupart des mairies font au début, et certaines même (Nantes, Paimboeuf, Ancenis, Saint-Géréon…) les intègrent dans le compte-rendu officiel, en ligne ou sur support papier.

Par exemple, dans les informations du maire qui se sont retrouvées loin des écrans radars, un marché d’impression et de conception de documents – dont le bulletin municipal Le P’tit Turballais – passé en deux lots, un de 15.000 €, l’autre de 30.000 € avec l’imprimerie d’Ancenis (St Géréon) Kalydéa . Elle a réalisé le dernier numéro (n°12) du P’tit Turballais, un peu moins dominé par le bleu que ses prédécesseurs dont le graphisme portait la marque de la pornichétine Virginie Birkenstock et qui était imprimé par La Mouette Communications, une entreprise dont le siège est à La Baule et l’imprimerie à Saint-Nolff. A l’heure où les PME locales sont dans une conjoncture tourmentée et comptent sur les acheteurs publics pour les soutenir – surtout, si comme dans la Presqu’île guérandaise il y a plusieurs entreprises capables de concevoir et d’imprimer des documents pour un organisme public ou privé – ce contrat passé à Ancenis pose question. Surtout si l’on se souvient que le maire de la Turballe Jean-Pierre Branchereau était adjoint à Oudon, pas très loin d’Ancenis. A-t-il le mal du pays ?

Pas de vidéo-surveillance en prévision

En revanche la mairie de la Turballe ne veut pas pour l’instant déployer la vidéo-surveillance, qui se développe dans les communes rurales et côtières ; 24 caméras sont ainsi situées à Quiberon, 16 à Carnac, 20 à La Baule, 24 à Pornichet, 12 prévues à Saint-Michel-Chef-Chef et 17 à Pornic . Cependant, la vidéo-surveillance est développée en coopération étroite avec la gendarmerie, « ce qui laisse supposer qu’il y a assez de délinquance pour armer les policiers, mais pas assez pour mettre des caméras », remarque un commerçant turballais en riant.

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine. 

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3 réponses à “La Turballe : la décision d’armer la police municipale fait polémique”

  1. Pascal dit :

    Merci d’arrêter de publier votre mauvaise parole en pensent que c’est elle des autres. Vous avez la critique facile mais vous devriez vous regarder dans une glace. C’est vous qui avez creusé le déficits de la turballe, les touristes ont fuits votre politique pour partir à Piriac, ils reviennent aujourd’hui grâce au rajeunissement de la ville. Votre soit disant journal se devrait d’être plus neutre dans ses articles, cela vous évitera de passer pour c.. Bonne journée mauvais perdant.

  2. Pascal dit :

    Malheureusement vous faite erreur … je ne fais que des constats. Premièrement je ne supporte pas le ton employé dans la rédaction de tous ces articles, la prise de position pour l’ancienne municipalité est indéniable, or pour moi un journal ce dois d’être un minimum neutre. Deuxièmement je ne suis pas un “proche”, j’ai quitté La Turballe il y’a 5 ans, j’ai laissé ma ville, en déclin depuis plusieurs années, plus rien pour les jeunes, à 22h en été plus personnes, ville morte. Aujourd’hui je reviens en vacances, le centre est propre, incite à la balade et surtout Bouge !! Et je prend plaisir à redécouvrir ma ville, les animations et autres. Moi monsieur la droite ou la gauche je m’en fou, Mais je sais ouvrir les yeux … faites en autant.

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