14/01/2016- 08H00 Nantes (Breizh-info.com) – L’opéra-phare de Mozart attire toujours autant d’auditeurs. Pour les représentations de mars à Nantes et celles de mai à Angers, les réservations de Don Giovanni arrivent à saturation. Il y a donc urgence pour les amateurs. Il est vrai que la distribution a de quoi rassurer. Le chef londonien Mark Shanahan, qui assure la direction musicale, est déjà venu ici diriger, depuis 2007, et avec un bonheur toujours salué par la presse nationale, Jenufa, Falstaff, La Bohème, ou La Flûte enchantée du même Mozart.
Dans sa prise du rôle-titre, John Chest, un habitué du Deutsche Oper de Berlin, devrait lui aussi convaincre les auditeurs. Il a chanté dans le même opéra le rôle de Masetto à Bari en 2012, puis ceux de Papageno dans la Flûte, et du comte Almaviva dans les Noces en 2014-2015. Un vrai mozartien.
Le ténor et acteur nantais Philippe Talbot, déjà remarqué ici dans le rôle d’Almaviva du Barbier de Séville, et cet hiver au Palais Garnier dans Platée, revient chez lui pour un Don Ottavio qu’il a largement rôdé en Allemagne et en Espagne. Quant à Ruben Drole en Leporello, il reprend ici un rôle, le plus subtil de la partition, dans lequel il été admiré à Zurich, puis à Vienne en 2014 sous la direction d’Harnoncourt ; il était venu à Nantes en 2014 pour un Papageno remarqué dans la Flûte.
Les rôles féminins ne devraient pas dépareiller. La soprano albigeoise Gabrielle Philiponet, flûtiste et violoncelliste avant de se consacrer au chant, a rôdé son rôle de Donna Anna en tournée en Espagne (merveilleusement expressive dans son air « Non mi dir… »), et a été remarquable dans l’enregistrement de la cantate l’Été, de Max d’Ollones, sous la direction d’Hervé Niquet. Rinat Shaham, quant à elle, a déjà chanté Donna Elvira au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, voilà deux ans : excellente en scène, et un registre grave salué par la critique. Quant à Elodie Kimmel, qui prend le rôle de Zerlina, elle a déjà tant d’expérience de la musique baroque et de celles de Haydn et de Mozart que chacun l’attend avec empressement.
Seule inconnue : la mise en scène de Patrice Caurier et Moshé Leiser. Ils ont déjà convaincu à Nantes et Angers avec leur travail impeccable pour Jenufa, pour Le chapeau de paille de Nino Rota, ou une belle Flûte Enchantée de 2006 reprise en 2014. Ils ont laissé de moins bons souvenirs à la Scala de Milan cet hiver pour une Giovanna d’Arco mal psychanalysée (un rôle sauvé par Anna Netrebkko, onze minutes d’ovation), ou à Salzbourg en août pour une des Iphigénie de Gluck (1778) dans laquelle le baryton Christopher Maltman se retrouvait inutilement à poil. Dans Don Giovanni ? A voir, pour savoir.
J.F. Gautier
pour réserver, c’est ici
Photo : DR
Breizh-info.com, 2016, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.