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Loi Travail : plus de 150 interpellations en deux mois à Nantes

14/05/2016 – 05H00 Nantes (Breizh-info.com) – Une nouvelle manifestation cotre la Loi Travail a eu lieu le 10 mai au soir dans le centre-ville. Lors de cette manifestation sauvage, de nouvelles émeutes ont éclaté, des dégradations nombreuses ont eu lieu et 4 personnes ont été interpellées. Ces nouvelles interpellations portent à plus de 150 le total des arrestations depuis le début du mouvement contre la Loi Travail, il y a deux mois.

De cortège en émeute, cela fait deux mois que le centre-ville de Nantes vit au rythme des manifestations, pour la plupart sauvages. Celles-ci s’accompagnent régulièrement de dégradations en tous genres, commises à la fois par des casseurs issus des quartiers sensibles et de l’ultra-gauche, un phénomène récent à Nantes, mais bien plus connu dans d’autres villes françaises, comme Paris ou Toulouse. A Rennes en revanche, c’est l’ultra-gauche locale, plus nombreuse qu’à Nantes et mieux implantée, qui casse tout toute seule et bloque l’économie – par exemple le dépôt des bus il y a quelques jours ou les voies ferrées à plusieurs reprises.

Ces casseurs souvent insaisissables, tant à Nantes qu’à Rennes – bien qu’ils soient pour la plupart déjà connus des services de police, encore faut-il pouvoir les prendre sur le fait – ont déjà laissé des traces de leur passage. Dans le centre-ville nantais, la quasi-totalité des vitres des aubettes de bus et de tramway a été pulvérisée, pour certaines plusieurs fois (notamment les aubettes de bus à Hôtel-Dieu et à la gare routière). Sur la quarantaine de distributeurs de billets en place  en février, seuls six sont encore en état de fonctionnement dans le centre-ville. La quasi-totalité des agences bancaires, des bureaux des assureurs et des agences d’intérim présentes en centre-ville a été vandalisée au moins une fois. Les vitres brisées et les façades habillées de contreplaqué sont devenues une carte postale de Nantes.

Les nombreux feux de poubelle et les barricades ont eux aussi laissé des traces sur le bitume et les pavés des rues. Aux endroits stratégiques – notamment près du R.U Ricordeau dont les conteneurs à cartons ont été incendiés par deux fois – les poubelles en plastique ont été remplacées par de très lourds conteneurs en fer que les manifestants ne peuvent plus déplacer. A chaque manifestation surtout, le centre-ville se vide, la plupart des commerces ferment pour éviter casse et pillages. En marge des manifestations, il y a eu deux tentatives de pillage de bar-tabac.  Le magasin d’articles sportifs Go Sport, situé près de la Tour Bretagne, a été razzié par une quarantaine de jeunes issus de quartiers sensibles début avril.

156 interpellations et au moins 10 militants emprisonnés

Selon l’extrême-gauche nantaise, qui tient un bilan détaillé des interpellations depuis le début du mouvement, il y a eu 147 interpellations avant le 10 mai. Cinq le 10 mars, 3 le 17 mars, 19 le 24 mars, 16 le 31 mars, 15 le 5 avril – dont une dizaine pour le pillage du Go Sport –, 6 le 9 avril, 18 le 14 avril, 7 le 20 avril, 41 le 28 avril – où près de 600 casseurs se sont défoulés à volonté dans le centre-ville de Nantes et sur l’île Sainte-Anne – et 14 le 6 mai. A cela s’ajoutent les arrestations  de 8 personnes pour des infractions faites en manifestation : parmi elles, les cinq incendiaires de la voiture d’un urgentiste le 31 mars dernier, tous issus de quartiers sensibles nantais, deux personnes qui ont posté sur Facebook des vidéos de saccages, 1 autre suite à un contrôle d’identité. Et quatre nouvelles interpellations le 10 mars dans la soirée. Au total, cela ferait donc 156 interpellations depuis le 10 mars.

Toutes n’ont évidemment pas donné lieu à des procès. Du reste, la plupart des interpellés sont des casseurs très occasionnels, voire sont complètement inconnus de la justice. Cela débouche le plus souvent sur des peines minimes. Cependant, au moins une dizaine de personnes auraient été incarcérées  à Nantes. Parmi elles, Gaël, une figure de l’extrême-gauche locale, impliqué notamment dans l’ouverture de squats de migrants, a pris six mois ferme. Un jeune interpellé lors de la manifestation du 24 mars a été condamné à deux mois de prison ferme et conduit en prison dès la fin de l’audience. Il avait déjà été condamné à deux reprises par le passé pour s’être introduit dans un lycée. Ceci a poussé le juge à révoquer un sursis de deux mois prononcé antérieurement. Enfin, suite à la manifestation du 28 avril, cinq personnes interpellées ont été incarcérées après la fin de l’audience de comparution immédiate du lendemain, et ce pour 1 à 2 mois.

Louis-Benoit Greffe

Crédit photo : breizh-info.com
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