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Rennes : les nettoyeurs de tags sont-ils en nombre suffisant ?

05/07/2016- 05H00 Rennes (Breizh-info.com) – Depuis plusieurs mois, manifestations et tagages massifs du centre-ville de Rennes se succèdent à un rythme effréné. Deux à trois fois par semaine, des individus d’extrême-gauche, pour la plupart bien connus des services de police, recouvrent le centre-ville de dizaines de tags, souvent très haineux envers la police, les entreprises ou le gouvernement. Ces graffitis s’accumulent aussi, et on sent bien que les services municipaux chargés de nettoyer n’arrivent plus à suivre. La ville de Rennes met-elle le paquet contre les tags ? Rien n’est moins sûr.

Nous le rappelions récemment : Rennes est une ville sale, où les immondices et les tags s’étendent, comme une irrépressible gangrène dans tout le centre historique, sans que cela n’émeuve guère la municipalité. Près de trois siècles après le grand incendie de 1720, le dicton local  a encore (presque) raison : « à Rennes rien ne prend, sauf le feu ». Et la saleté, devrions-nous ajouter, tandis qu’un civisme minimal a lui, beaucoup de mal à s’implanter.

Mais le jemenfoutisme  est-il la seule explication ? Pas sûr. Comme nous le confie une source interne à la municipalité, « il n’y a que sept nettoyeurs de tags pour toute la ville. Avec les manifestations, ils se concentrent sur le centre-ville, et délaissent complètement la périphérie. Ils n’ont d’ailleurs guère le choix ». A qui la faute ? Notre source continue : « en janvier, il y a eu des réajustements dans le budget pour tenir compte, notamment, des réductions des dotations globales de fonctionnement de l’État. Les élus ont viré la moitié des effectifs des nettoyeurs – en réaffectant des agents de la municipalité ailleurs et en arrêtant d’avoir recours à une entreprise privée qui venait en renforts ».

Jusqu’au début des manifestations en mars, « ça ne se voyait pas trop. D’ailleurs les nettoyeurs de tags arrivaient à être à jour, et même à aller en périphérie, même s’ils n’étaient plus que sept, alors qu’avant ils étaient 13, dont une équipe en périphérie. Là, ils n’y vont plus qu’à la demande ». Mais depuis le début des manifestations, « ils n’y arrivent plus. A chaque manifestation », comme le 23 juin où des dizaines de vitrines et de murs ont encore été recouverts de tags en ville, « ce sont 300 à 400 m² qui sont peints et qu’il faut nettoyer ». Avant la manif du 23 juin, les nettoyeurs de tags municipaux avaient déjà nettoyé plus de mètres carrés que durant toute l’année 2015. Et cela ne se passe pas sans risque : « un agent de nettoyage de tags avait été frappé plusieurs fois en avril, pendant une manifestation, par des jeunes cagoulés. Ils avaient pris la peinture du camion et l’ont balancée sur les policiers qui étaient en face d’eux ».

Créé en 1989, le service anti-tags de la mairie de Rennes comptait en 2012 4 agents de la ville et 3 agents privés ; le nettoyage coûtait 400.000 € par an à la ville. Le service bénéficiait de 9000 autorisations de propriétaires privés – celles-ci, données une fois, étaient valables ensuite pour une durée illimitée. A l’époque, une manifestation laissait déjà de 80 à 100 m² de tags tout au plus, soit trois à quatre fois moins que maintenant. Le service mettait alors sept jours pour effacer les tags classiques, et 24 h pour les tags injurieux.

Deux ans plus tard, deux salariés d’une entreprise privée, Clean Graffiti, renforçaient les équipes municipales, l’un au nord, l’autre au sud de la ville. A deux, ils arrivaient à nettoyer 35 à 40 m² de tags par jour. Un an plus tard, dans le BP 2015, on apprend que pour le nettoyage des tags, mais aussi l’élimination et la valorisation des déchets des halles centrales des Lices, 475.684€ étaient prévus en 2015, soit 11% de moins qu’en 2014. La « diminution s’explique notamment par la réduction des prestations externalisées pour l’enlèvement des tags », expliquaient alors les rédacteurs du budget, au chapitre Voirie / Propreté urbaine. Malgré plusieurs relances, la mairie de Rennes n’a pas réussi à nous préciser les réductions de moyens et d’effectifs actées début 2016 sur le front des nettoyages des tags. L’actualité démontre cependant, en ces temps où les collectivités sont obligées à la rigueur budgétaire après avoir dépensé sans compter pendant des années que toute économie n’est pas nécessairement pertinente et que gouverner, c’est – encore et toujours – prévoir.

Photo : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une réponse à “Rennes : les nettoyeurs de tags sont-ils en nombre suffisant ?”

  1. MégaIoIman dit :

    Il en faudrait sur twitter aussi…

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