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Squat au presbytère de Doulon à Nantes : le paroisse s’oppose à l’expulsion des migrants

12/07/2016 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) –La situation autour du presbytère du vieux Doulon à Nantes, squatté par des migrants dont plusieurs déboutés du droit d’asile – qui n’ont donc théoriquement plus rien à faire sur le territoire national, surtout en plein état d’urgence – tourne à l’imbroglio le plus complet. Une expulsion du squat, occupé depuis près de deux ans, est envisagée depuis des mois, mais alors que la mairie et la préfecture redoublent d’efforts pour l’effectuer enfin, la paroisse s’oppose mordicus à cette opération.

L’expulsion du squat de Doulon, où s’entassent dans une hygiène plus qu’approximative et une très grande proximité des dizaines des migrants, est envisagée depuis la mi-mars et devait avoir lieu à la fin de la trêve hivernale. Fin avril, les négociations entre le collectif qui gère le squat, et qui est proche de l’extrême-gauche, et les pouvoirs publics, avaient été suspendues après que des solutions de relogement aient été trouvées pour 48 des 80 occupants. Parmi elles, quinze devaient être transférées vers un centre d’accueil de demandeurs d’asile en Sarthe et 25 devaient se faire allouer des logements, car elles ont le statut de demandeur d’asile.

Des subventions de la mairie de Nantes et du CG44 pour les déboutés du droit d’asile

Fin mai, sur sa page Facebook, la paroisse faisait un nouveau point d’étape : fin mars, ce sont 54 personnes sur les 80 et quelques occupants du moment qui se voyaient offrir des solutions : « L’évacuation du presbytère devait avoir lieu en même temps que le placement de 54 personnes. Il serait inévitablement resté des personnes, mises donc à la rue. Des membres d’associations ont refusé cela, et en particulier que les personnes restantes soit accueillies dans le squat de Chantenay ». Cette logique du tout ou rien a entraîné l’arrêt des négociations, les pouvoirs publics étant lassés.

La suite du message explique ce qui était prévu pour le bâtiment, en très mauvais état : « La mairie de Nantes, sans que j’en ai confirmation écrite, devait s’engager par la suite à une restructuration du presbytère par des travaux à hauteur de 350 000 euros. Ces travaux auraient été confiés à l’association « habitat et humanisme », spécialisée dans ce genre d’opération. » Il était prévu que Habitat et humanisme ait son siège dans les locaux rénovés, « que la paroisse bénéficierait d’une salle de réunion, et que des logements seraient affectés à des déboutés du droit d’asile », qui donc n’ont plus rien à faire sur le territoire français.

Cette structure, manifestement à la marge du droit – même si la personne ou l’institution qui loge des déboutés du droit d’asile ne risque plus rien, tant qu’elle le fait sans but lucratif, ce qui participe au maintien de nombreux déboutés en France – devait être « gérée par « l’Accueil d’Abord », association œcuménique (fondée par des chrétiens protestants, orthodoxes et catholiques) ». Selon la paroisse, « le conseil général [dirigé par une majorité de gauche PS], sans que nous en ayons confirmation non plus, aurait octroyé 18 000 euros par an pour le fonctionnement de cette structure ». Au cas où ce n’était pas clair, le curé Daniel Orieux enfonce le clou : « j’insiste sur le fait que les objectifs de « L’accueil d’abord » sont d’accueillir des déboutés, donc des personnes n’ayant plus aucun droit en France. Ce sont donc des personnes sans perspective à court terme, des personnes parmi les plus démunies ».

Cependant des divergences ont éclaté dans le collectif d’associations qui soutient les migrants – et pour cause, car « c’est une sorte d’alliance de la carpe et du lapin », commente un militant : « autour de la cause [des migrants] il y a à la fois des catholiques certes progressistes, mais catholiques tout de même, le diocèse, et des militants de gauche voire carrément anticléricaux. A un moment où à un autre, à force de faire des étincelles, ça devait prendre feu et c’est ce qui est arrivé ». Malgré une grande prudence dans ses propos, le curé n’écrit pas autre chose : « de fait, une radicalisation s’est produite et les voix modérées se sont éteintes. On a vu ressurgir des discours extrêmes, notamment d’intolérance et de sectarisme vis-à-vis des chrétiens. » Du reste la paroisse ne s’est trouvée que l’otage de procédés mis en place par les chrétiens progressistes contre ceux des catholiques qui refusaient qu’on fasse litière de la messe, ou qu’on leur impose d’aider les migrants et d’ignorer les pauvres locaux.

Daniel Orieux commente : « Notre interlocuteur privilégié, qui au nom du collectif avait été très loin dans les négociations, en vue d’un aboutissement, a dû abandonner parce que ne bénéficiant plus du soutien de tous les membres du collectif ». Il conclut : « L’échec est cuisant. Il n’y a plus de perspectives. Les personnes migrantes à Doulon vivent dans la précarité, relativisée par une bonne organisation interne ». La situation est compliquée par la difficulté du suivi des migrants par les pouvoirs publics, par exemple pour pouvoir leur proposer des solutions durables : « La plupart des personnes arrivées en 2014 sont parties. De nouvelles personnes arrivent continuellement. »

Du reste, la position de la paroisse serait intenable si le diocèse ne l’appuyait pas ; et c’est visiblement le cas, puisque le curé salue « l’investissement de Xavier Brunier, diacre délégué épiscopal à la solidarité a été remarquable tout au long des négociations ». Et ce bien que la plupart des migrants accueillis au presbytère de Doulon, et même dans les squats ou les structures officielles à Nantes, qu’elles dépendent de l’Eglise ou des services publics, soient musulmans et ne manifestent aucune envie de se convertir, ne serait-ce que pour s’intégrer à leur pays d’accueil, riche d’un héritage historique et culturel chrétien et catholique. La France n’est pas pour rien la « fille aînée de l’Eglise » aux milliers de villages regroupés sous l’abri de leur clocher pluriséculaire.

L’engagement du curé en faveur de l’invasion migratoire est sans ambiguité : « en tant que responsable chrétien de cette paroisse et fort des paroles extrêmement claires du pape François sur cette question j’exprime mon désaccord avec la manière dont élus et représentants de l’État se désengagent des responsabilités humanitaires qui sont les leurs ». Il appelle donc les bonnes volontés : « Je lance un appel à toutes les bonnes volontés pour faire pression, efficace, non-violente, sur les responsables élus par le peuple, pour qu’ils prennent leurs responsabilités. Il est nécessaire de créer à Nantes un lieu pour accueillir migrants et réfugiés. »

Invasion migratoire : prêtres et évêques pro-migrants contre la Tradition de l’Eglise et le bien commun

La position du curé de Doulon n’est du reste pas différente de celle de bon nombre d’évêques français. Au sujet de l’immigration, ils ne vont pas plus loin que cette phrase de l’Évangile : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35). Il s’avère cependant d’une confusion entre la charité individuelle, qui vise le bien d’une personne, et relève de la liberté de chacun, et la charité dite politique qui défend le bien de tous et relève de choix sociaux majeurs. Faire prévaloir la première sur la seconde, à outrance, revient à faire litière du bien commun – celui de toutes les personnes – que la Tradition de l’Église défend.

L’abbé Bouchacourt, supérieur du district de France de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, s’élevait ainsi récemment contre l’immigrationisme à outrance de l’Église de France. Dans la lettre aux frères prêtres de décembre 2015 – un bulletin que la FSSPX envoie aux autres prêtres français, notamment diocésains, il expliquait ainsi : « un exemple simple suffit à faire comprendre cette distinction. Si un malheureux mourant de faim se présente chez moi, je vais le nourrir ; si même il vole un pain dans ma réserve, je vais charitablement fermer les yeux : cela relève de la charité individuelle. Mais si 500 malheureux se présentent devant ma maison, je ne vais pas les nourrir ; s’ils commencent à piller ma réserve, je vais me défendre pour protéger ma vie et ma famille, je vais appeler la police, les autorités publiques interviendront pour mettre de l’ordre et trouver des solutions, etc. : charité politique. »

Il concluait alors : « Méconnaître que la charité politique soit la plus haute des charités, parce qu’elle s’adresse à plus d’hommes et leur fait un bien plus excellent, voilà sans doute l’une des principales carences du discours chrétien courant sur l’immigration. » Discours courant qui est en train de faire ce que les Arabes n’avaient pas réussi entre le VIIIe et le Xe siècle, et les Turcs de la fin du Moyen-Age à la Renaissance – l’invasion progressive de l’Europe et sa dissolution devant le nombre, le dynamisme démographique et culturel des nouveaux arrivants, musulmans à une écrasante majorité. Du reste, le discours de la plupart des responsables catholiques français n’est pas partagé par toute la chrétienté, loin de là. En Hongrie, aux frontières de l’espace Schengen et de l’UE – sur le front en somme – l’Église s’élève unanime contre l’invasion migratoire et pour la défense de l’identité de leur pays.

Crédit photo : google streetview
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