Saint-Nazaire. Un gymnase réquisitionné durant l’Aïd el Kebir (Aïd al Adha) ?

14/09/2016 – 07H00 Saint-Nazaire (Breizh-info.com) – Le gymnase Henri Fogel, situé avenue Pierre de Coubertin à Saint-Nazaire, a-t-il été réquisitionné par la municipalité à l’occasion de l’Aïd el Kebir (Aïd al Adha) ? A-t-il servi à une prière collective ?

La mairie de Saint-Nazaire a en tout cas réfuté la rumeur selon laquelle le gymnase aurait été transformé en abattoir ambulant sans démentir toutefois la mise à disposition de la salle municipale pour une prière collective.

Le Front national, qui a des élus au conseil municipal de Saint-Nazaire, a publié mardi 13 au matin un communiqué rappelant ce qu’il se passait durant les fêtes de l’Aïd El Kebir : « Chaque année, à l’occasion de cette fête musulmane marquant la fin du hajj (pélerinage), des moutons, béliers, chèvres voire bovins sont égorgés en direction de la Mecque. En France, quelque 200 000 animaux meurent annuellement de la sorte, sans étourdissement préalable. Le Front national (FN) réprouve l’accomplissement du sacrifice de l’Aïd el-Kébir sur le territoire français. Il demande à cet effet l’interdiction totale de tout abattage rituel, par l’obligation de l’étourdissement préalable des animaux, de même qu’un recrutement accru d’inspecteurs vétérinaires assurant le suivi des processus des abattages.»

Sur la situation spécifique à Saint-Nazaire, les responsables locaux du FN expliquent : « ce qui vient de se passer à Saint-Nazaire doit également être contesté sur un autre plan. Pour le Front national de Saint-Nazaire, il est inacceptable que la Mairie accorde des facilités organisationnelles par le biais de prêts de salles à des associations responsables de telles pratiques. Les gymnases de notre commune sont un lieu d’épanouissement, au service du sport, de la santé publique et de notre jeunesse. Ils ne sont pas un un théâtre d’agonie et de mort ! Ils ne sauraient devenir, d’année en année, les lieux de tels sacrifices, comme le fut hélas, en 2015, la Soucoupe, que la Mairie avait ouvert pour une occasion identique. Lorsqu’il sera élu à la Mairie de Saint-Nazaire, le Front national n’accordera plus aucune facilité d’organisation aux associations pratiquant l’Aïd el-Kébir.».

Les musulmans célèbraient, le lundi 12 septembre 2016,  l’Aïd el-Adha ou “fête du sacrifice”. Cette journée marque la fin du Hadj, le pèlerinage à la Mecque, et est considérée par les fidèles musulmans comme la fête religieuse la plus importante de l’islam. A cette occasion, chaque année en France, des dizaines de milliers de moutons sont sacrifiés selon le rite halal, égorgés sans étourdissement préalable. Un sacrifice qui n’est pourtant nullement obligatoire en Islam, les pratiquants pouvant le remplacer par un don.

Plusieurs cas d’abattoirs clandestins ont été révélés cette année en France, comme ce jour en Côte d’Or, mais aussi dans le Nord, ou en Seine Maritime. Le sacrifice de moutons dans des abattoirs ambulants pourrait avoir également des conséquences sanitaires graves, notamment en raison de la fièvre catarrhale ovine (FCO), comme l’explique l’association Vigilance Halal :

« Lors de l’Aïd du 24 Septembre 2015 300 000 moutons environ ont été abattus, en majorité importés de zones « contrôlées » des Balkans infectées par le virus FCO ; les contrôles laxistes y permettent des trafics de moutons venant de Turquie et même au-delà, ces animaux étant en quelque sorte « blanchis ». Le risque d’introduction de la FCO était donc maximum et en Juillet 2015, l’administration se fendait d’une directive auprès de tous les services sanitaires pour les alerter. Pourtant début Août, la directive annuelle aux préfets concernant l’Aïd ne mentionne pas le risque FCO !

Le premier cas de FCO survient début Septembre ; seuls les éleveurs français seront concernés par les mesures de restriction des déplacements d’animaux, et l’Aïd se passera sans encombre si bien qu’un mois après le premiers cas clinique, la moitié du territoire est touchée !

Ce lien incontestable entre l’épizootie et l’Aïd engage de façon claire la responsabilité de l’Etat. Nous avons donc chargé le Dr Jean Louis Thillier, expert sanitaire reconnu au plan européen, de faire un rapport sur l’état des connaissances . Interrogé sur la très sérieuse revue Agriculture et Environnement il nous livre un réquisitoire implacable. Le plus grave en effet est que le virus FCO pourrait contaminer l’être humain et a déjà passé la barrière d’espèce en touchants les carnivores et animaux de laboratoire. Ceci n’est pas une vue de l’esprit surtout si une autre souche était introduite cette année, par recombinaison génétique.».

Une sommation a été remise par une autre association, Tradition, Terroir et Ruralité, à ce sujet au ministre de l’Agriculture  le 6 Juillet dernier, sommation réclamant notamment l’interdiction de toute importation de moutons et l’utilisation exclusive de moutons autochtones mais aussi l’interdiction des abattoirs temporaires qu’il est impossible de contrôler correctement et dont la multiplication anarchique pose un réel problème. Le ministère n’ayant pas répondu,  un recours en référé suspension a été déposé le 6 Septembre au Conseil d’État à l’extinction du délai légal de réponse de 2 mois.

Afin de sensibiliser les particuliers, les opérateurs dans les sites d’approvisionnement et les opérateurs intervenant en abattoirs temporaires, un guide et des affichettes de recommandations ont été élaborés par l’ENSV en collaboration avec l’Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs (OABA), avec le soutien du ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt.

Ces documents sont mis à disposition sur les différents sites d’abattage temporaires pendant l’Aid-al-Adha. Une version traduite en arabe littéraire des différentes affichettes est également disponible, d’après le ministère de l’Agriculture;  qui accepte donc ici l’idée d’un bilinguisme lorsque cela concerne la population arabophone.

Photos : DR
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