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Nantes. Le marché de la place Zola en première ligne face aux pickpockets

26/12/2016 – 06H00 -Nantes (Breizh-info.com) – Si la plupart des marchés nantais sont touchés de plein fouet par les vols de toute nature, celui de la place Zola, le jeudi matin, est devenu le terrain de chasse des pickpockets. Pour une raison très simple : il est fréquenté par de nombreuses personnes âgées issues des quartiers bourgeois de Canclaux et Mellinet, situés à proximité. Et ce marché ouvert situé sur une place aux multiples échappatoires est nettement moins surveillé que celui de Talensac.

A Zola, il y a aussi des commerçants qui se font voler leur caisse ; en mai et juin, quatre en ont été victimes, dont 3 le même jeudi. Mais le vrai problème, ce sont les pickpockets, « il y en a de plus en plus, je fais attention », nous confie une cliente. Selon un poissonnier, qui fait attention aussi, « ce serait bien que la police municipale patrouille sur les marchés : on les voit mettre les barrières le matin et surveiller le démontage à 14-15h, mais pas entre deux ». Et pourtant, il y en aurait besoin.

« On repère des gens qui rôdent », explique un vendeur de légumes. « Ici, c’est la folie », précise un fromager. « Il y a une bande qui fait régulièrement les marchés, on les voit ici, sur le marché de Noël, etc. ils font tous les marchés. Souvent ils rôdent aux abords des étals, regardent les porte-feuilles et les codes des cartes bancaires, puis ils suivent leur victime, lui demandent un renseignement à la sortie du marché et s’arrangent pour lui piquer son argent et sa carte ». Il précise que les « pickpockets sont des gens bien habillés – de type européen, mais plutôt de l’Europe de l’Est, genre bulgare, qui viennent entre 10 heures et midi, quand il y a le plus de monde ». Ils étaient d’ailleurs « absents cet été, peut être ailleurs ou alors ils se sont fait pincer. Mais depuis ils sont revenus. Et ils ciblent en priorité les personnes âgées ».

Une marchande de viande complète : « ce sont des hommes de 35/40 ans, qui travaillent par triplettes, avec une femme brune, plus jeune. Il y avait d’abord une équipe, puis il y en a une autre maintenant. Ils portent des cabas presque vides, et s’arrangent pour regarder les codes de cartes bancaires derrière les personnes, ou en se plaçant aux coins de l’étal ». Son mari en avait signalé un à Talensac en septembre, la police l’avait arrêté, puis relâché presque aussitôt ; le client volé s’était fait retirer 3000 € en liquide sur deux distributeurs différents. Maintenant qu’ils sont repérés par les commerçants, ils ne « restent qu’une demi-heure environ, de 10 h à 10 h 30. Puis ils vont ailleurs, au marché des Américains mardi, à Vertou aussi, à Talensac, à la Petite Hollande… Ils sont bien habillés, ils inspirent confiance », complète un autre marchand. Une équipe plus jeune – 25 à 27 ans environ, qui fonctionne selon le même mode opératoire, écume les marchés de la banlieue, à Basse-Indre notamment. « Ils ont essayé à Sainte-Luce, mais c’est trop surveillé, ça les a dissuadés visiblement », complète un client qui a manqué se faire détrousser sur un autre marché nantais la semaine dernière.

Il y a aussi d’autres pickpockets qui travaillent seuls. « On en a un assez régulièrement, toujours habillé en bleu marine, avec un sac à dos et une cicatrice dans les cheveux – il porte parfois une casquette gavroche pour la cacher », se rappelle un commerçant. Un autre évoque, lui un « individu bien habillé et avec une belle voiture. Lui aussi il inspire confiance, mais vu son accent, on pense à un Roumain. Je l’ai vu une fois au marché de Nort-sur-Erdre, il était dans une BMW 535 ». Et en novembre, se rappelle un autre vendeur, « j’ai vu un collègue courir derrière un voleur de carte bancaire, un jeune maghrébin, vingt ans environ ».

Pour ces commerçants et leurs clients, « les pickpockets sont connus, mais dès qu’ils sont arrêtés, ils sont immédiatement relâchés. Et ce sont très souvent toujours les mêmes : ce n’est pas du racisme, mais on en a marre de se faire voler. On n’est pas là pour ça, nous on est là pour travailler et nos clients pour se fournir », s’explique un marchand des quatre saisons. Un crêpier renchérit : « ce serait très bien que les marchés nantais soient patrouillés par la police municipale. Les voir le matin pour enlever les voitures qui gênent et le midi pour nous presser de remballer, ce n’est pas suffisant. A quoi servent-ils ? ».

Louis Moulin 

Photo : DR
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