28/03/2017 – 09H00 Nantes (Breizh-info.com) – Combien étaient-ils à la Beaujoire à Nantes ce lundi pour écouter François Fillon en meeting ? 5000 selon l’ancien Premier ministre, 4000 selon les organisateurs ? Nombreux en tout cas, car on s’entassait dans cette salle d’exposition qui n’avait pas toutefois la capacité – et le confort – du Zénith rempli, lui, par une autre candidate. Une foule majoritairement d’âge mûr et sociologiquement plus proche du quartier Monselet que du Breil Malville. Beaucoup aussi étaient venus de la Sarthe et de la Mayenne. Etait-ce la salle, les lacunes de l’organisation, on avait l’impression d’une réunion improvisée.
Après qu’un Monsieur Loyal ait chauffé le public en lui faisant reprendre : « Fillon président » ou « On va gagner » le premier orateur François Pinte, président des républicains 44, expliqua que, ce que socialistes et les medias avaient fait vivre à François Fillon s’apparentait « aux pires heures de la Terreur » et fait siffler l’écrivaine Christine Angot pour son intervention à l’émission politique de France 2. Avant de passer la parole à Bruno Retailleau, François Pinte, passablement flagorneur, le compare à « ce qu’était André Malraux pour De Gaulle ».
Parlant sans notes, le président du conseil régional des Pays de la Loire est bon orateur. Pour lui Fillon est « un vrai combattant qui s’est révélé dans l’adversité, il a un tempérament de chef, d’homme d’État ». S’il dénonce « le calamiteux Hollande » qui veut empêcher à tout prix l’alternance, il fait huer Emmanuel Macron par un public qui ne demande que ça mais qui se montre beaucoup plus discret quand l’orateur désigne Marine Le Pen et la compare à une poupée russe : « Vous soulevez la première et c’est Macron qui sort ».
Le candidat d’En marche !, dauphin de Hollande c’est : « Wall street et Woodstock » sans doute pour ses positions sur le cannabis ! Après avoir fait applaudir l’abrogation de la réforme de l’enseignement de Najat Valaud Belkacem, Retailleau exige l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes qui ne subsiste que grâce à la complicité du gouvernement.
Il enjoint en conclusion à son auditoire : « Ne capitulez pas nous vaincrons ! ».
« Ils nous veulent à genoux, nous sommes debout ! »
Mais le public était venu pour François Fillon et il va lui faire un accueil de rockstar quand il déclare : « Ils nous veulent à genoux, nous sommes debout ! ». La candidat de la droite et du centre, oubliant l’entre deux tours de la présidentielle de 2002 se dit victime de « la plus incroyable campagne de dénigrement depuis le début de la Vème république ». Il accuse « la gauche plurielle devenue la gauche plus rien » de se comporter en fauteuse de guerre civile. Dans un long développement sur les guerres de religion et l’Édit de Nantes, symbole de concorde, il n’est pas loin de se comparer à Henri IV qui a su ramener la paix entre les Français…
Déclenchant un tonnerre d’applaudissements, Fillon dénonce la nouvelle inquisition et déclare : « On met ma vie à l’épreuve, on la dissèque » et rappelle une nouvelle fois le suicide de Pierre Bérégovoy « livré aux chiens » selon la formule de François Mitterrand.
S’il reconnait avoir fait des erreurs – « mais qui n’en a pas fait » – François Fillon n’hésite pas à se mettre en parallèle avec Churchill avec ses « excès de courage, de clarté et de volonté ».
Abordant son programme dans la seconde partie de son discours, le candidat de la droite veut ramener le plein emploi en 5 ans et faire en 10 ans de la France la 1ère puissance en Europe. Pour cela il abaissera de 40 milliards les charges des entreprises et supprimera définitivement les 35 heures. Au sujet de la situation des chantiers navals de Saint-Nazaire François Fillon prend des accents lepénistes pour affirmer le « droit de préemption de l’État au travers d’une stratégie industrielle nationale » si un accord n’est pas trouvé avec les nouveaux repreneurs.
Sur un tout autre plan, pour le candidat Fillon, l’identité française est menacée : « L’insécurité culturelle touche ceux qui se sentent abandonnés par l’Europe, la mondialisation et… le système », avant de dénoncer le « totalitarisme islamique ».
S’il fallait résumer son programme, celui-ci s’articulerait autour de trois axes forts : autorité, transmission et souveraineté. « J’ai une vision globale, tout se tient » déclare aussi François Fillon qui va conclure son discours par un appel à la mobilisation de ses partisans : « Engagez-vous, criez, personne ne peut vous faire taire ! Osez, brandissez l’étendard de la France ! Soyez les acteurs du changement ! » Après une vibrante Marseillaise et le cri « On va gagner » repris en chœur, la foule se disperse lentement. Les partisans de François Fillon, malgré les mauvais sondages ont manifestement repris espoir dans la victoire de leur champion. Interrogés, plusieurs refusent dans un premier temps de le voir éliminé du second tour, mais si cela arrivait,leur détestation d’Emmanuel Macron vu comme « le successeur d’Hollande » est telle qu’ils n’excluent pas de voter pour Marine Le Pen. Le Front républicain aurait vécu !
Crédit photo : Breizh-info.com
[cc] Breizh-info.com, 2017 Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
Une réponse à “Nantes. François Fillon : « Jugez moi… sur mon parcours »”
Ah ça oui, évidemment, qu’est-ce qu’ils imaginent les journalos-collabos de la presse main-stream… Qu’on laissera Macron emporter le morceau, sûrement pas ! Faudra voter “Marine” les gars ! Pour bien vous dégoûter, écoutez Pravda Breizh-Izel le matin vers 8:00… c’est une horreur ! les petits kékés qui jouent les analystes politiques !