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Quimperlé. Mobilisation en faveur d’Aram : les opposants au CAO d’Arzano dénoncent une manipulation

Si l’on en croit les deux principaux quotidiens de Bretagne, la mobilisation n’est pas massive autour d’Aram. Ce Géorgien débouté du droit d’asile qui devrait donc être expulsé dans son pays. Quelques dizaines de personnes, tout au plus, venues de tout le secteur lors des assignations à Quimperlé, commune qui compte 12 000 habitants. Des militants et soutiens néanmoins très actifs. Ils se réunissent trois fois par semaine devant la Gendarmerie de Quimperlé. eux mêmes sont soutenus par la presse locale.

Cette mobilisation est largement médiatisée par ces deux quotidiens. Ouest France n’a pas hésité à titrer que « le pays de Quimperlé était sous le choc ». Ces journaux publient au moins un article par semaine pour rendre compte de la mobilisation en faveur du Géorgien. Des élus locaux, dont le maire d’Arzano Anne Bory, qui s’est déjà manifestée à plusieurs reprises en faveur des migrants, les soutiennent également. D’ailleurs, c’est à Arzano, dans sa commune, qu’un CAO devrait voir le jour (Centre d’Accueil et d’Orientation pour migrants).

De leur côté, les opposants à ce CAO, qui suivent également « l’affaire Aram » de près, dénoncent une manipulation.

Pour le collectif « Non au CAO à Arzano », il est en effet totalement faux et abusif d’affirmer qu’Aram est menacé en Géorgie.

« La demande d’asile d’Aram est totalement injustifiée. Il s’agit d’une mystification, nous sommes face à un individu qui abuse de la générosité de certains et nuit au droit d’asile et aux véritables réfugiés politiques.» expliquent les responsables du collectif qui se déclare extrêmement surpris des propos de certains élus affirmant qu’Aram serait ‘’menacé de mort en Géorgie’’.

Le Conseil de l’Europe dans un rapport de 2015 informe sur la situation des Yézides en Géorgie : « les autorités géorgiennes s’attachent tout particulièrement à promouvoir la participation effective des minorités nationales à la prise de décisions les concernant, ainsi qu’à la vie publique en général. ils ont reçu l’aide de la «Maison des Yézides», une association yézidie soutenue financièrement par le gouvernement géorgien ».

L’OFPRA ne relève aucune persécution de cette minorité.

Amnesty International dans son rapport annuel ne fait à aucun moment part de problème rencontré par les Yézides en Géorgie. On notera que le rapport d‘Amnesty International sur la Géorgie est par ailleurs peu fourni. La Géorgie est membre du sélectif Conseil de l’Europe. Elle est aussi un membre associé de l’Union Européenne.

Un projet politique derrière l’engagement en faveur d’Aram et ‘’100 pour un toit’’ ?

Annie Menvielle la chef de file des soutiens à Aram, le 18 décembre dernier place Saint Michel, lors d’une manifestation en faveur des migrants déclarait : « Nous sommes nous, des internationalistes. Avec le droit des peuples à décider d’eux-mêmes avec le droit de circuler et de vivre partout. Il n’y a pas d’étrangers sur Terre ».

De quoi faire dire aux opposants à l’accueil des migrants et à ceux qui souhaitent que le Géorgien soit expulsé avec sa famille, qu’un projet politique se cache derrière cette mobilisation. « Les associations prônant un monde totalement ouvert et sans frontière tel ‘’100 pour un toit’’ ou les associations financées par la fondation Open society du milliardaire Georges Soros jouent sur l’émotion et la corde sensible des français pour essayer d’imposer une idéologie tout aussi utopiste que déstabilisatrice pour nos sociétés.»

Et de poursuivre:  « la place d’Aram, de sa femme et de ses enfants est en Georgie, pays où ils pourront mener une vie digne, au sein d’une culture qu’ils connaissent bien et où ils pourront assurer un avenir à leurs 3 enfants. En effet quel avenir pour une personne comme Aram ou son épouse qui malgré une présence en France depuis plus de 6 ans ne maîtrisent uniquement que quelques mots français ? Un traducteur est en effet toujours nécessaire lors de leurs entretiens avec les autorités. Force est de constater que faute de disposer d’une formation, de la maîtrise de nos codes culturels et de notre langue, toute intégration est impossible. Qui peut souhaiter à une famille de dépendre à vie de subsides sociaux ? »

Jeudi 13 décembre 2018, Aram a été conduit à l’aéroport de Brest en vue d’une expulsion vers son pays d’origine, comme le stipulait la loi. Les autorités, alors qu’il était dans l’avion, ont fait marche arrière, sans fournir d’explication.

Aram et Diana, sa femme, sont pourtant sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français. Deux de leurs enfants sont nés en France, ce qui complique l’expulsion, et à terme, selon nos sources, devrait même totalement la faire annuler.

« C’est un tel bordel juridique que les avocats qui se spécialisent dans le droit d’asile pour les migrants s’engouffrent dans la moindre brèche, dans la moindre petite erreur de procédure. Les policiers comme les gendarmes ne sont pas assez formés sur ce sujet, ils n’ont pas le temps, et du coup peuvent commettre eux aussi des petites erreurs » nous dit-on anonymement du côté de la Préfecture.

Concernant Aram, « Avec deux enfants nés en France, cela rend les choses encore plus compliqués ».

Presque systématiquement, on en revient au « classique » dès qu’une expulsion est programmée : Expulsion > Mobilisation d’une poignée de militants > Manipulation et mobilisation de lycéens si l’un des enfants est scolarisé » La Préfecture finit par céder.

Une justice à deux vitesses en quelque sorte, puisque c’est la mobilisation dans la rue qui influe sur la décision des autorités….

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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