Immigration. Quand l’État décentralise pour soulager l’Île-de-France

La publication de données concernant les titres de séjour délivrés à des migrants dans la région Île-de-France en 2017 nous apprend, entre autres, que plus de la moitié d’entre eux sont africains et que les autres régions sont davantage mises à contribution.

Un nombre record de titres de séjour délivrés

« …Et Paris, c’est la France », comme le disait le barde breton Glenmor. L’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Île-de-France vient en effet de publier le 28 janvier une étude qui donne de nombreuses indications sur le sujet de l’immigration en région parisienne. Une immigration qui se cantonne de moins en moins à cette seule Île-de-France. Voilà au moins un domaine où la décentralisation est à l’oeuvre !

En premier lieu, le document indique que 96 300 titres de séjour ont été délivrés en Ile-de-France au cours de l’année 2017. Un nombre qui fait de cette dernière la première région de l’Hexagone en terme d’accueil. Elle représente environ 4 cartes de séjour sur 10 accordées en France.

Par ailleurs, la lecture de cette étude nous conduit à relever un autre fait marquant : l’immigration étrangère en France atteint des niveaux jamais vus depuis le début des années 2000. Ainsi, les chiffres les plus récents du ministère de l’Intérieur font état de la délivrance de 255 550 titres de séjour en France en 2018 (chiffre provisoire).

Île-de-France

Source : Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Île-de-France

Trois sources officielles indiquent une hausse des arrivées

Ces titres de séjour sont attribués aux ressortissants des pays tiers n’appartenant ni à l’Union européenne, ni à la Suisse, l’Islande, le Liechtenstein ou la Norvège. Parmi ces titres, 83000 ont été délivrés à des étudiants.

Dans sa publication, l’IAU rappelle qu’en France trois sources officielles informent sur l’immigration étrangère. Elle précise dans le même temps qu’aucune ne peut « couvrir exhaustivement les flux d’arrivées ». Il faut donc recouper les statistiques de:

  • l’Insee à partir du recensement de la population,
  • le ministère de l’Intérieur qui délivre les titres de séjour,
  • l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) qui enregistre et traite les demandes d’asile.

Ces trois sources ont toutes constaté une hausse du nombre de migrants arrivés en France en 2018 (chiffres provisoires).

Les autres régions mises à contribution

Tout en soulignant le nombre record de titres de séjours accordés en région parisienne en 2017, l’IAU tente de nuancer la situation… en ajoutant que – dans le même temps – « la place de l’Île-de-France dans l’accueil des étrangers s’atténue en France ». Le document révèle ainsi que la première place de la région est à relativiser puisqu’au titre de 2017, celle-ci ne représente plus que 39 % des titres de séjour accordés en France. Soit une baisse de 3,5 points par rapport à 2014.

Pour justifier cette baisse, l’IAU évoque « la volonté de l’État de mieux répartir l’effort de solidarité entre les territoires« ». Une solidarité du reste de l’Hexagone encore davantage sollicité pour ce qui est de l’accueil des demandeurs d’asile : « La volonté de l’État de mieux répartir l’effort de solidarité entre les territoires explique le fort recul de l’Île-de-France dans l’accueil des demandeurs d’asile en France. La région héberge 26 % des demandeurs y compris les mineurs accompagnants en 2017 contre 38 % en 2014. Mais les préfectures de l’Île-de-France gardent une place majeure dans les dépôts de demande (37 % en 2017). »

54 % d’Africains parmi les titres accordés

Qu’en est-il à présent de l’origine des individus se voyant accorder un titre de séjour en Île-de-France ? Pour 54 % d’entre eux, l’IAU nous informe qu’il s’agit d’Africains. En tête desquels les Maghrébins (28%), principalement de nationalité algérienne. Dans le détail, les Algériens représentent 12 % des arrivées sur le territoire francilien en 2017, juste avant les Marocains (8 %) et les Tunisiens (près de 7 %).

Si la Chine se classe en troisième position, reviennent ensuite d’autres pays africains, à savoir la Tunisie, le Mali, la Côte d’Ivoire ou encore le Sénégal. Des pays qui ont un point commun, celui d’être des terres de prédilection pour la francophonie. Un concept dont le président de la République Emmanuel Macron avait rappelé l’importance lors d’un déplacement en Afrique…

Enfin, notons qu’à la lecture de la publication de l’IAU, le premier motif d’arrivée des immigrants, tant en Île-de-France que dans le reste du pays, est le regroupement familial. Il représente 36 % des arrivées en Île-de-France, malgré une tendance à la diminution. Ce regroupement familial en région parisienne est composé pour plus de la moitié (68 %), d’Africains.

Crédit photos : DR
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