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Pas de France libre sans industries ! [L’Agora]

François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains aux élections européennes de mai 2019, a expliqué récemment être plus proche d’Emmanuel Macron que de Marine Le Pen. Il n’est jamais très bon de se définir par rapport à ses adversaires ou concurrents. Dans un premier temps, le propos de M. Bellamy fait apparaître Marine Le Pen comme le seul vrai opposant à Macron. Dans un second temps, cela permet un duel Le Pen/Macron qui se termine invariablement par une victoire de Macron. C’est le type même de mauvais cas de figure pour les amis de M. Bellamy. Et ce n’est une victoire que pour Macron.

Mais, au-delà de ces aspects, l’essentiel est ailleurs. D’une part, faire des positions de MLP l’inverse de celles de Macron n’est plus aussi vrai qu’il y a deux ans. Depuis le départ de M. Philippot, le FN-RN est moins hostile à toute Europe que partisan d’une autre Europe. Il ne défend plus la sortie de l’euro. Même si les raisons en sont plus tactiques que nées d’une réflexion économique approfondie, elles sont à prendre en compte. Elles ont des conséquences importantes.

La désindustrialisation, principal problème de la France 

En effet, quel est le principal problème de la France ? À côté de l’immigration, problème sociétal et économique, c’est la désindustrialisation, qui entraîne chômage de masse, notamment des populations les moins qualifiées, et qui accroît les difficultés d’intégration et d’assimilation. L’industrie, qui représentait encore 16 % du PIB français en 2000 (22 % en 1970), n’en représente plus que 12 % (20 % en Allemagne). La baisse des prix relatifs est une cause de cette diminution de la part du secteur secondaire dans le PIB, mais l’essentiel est que l’on produit moins parce que l’on importe plus, que l’on délocalise, et que l’industrie française pèse de moins en moins lourd dans l’industrie mondiale. Nous sommes de plus en plus hors-jeu dans l’industrie.

Or, qu’est-ce qui permet de redonner de la compétitivité à des industries : la recherche bien sûr, la formation professionnelle, mais aussi une dévaluation. C’est justement l’outil qui n’existe plus depuis la création de l’euro, et qui avait aussi permis d’absorber des concessions sociales comme celles de juin 68 (les accords de Grenelle). La monnaie unique, et son haut niveau de parité, ce que l’on appelle l’euro fort, a correspondu aux intérêts de l’économie allemande, mais pas à ceux de la plupart des autres pays européens, dont la France.

Garder l’euro nécessite de radicaliser l’antilibéralisme et de privilégier une économie dirigée

Dés lors, seul un protectionnisme à l’extérieur des frontières de l’Europe, à condition de restreindre celle-ci à la zone euro, et une politique fiscale interne de relocalisation, qui permettrait de façon déguisée un protectionnisme français, permettrait de faire renaître une industrie française. Autant dire que, pour être cohérentes, c’est-à-dire pour viser à une ré-industrialisation, les positions actuelles du RN, consistant à rester dans l’euro, nécessiteraient plus de dirigisme, plus de planification, et moins de libéralisme économique. Garder l’euro nécessite de radicaliser l’antilibéralisme et de privilégier une économie dirigée. Une France sans usine ne peut être un pays libre. C’est un pays éminemment fragile en cas de crise mondiale et de menaces sur les transports internationaux. C’est alors très vite un pays asphyxié et un pays asservi. Le patriotisme, c’est aussi de se donner les moyens d’éviter cela.

Pierre Le Vigan

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